Guerre de libération du Bangladesh

La guerre de libération du Bangladesh est une guerre d'indépendance qui se déroula en 1971 dans le Pakistan oriental et opposa les rebelles bengalis au pouvoir central pakistanais.

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Guerre de libération du Bangladesh
Théâtre des opérations
Informations générales
Date -
Lieu Pakistan oriental
Issue Indépendance du Bangladesh
Belligérants
Mukti Bahini
Inde
Pakistan
Commandants
M. A. G. Osmani (en)
Jagjit Singh Aurora (en)
Sam Manekshaw (en)
Sagat Singh (en)
J. F. R. Jacob (en)
Chitta Ranjan Dutta
A. A. K. Niazi
Tikka Khan
Forces en présence
175 000 rebelles bangladeshis
250 000 soldats indiens
340 000 soldats pakistanais
Pertes
30 000 rebelles bangladeshis tués
1 426 soldats indiens tués
8 000 soldats pakistanais tués

Déroulement du conflit

Ce conflit opposa l'État et les forces armées du Pakistan aux rebelles bangladais à partir de . Les Pakistanais rencontrèrent une résistance indépendantiste facilement matée malgré la guérilla menée par les Mukti Bahini. Le pourcentage de Bengalis ayant le rang d'officiers dans les forces armées pakistanaises était d'environ cinq pour cent en 1965 et il n'y avait que deux unités spécifiquement est-pakistanaises[1].

En avril, une résolution du parlement de l'Inde demande que la Première ministre de l'Inde Indira Gandhi aide à l'approvisionnement des rebelles dans l'est du Pakistan. Elle obéit, mais refuse de reconnaître le gouvernement provisoire du Bangladesh indépendant.

Une guerre de propagande entre le Pakistan et l'Inde suivit le début de cette guerre d'indépendance. Le Pakistan menaça de guerre l'Inde si ce pays faisait une tentative de saisir une partie de son territoire. Tardivement, il remplaça Tikka, dont les tactiques militaires avaient causé des dégâts et des pertes de vie humaines, par le plus sobre lieutenant général A.A.K. Niazi. Un modéré bengali, Abdul Malik, fut installé en tant que gouverneur civil du Pakistan oriental. Ces gestes d'apaisements tardifs ne donnèrent pas de résultats ni n'apaisèrent l'opinion mondiale[2].

L'intervention des forces armées indiennes dans ce qui deviendra la troisième guerre indo-pakistanaise fut décisive afin de mettre un terme au conflit. Les combats cessèrent le , menant à l'indépendance du Bangladesh.

Les conséquences de cette guerre selon Amnesty International, sont la mort d'environ trois millions de civils, 200 000 viols et le déplacement en Inde de 8 à 10 millions de réfugiés[3]. Au Bangladesh, le chiffre de 5 millions de morts est souvent avancé. La majorité des morts civils étaient des Hindous, car de nombreux militaires de l'armée pakistanaise suspectaient les Hindous d'être rangés derrière l'Inde, pour diviser l'intégrité du territoire pakistanais. De plus, à l'époque, il n'y avait pas d'observateurs étrangers, et les journalistes étrangers étaient très rares, souvent cantonnés dans des grandes villes, et éloignés des terrains d'opérations militaires. En 1970, les Hindous représentaient environ 26 % de la population du Pakistan Oriental (estimation officielle du gouvernement Pakistanais à Islamabad), et de nos jours, ils représentent environ 9,2 % (2018) de la population. Il faut aussi ajouter que à l'époque, les Hindous du Pakistan Oriental se disaient volontairement sous-estimés des chiffres officiels, et souvent, ils se revendiquaient comme représentants au moins 30 % de la population du Pakistan Oriental, revendications qui exaspéraient les hauts dignitaires de l'armée Pakistanaise, qui évoquaient une "Cinquième colonne" sous mainmise de l'Inde.

Fuyant son pays, le journaliste pakistanais Anthony Mascarenhas fut le premier à témoigner au monde des exactions et massacres commis par les forces pakistanaises au Bangladesh. Son article fut publié dans le Sunday Times le . La Première ministre indienne Indira Gandhi dira par la suite que l'article l'avait si profondément choquée qu'il avait impulsé sa décision en faveur d'une intervention militaire pour soutenir les Bangladais. La BBC estime que l'article de Mascarenhas « participa à mettre fin à la guerre. Il contribua à tourner l'opinion internationale contre le Pakistan, et encouragea l'Inde à jouer un rôle décisif »[4].

Notes et références

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • (en) Imtiaz Ahmed, Historicizing 1971 genocide : state versus person, University Press, Dhaka, 2009, 106 p.
  • (en) John H. Gill, An atlas of the 1971 India-Pakistan War : the creation of Bangladesh, Near East South Asia Center for Strategic Studies, National Defense University, Washington, DC, 2003?, 112 p.
  • (en) Christopher Hitchens, « Bangladesh : One genocide, one coup and one assassination », The Trials of Henry Kissinger, Verso, Londres, 2001, p. 44-54 (ISBN 1-85984-631-9)
  • (en) A. M. A. Muhith, American response to Bangladesh liberation war, University Press, Dhaka, Bangladesh, 1996, 499 p. (ISBN 9840513613)
  • (en) Pierre Stephen and Robert Payne, Massacre, Macmillan, New York, 1973 (ISBN 0-02-595240-4)
  • (en) Swaran Singh et Samar Sen, Bangla Desh and Indo-Pak war : India speaks at the U.N. ; speeches by India's External Affairs Minister Shri Swaran Singh and India's permanent representative Shri S. Sen at the United Nations, Publications Division, Ministry of Information and Broadcasting, Govt. of India, New Dehli, 1972, 129 p.
  • Bernard-Henri Lévy, Bangla Desh, nationalisme dans la révolution, F. Maspero, Paris, 1973, 327 p.
  • Claude Mossé, Mourir pour Dacca, Ed. R. Laffont, Paris, 1972, 219 p.
  • Jacques Weber, « La guerre du Bangladesh vue de France », Les conflits en Asie du Sud (1947 - 1999), Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 195, , p. 69-96

Liens externes

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