Guerre d'indépendance de l'Érythrée

La guerre d'indépendance de l'Érythrée est un conflit qui a opposé le gouvernement éthiopien à des mouvements séparatistes érythréens, de à . La guerre s'est achevé par la séparation de l'Érythrée et de l'Éthiopie et la proclamation d'un nouvel État érythréen le . Ce conflit sera doublé d'une guerre interne à la région érythréenne et d'une guerre civile entre d'autres fronts régionaux séparatistes et le gouvernement éthiopien.

Guerre d'indépendance de l'Érythrée
Carte de l'Érythrée indépendante.
Informations générales
Date -
Lieu Province éthiopienne d'Érythrée
Issue Victoire des mouvements séparatistes érythréens.
Changements territoriaux Indépendance de l'Érythrée
L'Éthiopie perd son accès à la mer
Belligérants
Érythrée :
Front de libération de l'Érythrée
Front populaire de libération de l'Érythrée

Éthiopie :
Front de libération du peuple du Tigray

Soutien logistique :
Arabie saoudite
Chine
États-Unis
Soudan
Syrie
Irak
Iran
Libye
Tunisie
Somalie [1]
Cuba (jusqu'en 1977)
Éthiopie :
Empire éthiopien (1961-1974)
Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste (1974-1987)
République démocratique populaire d'Éthiopie (1987-1991)

Soutien logistique :
Union soviétique
Yémen du Sud
Cuba (à partir de 1977)
Allemagne de l'Est
Commandants
Isayas Afwerki
Meles Zenawi
Haïlé Sélassié Ier (Empereur d'Éthiopie)

Mengistu Haile Mariam (Derg/RDPE)
Pertes
environ 60 000 soldats[2]
environ 90 000 civils[2]
Éthiopiens
75 000[3] à 500 000[4]
Cubains
5 000[3]

La colonisation

L'Italie occupe officiellement le Sud de l'Érythrée actuelle, autour d'Assab, en 1882 [5], et la côte nord, avec Massaoua, en 1885. L'ensemble est unifié sous le nom de « Colonia Eritrea » en 1890. En 1936, après la conquête de l'Éthiopie lors de la Seconde Guerre italo-éthiopienne, l'Érythrée devient une partie de l'Afrique orientale italienne, ainsi que la Somalie italienne.

Libérée de l'occupation par les Alliés en 1941, l'Éthiopie redevient souveraine, tandis que l'Érythrée est administrée par le Royaume-Uni jusqu'en 1952. À cette date, l'ONU décide sa fédération avec l'Éthiopie, qui l'annexe en 1962. Un mouvement de libération apparaît alors et commence une guerre d'indépendance.

Déroulement du conflit

Principales batailles de la guerre d'indépendance.
Issayas Afeworki, secrétaire général du FPLE depuis 1987.

Le Front de libération de l'Érythrée (FLE) lance ses premières opérations militaires contre l'armée éthiopienne en 1961. En 1967, le mouvement gagne considérablement en popularité auprès des paysans, en particulier du Nord et de l'Ouest, et à Massawa.[réf. nécessaire] L'empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier tente d'apaiser les troubles en visitant le pays et en garantissant à ses habitants un traitement égal sous le nouvel ordre. Il accorde titres, argent et fonctions officielles aux opposants dans l'espoir de les voir se rallier au gouvernement central mais la résistance se poursuit. En 1971, l'Éthiopie décrète la loi martiale en Érythrée.

Des conflits internes au FLE à propos des tactiques et stratégies à adopter aboutissent à une scission et la formation du Front populaire de libération de l'Érythrée en 1972. Les deux mouvements s’affrontent sporadiquement entre 1972 et 1974. Le combat pour l'indépendance se poursuit après la chute de Haïlé Sélassié à la suite du coup d'État de 1974 et de l'accession au pouvoir du Derg, junte militaire dirigée par Mengistu Haile Mariam. À la fin des années 1970, le FPLE dirigé par Issayas Afeworki prend le dessus sur le FLE et devient le principal mouvement indépendantiste.

En 1977, une livraison massive d'armes soviétiques permet à l'Éthiopie de contraindre le FPLE à reculer. De 1978 à 1986, le Derg lance huit importantes offensives en Érythrée, sans parvenir à le dominer. En 1988, le FPLE prend Afabet, où se trouvent les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée. Le FPLE progresse ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée.

En , des militants du Front de libération du peuple du Tigray, proche du FPLE et soutenus par les États-Unis[réf. nécessaire], renversent le Derg. Un gouvernement provisoire est mis en place. Des pourparlers de paix se déroulent alors à Washington. L'Éthiopie reconnaît le droit de l'Érythrée à organiser un référendum, qui aboutit à l'indépendance du pays le .

Conséquences

Mémorial de la guerre d'indépendance à Massawa en Érythrée.

Une nouvelle guerre éclate en 1998 entre les deux États à propos de la frontière et de lieux contestés. Les pertes totales sont estimées à 70 000 morts[6]. Depuis, les tensions restent fortes entre l'Érythrée et l'Éthiopie.

Notes et références

  1. Spencer C. Tucker, A Global Chronology of Conflict: From the Ancient World to the Modern Middle East, page 2402
  2. Eritrean and Ethiopian Civil War, Cousin Tracey L., ICE Case Studies.
  3. Eritrean War of Independence 1961-1993
  4. David Pool, Eritrean Independence: The Legacy of the Derg and the Politics of Reconstruction. African Affairs (Royal African Society) 92 (368): 389–402
  5. Des intérêts semi-privés italiens y sont depuis 1869.
  6. Times,Agence Reuters, The Guardian.
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de l’Éthiopie
  • Portail de l’Érythrée
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.