Guillaume Le Ferron

Guillaume Le Ferron (né vers 1404 mort à Rome en ) est un ecclésiastique breton qui fut évêque de Saint-Pol de 1439 à 1472.

Guillaume Le Ferron
Biographie
Décès
Rome
Évêque de l’Église catholique
Évêque de Léon

Biographie

Une accession conflictuelle

Après le transfert de Jean Prigent sur le siège de Saint-Brieuc, le pape Eugène IV nomme le Guillaume Le Ferron évêque de Saint-Pol. Ce dernier, clerc nantais, avait été étudiant en Droit à l'université d'Angers avant de devenir chanoine du chapitre de Nantes et archidiacre de La Mée, puis familier et depuis 1435 cubiculaire du Pape. Son frère Geoffroy Le Ferron, trésorier de Bretagne avait été l'agent du Jean V de Bretagne dans l'acquisition des bien de Gilles de Rais mais brouillé avec le duc il venait de passé au service du roi de France. Sa nomination irrite le duc qui recommande aux chanoines du chapitre de Léon l'élection de l'un de ses fidèles Alain de Kérouzéré dont la promotion est confirmée par les pères assemblés au Concile de Bâle qui s'opposaient au souverain pontife. Guillaume Le Ferron reste alors en Curie et à la mort d'Alain de Kérouzéré dès l'année suivante, les « Pères de Bâle » incitent le chapitre de Léon à élire un certain Bertrand de Rosmadec[1]. Cette situation permet au duc de Bretagne de se rapprocher du pape Eugène IV qui a décidé le transfert du Concile à Florence qui met Guillaume Le Ferron en possession de son siège épiscopal le [2].

Un épiscopat contrarié

L'évêque est présent aux États et Parlement de Bretagne du mais dans son diocèse le nouvel évêque doit faire face à la virulente opposition de plusieurs de ses vassaux dont la famille de Coëtivy qui se place sous le patronage du puissant cardinal Alain IV de Coëtivy. Guillaume Le Ferron prononce l'interdit contre Christophe de Coëtivy, qui voulait lever sur ses sujets divers droits. Ce dernier s'appuie sur son frère à Rome qui fait appel au pape. Une commission apostolique est nommé mais immédiatement récusée par Guillaume Le Ferron. Christophe de Coëtivy obtient alors une bulle qui le met à l'abri de la juridiction épiscopale. Guillaume Le Ferron doit également faire face à un conflit avec son ancien concurrent, Bertrand de Rosmadec, notaire apostolique et archidiacre de Kemenet-Ily qui obtient de Nicolas V des lettres d'exemption. A la mort de Rosmadec en 1459 son archidiaconé est disputé entre Bertrand de Coattanezre et Jean Drouet un clerc nantais, neveu de l'évêque qui obtient du pape la charge. Le souverain pontife se ravise et nomme , Alain de Penmarc'h, parent du Cardinal de Coëtivy alors que l'autre archidiaconé dit de Léon est déjà détenu par Christophe du Chastel, neveu du cardinal. L'évêque de Léon se trouve ainsi réduit à l'impuissance. Guillaume Le Ferron doit ensuite répondre devant le conseil ducal à la plainte de vassaux liés aux Coëtivy qui lui reprochent de s'être emparer d'un cétacé échoué vers février 1461 à l'entrée de la rivière de Morlaix. L'évêque doit s'enfuir de nuit à Angers pour échapper à la vindicte ses accusateurs. Il revient dans sa cité le mais ses ennemis cherchent encore à le capturer dans son manoir épiscopal. La procédure se poursuit les années suivantes devant l'archevêque de Tours (1463) et même le pape Pie II (1464) ! Découragé Guillaume Le Ferron est absent aux États de 1462, il se retire à Rome et il meurt en curie en 1472 car les officiers ducaux saisissent son temporel le 26 mars[3].

Notes et références

  1. homonyme de l'évêque de Quimper contemporain
  2. Barthélémy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé, Les Papes et les Ducs de Bretagne, COOP Breizh Spézet (2000) (ISBN 284346 0778), p. 421-430
  3. Barthélémy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé Les Papes et les Ducs de Bretagne COOP Breizh Spézet (2000) (ISBN 284346 0778) p. 597-600
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