Guillaume Ancel

Guillaume Ancel est un ancien officier et écrivain français né en 1965 qui a publié plusieurs livres concernant des opérations militaires extérieures au Rwanda, au Cambodge et en Bosnie. Après 20 ans de service dans l'armée qu'il quitte avec le grade de lieutenant-colonel, il poursuit une carrière de cadre dirigeant commencée à la SNCF, dans le groupe Humanis et enfin à la fédération Agirc-Arrco.

Ses livres remettent en cause l'action militaire et politique de l’Etat français au Rwanda et dans le conflit bosniaque et sont donc l'objet de vives polémiques.

Biographie

Formation

Issu d'une famille d'entrepreneurs lyonnais, Guillaume Ancel intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1985 (promotion Cadets de la France Libre, commandée par Jean-Louis Georgelin). Maîtrise de finances et gestion (1988). Diplôme d’Études Approfondies[1](DEA) en management socio-économique à l'Université Lyon II et l’école de management de Lyon sous la direction d'Henri Savall (2000). Diplôme de l’École de Guerre, du Collège Royal de Défense de Bruxelles et de la Fondation européenne de management (EFQM, 2001).

Armée

Après l'école d'application de l'artillerie à Draguignan, Guillaume Ancel rejoint en 1989 le 51e régiment d'artillerie à Wittlich (RFA) commandé par Christian Delanghe où il participe à l'expérimentation du Mistral, premier missile anti-aérien portable de l'armée française. Il est de plus officier de liaison auprès de l'escadron Wild Weasel de l'US Air Force à Spanghdalem (RFA).

En 1992, il part comme volontaire au Cambodge pour l'application des accords de paix de Paris (UNTAC). Il opère à la frontière du Laos et de la Thaïlande à Tbeng Mean Chey comme chef de patrouille en jungle et négociateur chez les Khmers rouges. Cette opération est l'objet d'un récit publié aux Belles Lettres, Un casque bleu chez les khmers rouges[2].

Il est ensuite affecté au 68e régiment d'artillerie d'Afrique (68°RAA) au camp de La Valbonne. Il est formé au guidage des frappes aériennes comme Forward Air Controller (FAC) (en) et chef de Tactical Air Control Party (TACP) (en).

Il part au Rwanda en pendant l'opération Turquoise, détaché auprès d'une compagnie du 2e régiment étranger d'infanterie d'abord comme TACP, pour faire du guidage rapproché de frappes aériennes. Après l'interruption inattendue de ses missions de TACP le , il est réaffecté au sein du groupement Sud de l'opération Turquoise, pour monter des opérations de sauvetage de personnes en danger[3],[4], expérience qu'il retrace partiellement en 2014 dans un roman, Vents sombres sur le lac Kivu[5]. Il publie en 2018 un récit complet basé sur son carnet d'opération, intitulé Rwanda, la fin du silence[6].

Sa mission suivante est à Sarajevo pendant le siège de la ville en 1995. Il dirige l'équipe de guidage des frappes aériennes (chef de TACP) affectée au bataillon armé par le 1er régiment étranger de cavalerie pour le dernier mandat de l'ONU (FORPRONU). Il raconte cette opération dans un récit publié aux Belles Lettres, Vent glacial sur Sarajevo[7].

A la tête de la Batterie Mistral du 68° RAA, il part pour Mostar d'août à décembre 1996 au sein de l'IFOR (Implémentation Force de l'OTAN) en application des accords de paix de Dayton qui mettent fin au conflit armé en Ex-Yougoslavie.

Il quitte les unités opérationnelles en 1998, devient chef de cabinet du gouverneur militaire de Lyon en 1999 avant de participer au déploiement du Situation Center de l'Union européenne à Bruxelles en 2000. En 2001, Guillaume Ancel rejoint l'état-major de l'armée de terre à Paris où il est chargé du programme de restructuration jusqu'en 2005, dans l'équipe de Philippe Renard et Thierry de Bouteiller. Il décide de quitter l'armée de terre en 2005 avec le grade de lieutenant-colonel et rejoint le monde de l'entreprise.

