Gymnastique suédoise

La gymnastique suédoise, discipline structurée par Pehr Henrik Ling au début du XIXe siècle, combine les gestes classiques de la gymnastique en y adjoignant des exercices de kinésithérapie. Cette méthode s'appuie depuis ses origines sur les données d'anatomie humaine connues au XIXe siècle : elle repose sur une décomposition analytique des mouvements du corps[1]. En 1978, Johan Holmsäter et une équipe de kinésithérapeutes a agrémenté cette pratique de chansons modernes afin de lui donner un aspect ludique. On parle aussi de massage suédois pour les composantes de kinésithérapie.

Pratique de la gymnastique suédoise à l'université d'Uppsala (1908).

La pratique

L'Institut Ling de gymnastique à Stockholm (1910).

Comme tout système à visée éducative la gymnastique suédoise comporte diverses formes et diverses étapes qui vont en se complexifiant. La gymnastique suédoise poursuit des buts comme l'amélioration de la santé à laquelle elle ne veut pas nuire par des gestes incorrects, voire traumatisants[2]. Elle enseignera donc à l'origine des postures corporelles qu'elle juge correctes à partir d'une analyse mécanique dans une première phase, biomécanique dans une seconde phase, dynamique dans une troisième puis dans des situations ouvertes (voire sportives) en fin d'évolution.

La pratique repose sur des séries d'exercices répétitifs, généralement sans le recours à du matériel[2]. Le but est comme beaucoup de pratiques sportives de renforcer à la fois le système musculaire mais également cardiovasculaire du pratiquant. Cela peut également améliorer les capacités de souplesse, d'équilibre et de coordination.

Exercices courants

Dans un premier temps, afin que les pratiquants acquièrent des postures et mouvements corrects les gestes respectueux du squelette et de l'ensemble du corps sont enseignés. La gymnastique suédoise consiste à cette étape à exécuter des mouvements décomposés en trois phases[1] :

  • une attitude statique de départ,
  • la mobilisation d'un ou plusieurs segments du corps,
  • l'attitude statique imposée en fin de mouvement, celle-ci constitue le point de repère du mouvement anatomique développé dans son ensemble.

Typiquement, une séance de gymnastique suédoise comprend[1] :

  1. une prise en main - mise en train : marche scandée
  2. des mouvements analytiques : mouvements exerçant les muscles du cou, mouvements des bras, mouvements des jambes, mouvements des régions antérieures et postérieures du tronc, mouvements latéraux, mouvements combinés.
  3. une gymnastique d'application : course, saut, pompes, grimper de corde, etc. Exécution de gestes rythmés
  4. marche lente accompagnée éventuellement de chant.

Historique

La gymnastique suédoise est une modalité de la gymnastique fonctionnelle ou « pro-anatomique », forme de gymnastique qui évite de trop solliciter les membres, tendons et les ligaments[3]. Son objectif de renforcer la musculature du tronc et par là, de contribuer au maintien de l'individu. En Allemagne, son principal promoteur fut Hugo Rothstein, mais l'engouement pour la gymnastique artistique empêcha sa diffusion.

Au début du XXe siècle, une disciple de François Delsarte, l'Américaine Bess Mensendieck (1864–1957), popularisa sa pratique chez les femmes[4],[5] par son ouvrage Physical Culture of the Woman (1906), en la rebaptisant « gymnastique statique ». Mensendieck a été relayée en Allemagne par Hedwig Kallmeyer puis Rahel Hirsch[6]. Vialatte a plaisamment évoqué l'engouement pour cette forme de gymnastique dans sa chronique de L'Intransigeant[7] ().

Voir aussi

Références

  1. Coll., Mémento Larousse, , « Éducation physique », p. 863
  2. Cf. Philippe Tissié, L’Éducation Physique rationnelle, Félix Alcan, , « La gymnastique suédoise de Ling », p. 56
  3. Cf. Jacques Ulmann, De la gymnastique aux sports modernes : histoire des doctrines de l'éducation physique, Paris, éditions Vrin, (réimpr. 1997, 2004) (ISBN 2711607135), p. 314-320.
  4. Cf. Luc Robène, Dominique Bodin et Stéphane Héas, « Corps féminins et gymnastique rationnelle au début du xxe siècle », Corps, 2e série, no 5, , p. 83-100 (DOI 10.3917/corp.005.0083., lire en ligne)
  5. Cf. Liselott Diem, Die Gymnastikbewegung. Ein Beitrag zur Entwicklung des Frauensports, (ISBN 3-88345-574-1).
  6. D'après Eva-Bettina Bröcker, « Frau Doktor - und was dann? », Würzburger medizinhistorische Mitteilungen, no 23, , p. 589 et suiv.
  7. Publiée en volume dans le recueil Bananes de Königsberg (éd. Julliard).

Notes

  • Revue "L'homme Sain" - collection très partielle à élargir, 1963 à 1967
  • LING (P.H.) : Larousse du XXe siècle T4 (I à M)-P.463
  • "L'Éducation Physique dans le Monde", Par le Docteur Pierre Seurin, 432 pages, Imprimé et édité par Bière (22, rue du Peugue, Bordeaux). Dépôt légal 04/12/1961.
  • "L'éducation Physique en Suède et la Méthode Suédoise", Erick Westergren Recteur de l'École Supérieure Populaire d'Éducation Physique de Lillsved (Suède), Président de la Fédération Internationale d'Éducation Physique, Conférence au congrès mondiaux de la F.I.E.P.

Actes de congrès

  • "Congrès Mondial de la F.I.E.P."  : Actes du congrès de Stockholm (1949).
  • "1er congrès Latin de la F.I.E.P." : Actes du congrès de Bordeaux (1952).
  • "Congrès Mondial de la F.I.E.P."  : Actes du congrès de Istanbul (1953).
  • "Congrès Mondial de la F.I.E.P."  : Actes du congrès de Madrid (1956).
  • "Congrès Mondial de la F.I.E.P."  : Actes du congrès de Bruxelles (1958).
  • "Congrès Latin de la F.I.E.P"  : Actes du congrès de Rome (1960).
  • "Congrès Mondial de la F.I.E.P."  : Actes du congrès de Lisbonne (1960).
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