Groupe Lavoisier

Le Groupe Lavoisier est une organisation australienne formée par des hommes politiques et dominée par des entrepreneurs et des ingénieurs industriels à la retraite[1]. Il n'accepte pas le consensus scientifique sur le réchauffement climatique et s'efforce d'influencer les attitudes des décideurs et des politiciens. L'organisation minimise le risque des effets du réchauffement climatique, rejette la conclusion scientifique selon laquelle l'activité humaine en est la cause et s'oppose aux politiques visant à le réduire. Certains membres considèrent le changement climatique comme une «arnaque».

Le groupe a été nommé d'après le scientifique français Antoine Lavoisier (1743-1794).

Création

Le Groupe Lavoisier a été créé en réponse aux demandes de l'Australian Greenhouse Office australien visant à mettre en œuvre un système d'échange de droits d'émission de carbone. Ses fondateurs ont affirmé qu'il y avait eu « très peu de débat public en cours sur ces propositions... et sont d'avis que la science derrière la politique de réchauffement climatique est beaucoup moins certaine que ses protagonistes le prétendent, et nous pensons également que l'Australie souffriraient de conséquences économiques si une taxe sur le carbone de l’ampleur envisagée dans les documents de l’AGO était imposée; elle serait de loin bien supérieure à ce qui est actuellement estimé à Canberra ».

À la suite d'une conférence inaugurale en mai 1999[2], le groupe a été fondé en avril 2000 par l'ancien ministre des Finances Peter Walsh[3], Ian Webber, Ray Evans, Harold Clough (directeur du National Center for Policy Analysis), Robert Foster et Bruce Kean, avec un discours d'ouverture d'Hugh Morgan[4]. Le secrétaire Ray Evans décrit les quelque 90 membres de Lavoisier comme une «armée de papas» composée principalement d'ingénieurs et de scientifiques à la retraite des industries minière, manufacturière et de la construction, comme Garth Paltridge et Ian Plimer. Les frais d'abonnement annuels sont de 50 dollars australiens et le budget annuel de 10 000 dollars[1].

Buts

Le Groupe Lavoisier énumère ses objectifs comme:

  1. Promouvoir un débat vigoureux en Australie sur la science et la politique vis-à-vis des gaz à effet de serre;
  2. Veiller à ce que l’ampleur des conséquences économiques, pour l’Australie, du régime de retrait du carbone prescrit par le Protocole de Kyoto, qui n’a pas encore été ratifié, soit pleinement comprise par la communauté australienne;
  3. d'explorer les implications que des traités tels que le protocole de Kyoto ont pour la souveraineté de l'Australie et pour les règles du GATT / de l'OMC qui protègent l'Australie (et les autres membres de l'OMC) de l'utilisation de sanctions commerciales comme instrument de pouvoir extraterritorial.

Opinions

Walsh a blâmé la politique pour le consensus actuel sur le réchauffement climatique. Le groupe affirme que de nombreux scientifiques choisissent d'approuver les théories dominantes sur le réchauffement climatique pour protéger leur financement de recherche par le gouvernement, un point de vue du climatologue et auteur français Marcel Leroux[5] qui relève de la théorie du complot sur le réchauffement climatique, et qui a fait l'objet du livre Meltdown: The Predictable Distorsion du réchauffement climatique par les scientifiques, les politiciens et les médias par Patrick Michaels. Un militant, l'ancien ministre Tony Staley, a qualifié le réchauffement climatique de forme de "politiquement correct[2]".

Réponses

L'auteur Clive Hamilton, dans son livre Scorcher, dit que l'on peut trouver les arguments suivants dans les différents articles promus par le Groupe Lavoisier[6] :

  • Il n'y a aucune preuve de réchauffement climatique.
  • S'il y a des preuves de réchauffement climatique, cela n'est pas dû à l'activité humaine,
  • Si le réchauffement climatique se produit et qu'il est dû à l'activité humaine, il ne sera pas dommageable,
  • Si le réchauffement climatique se produit et qu'il est dû à l'activité humaine, et qu'il va être dommageable, alors les coûts pour l'éviter sont trop élevés, nous ne devrions donc rien faire.

Les détracteurs du groupe ont souligné ses liens avec les émetteurs de gaz à effet de serre[7]. Les principaux membres du groupe ont nié avoir reçu une compensation de l'industrie, contrairement à certains négationnistes du réchauffement climatique aux États-Unis, qui ont admis avoir reçu une compensation de la part des entreprises du secteur des combustibles fossiles[1].

Références

  1. "The global warming sceptics." Theage.com.au. Nov. 27, 2004. Retrieved Jan. 1, 2014.
  2. Hamilton, Clive. "Green conspiracy theory; An anti-greenhouse group has been taking its message to the extreme, conducting a systematic campaign to muddy the waters on climate science." Canberra Times (Australie). Jan. 10, 2002.
  3. Flannery, Tim Fridtjof. The Weather Makers: How Man Is Changing the Climate and What It Means for Life on Earth. Atlantic Monthly Press. 2006. p. 244. (ISBN 0-87113-935-9).
  4. The Lavoisier Group: 'Opening Address' by Hugh Morgan
  5. « Submission from the Lavoisier Group to the Garnaut Climate Change Review APPENDIX A », The Lavoisier Group, (consulté le )
  6. Clive Hamilton, Scorcher: The Dirty Politics of Climate Change, Black Inc., , 142 p. (ISBN 978-0-9775949-0-0, lire en ligne)
  7. McSweeny, Linda, « Article: Fed: Divisions on greenhouse deepen - AAP General News (Australia) »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), HighBeam Research, (consulté le )

Liens externes

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