SNCF

Recruté en 2005 par Guillaume Pepy, Guillaume Ancel est nommé directeur de cabinet de la région SNCF de Lyon auprès d'Alain Sermet. Il s'occupe en particulier d'améliorer la coordination des équipes opérationnelles pour diminuer les temps d'attente des voyageurs[8]. En 2008, il dirige l'organisation de la convention « ambitions 2012 » du président de la SNCF (Anne-Marie Idrac, puis Guillaume Pepy). Il devient, toujours en 2008, directeur des lignes Transilien de Paris Saint-Lazare[9],[10](10 % des trains qui circulent quotidiennement en France) et participe au déploiement de démarches apprenantes avec notamment Pierre Giorgini et Catherine Redelsperger. De 2010 à 2012, il est directeur de la région Champagne-Ardenne à Reims où il participe à des transformations, spécialement dans le domaine du management et du développement de nouvelles activités[11].

Humanis

Il est recruté en 2013 par le groupe Humanis[12] en tant que directeur de la gouvernance institutionnelle et secrétaire du comité exécutif.

Agirc-Arrco

Guillaume Ancel occupe depuis les fonctions de directeur de la communication de la fédération Agirc-Arrco (retraite complémentaire des salariés).

Polémiques

Ses témoignages mettent en cause le rôle de l'Etat français dans le génocide des Tutsi, les différentes thèses sont détaillées dans la page Rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. Les témoignages de Guillaume Ancel sont contestés par les décideurs de l'époque, dont Hubert Védrine ancien secrétaire général de l’Elysée[13] ou l'amiral Jacques Lanxade, qui maintiennent leur présentation de l'intervention de la France comme purement humanitaire, alors que Guillaume Ancel soutient que cette opération a protégé le gouvernement génocidaire en déroute. Au moins deux autres militaires, en service au Rwanda en 1994, l'adjudant-chef Thierry Prungnaud et le général Varret[14], ont dénoncé également le rôle de l'armée française et notamment celui de ses chefs militaires à l'égard des rescapés du Génocide des Tutsis au Rwanda[15].

Publications

Décorations et prix

Notes et références

  1. mémoire de recherche sur l'efficience des marches publics, sous la direction d'Henri Savall et Tugrul Atamer, publié par l'Université Lyon II, juin 2000
  2. Un casque bleu chez les khmers rouges (préf. Stéphane Audoin-Rouzeau), Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-45184-8, lire en ligne)
  3. Guillaume Ancel, la mémoire d'un capitaine, La Croix, 29 avril 2014.
  4. « Hanté par Turquoise », portrait dans Libération,
    http://www.liberation.fr/monde/2014/07/02/guillaume-ancel-hante-par-turquoise_1055863
  5. Vents sombres sur le lac Kivu : roman, Paris, TheBookEdition, , 144 p. (ISBN 978-2-9547777-1-9, lire en ligne)
  6. Rwanda, la fin du silence (préf. Stéphane Audoin-Rouzeau), Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-44804-6, lire en ligne)
  7. Vent glacial sur sarajevo (préf. Stéphane Audoin-Rouzeau), Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-44676-9, lire en ligne)
  8. déploiement d'un PC sécurité pour la SNCF à Lyon, https://www.20minutes.fr/lyon/134890-Lyon-Un-PC-securite-pour-la-SNCF.php
  9. biographie dans Marianne, 27 juin 2009, https://www.marianne.net/LE-RAS-LE-BOL-DES-USAGERS_a181351.html
  10. rôle du directeur des lignes Guillaume Ancel dans SNCF :la gare Saint-Lazare, haut lieu de colères, de conflits et de miracles par Benoît Hopquin, Le Monde, édition du 08.02.09 .
  11. aide aux projets locaux, http://www.fondation-sncf.org/index.php?option=com_content&view=article&id=168:prix-fondation-champagne-ardenne-la-region-tres-engagee-au-cote-de-la-fondation-sncf&catid=16:coups-de-coeur-solidaires&Itemid=57
  12. Un colonel expert de la transformation, portrait, newsassurances pro par Vincent Bussière. http://www.newsassurancespro.com/artdossiers/dossier-un-colonel-expert-de-la-transformation-chez-humanis/0169280382
  13. « Réponse d’Hubert Védrine sur TV5 Monde »
  14. « Interview sur France Culture le 14/03/2019 »
  15. « Génocide rwandais : Thierry Prungnaud, un « héros » censuré – JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
  16. Décret no 153 du 4 juillet 2003 portant promotion et nomination.

Liens externes

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