Guillaume de Tournemire

Guillaume de Tournemire (, Tours, Sarroux) est un militaire et pentathlète français.

À la tête du mouvement de jeunesse Compagnons de France, il entretient leurs liens avec une volonté de résistance, qui se traduit par l'engagement de la plupart des cadres dans le sous-réseau Druides du réseau de renseignement Alliance, Tournemire y compris.

Biographie

Né au sein de la famille de Tournemire, en 1901 à Tours, Guillaume de Tournemire se tourne vers la voie militaire, tout comme son père[1]. Il est diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion La Devise du drapeau (1920-1922).

Il participe aux Jeux olympiques d'été de 1924 en pentathlon moderne ; il finit 23e sur 38[2].

Officier des Affaires indigènes au Maroc de 1923 à 1932, il est sous le commandement de Lyautey[3], et proche de Henri de Bournazel[4]. Guillaume deTournemire est grièvement blessé au combat en 1932. La même année, il épouse Magdeleine Marie Anne de Secondat de Montesquieu[5].

Seconde Guerre mondiale

Durant la bataille de France, Tournemire est chef d'escadron de cavalerie.

Fidèle du maréchal Pétain, il prend la tête du mouvement de jeunesse vichyste des Compagnons de France au printemps 1941[6]. Plus proche de la Révolution nationale que de la collaboration totale, il écarte de la rédaction du bulletin du mouvement les membres qui préféreraient un rapprochement plus étroit avec le IIIe Reich. Une crise éclate lorsque certains membres ont la tentation d'utiliser les « Compagnons » comme d'un vivier pour le service d'ordre légionnaire, mais le soutien du secrétaire général à la Jeunesse, Georges Lamirand, permet à Guillaume de Tournemire de conserver le contrôle sur le mouvement[6]. Le président des Compagnons peut condamner la collaboration, ou la Rafle du Vélodrome d'Hiver, sans risquer sa place[7].

Reçu par Pétain le , au lendemain de l'occupation de la zone libre, il lui fait part de sa volonté d'engager un jour les « Compagnons » pour reprendre le combat. Pétain semble l'encourager dans sa démarche[6]. De fait, Georges Lamarque, inspecteur général des « Compagnons » et membre du réseau de renseignement Alliance, dirigé par Marie-Madeleine Fourcade, depuis , propose d'organiser l'armement de l'ensemble du mouvement (17 000 hommes) via les Britanniques. Le , c'est chose faite : l'engagement des « Compagnons » dans l’Alliance est acté par un accord entre Tournemire et Fourcade, par l'intermédiaire de Lamarque[7]. En , Lamarque prend le commandement du sous-réseau Druides, qui va comporter de nombreux cadres des « Compagnons », à commencer par Tournemire lui-même, sous le pseudonyme de Dispater[8].

Guillaume de Tournemire a également des contacts avec l'Organisation de résistance de l'Armée, via le général Georges Revers[9]. Il finit par passer dans la clandestinité entre août et , laissant le commandement des « Compagnons » à François Huet[10].

Après guerre

Il prend le commandement du 1er régiment de chasseurs d'Afrique à Rabat en 1946.

Décorations

Notes et références

  1. Revue historique des armées, (lire en ligne), « Guillaume de Tournemire »
  2. « Guillaume de Tournemire Bio, Stats, and Results | Olympics at Sports-Reference.com », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. Revue d'histoire de la deuxième guerre mondiale, Presses universitaires de France., (lire en ligne)
  4. Jacques Duquesne, Les Catholiques français sous l'Occupation, Editions Bernard Grasset, (lire en ligne)
  5. Bottin mondain, édition 1969, p. 1590
  6. Jérôme Cotillon, Ce qu'il reste de Vichy, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-35629-3, lire en ligne)
  7. Valode 2011, chap. « Henri Dhavernas et les Compagnons de France ».
  8. Fourcade, tome 2, p. 56.
  9. Augustin de Dainville, L'ORA : la résistance de l'armée: Guerre 1939-1945, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-31210-3, lire en ligne)
  10. Philippe Valode, Le destin des hommes de Pétain, Nouveau Monde éditions, (ISBN 978-2-36583-989-1, lire en ligne)

Pour approfondir

Bibliographie

Liens externes

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