Grotte Chauvet

Initialement nommée grotte ornée de la Combe d'Arc[1], du nom du lieu-dit, la grotte ornée du Pont d'Arc ou grotte Chauvet-Pont d'Arc, dite plus simplement grotte Chauvet[alpha 1], du nom de son inventeur, est une grotte ornée paléolithique découverte en 1994 située en France dans la commune de Vallon-Pont-d'Arc, au sud de l'Ardèche.

Pour les articles homonymes, voir Chauvet.

Elle fait partie d'un ensemble de grottes ornées attribuées au Paléolithique supérieur qui s'égrènent le long des gorges de l'Ardèche[5] et parmi lesquelles figurent la grotte Chabot, le Figuier, les Deux-Ouvertures, la grotte aux Points d'Aiguèze et la grotte de la Tête-du-Lion.

Le site comporte un millier de peintures et de gravures, dont 447 représentations d'animaux de 14 espèces différentes[6],[7]. Plusieurs datations directes par la méthode du carbone 14 sur les charbons de bois, de la datation U-Th sur les planchers de calcite, de thermoluminescence de traces de feu sur les parois ou de la datation cosmogénique par le 36Cl au niveau du porche ont donné des résultats cohérents qui indiquent que la grotte a connu deux phases d'occupation, l'une à l'Aurignacien (37 à 33 500 ans avant notre ère en âge calibré[8]), l'autre au Gravettien (31 à 28 000 ans avant notre ère en âge non calibré[9]). Les peintures et les gravures, réalisées pendant la première phase[10], comptent parmi les plus anciennes au monde[alpha 2]. La diversité et la maîtrise des techniques (gravure, préparation des parois par raclage, dessin digité ou au fusain souvent suivi d'une estompe en écrasant la couleur avec les doigts pour obtenir des nuances diverses, détourage des contours, utilisation de techniques mixtes[11],[12]) dont elles témoignent ont profondément remis en cause l'idée d'un art préhistorique évoluant très lentement et de manière linéaire et ascendante.

La grotte est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis [13],[14].

Site

Vue aval du pont d'Arc.

La grotte Chauvet se trouve au lieu-dit la Combe d'Arc, appelé également le cirque d'Estre, à une altitude entre 185 et 198 m au-dessus du niveau de la mer et est située 25 mètres sous terre sur le plateau calcaire. La paléo-Ardèche qui s'écoulait sur les plateaux calcaires aplanis (surface d'aplanissement post-oligocène) dessinait des méandres en raison de la faible pente générale. Au cours de l'encaissement de la rivière, ces méandres se sont inscrits dans le massif calcaire. L'action de l'érosion, favorisée par le matériel abrasif de la rivière, accentue la sinuosité des méandres et entraîne l'amincissement de certains pédoncules. La combe constitue l'ancien méandre de la rivière Ardèche abandonné après le recoupement souterrain dans le tunnel du pédoncule calcaire par la rivière, qui a donné naissance à l’arche naturelle du pont d'Arc[15].

L'entrée de la grotte a subi plusieurs effondrements depuis 29 000 ans avant d'être définitivement obstruée il y a au moins 21 500 ans, formant une masse rocheuse de 4 500 m3[alpha 3] au pied du rocher d'Abraham qui domine l'entrée préhistorique. Cet éboulis a permis la préservation de l’écosystème de la grotte.

Historique

Découverte

Le rocher d'Abraham qui domine l'entrée préhistorique de la grotte Chauvet.

La grotte est découverte, de manière inopinée, mais non fortuite[alpha 4], le , par Jean-Marie Chauvet (contractuel du ministère de la Culture, chargé de la surveillance des grottes ornées de l'Ardèche[18] depuis [19]), Éliette Brunel (viticultrice) et Christian Hillaire (employé à EDF)[alpha 5] dans le cadre de leurs activités spéléologiques privées. Vers 15 heures, après avoir emprunté un ancien chemin muletier qui, à mi-hauteur, débouche sur une vire à orbitolines[21], les spéléologues repèrent en hauteur d'une falaise au nord du cirque d'Estre[22] une mince ouverture derrière une végétation dense[23], ils s’y faufilent, puis progressent dans un vestibule de plusieurs mètres de longueur et débouchent vers 15 h 45 sur un « trou souffleur » (filet d’air s’échappant de la paroi) qui leur suggère que la cavité communique avec une autre galerie ou un puits[24]. Ils effectuent deux tirs d'explosifs à la chatière pour dégager l'entrée vers 18 h 30[25] qui ouvre sur un puits de 10 m. Brunel entrevoit alors un sol. Ils retournent à leur fourgonnette pour s'équiper d'une échelle qui leur permet de descendre le puits et découvrir vers 20 h dans la première galerie deux tracés digitaux. L'exploration des premières salles ornées les émerveille. Ils sortent de la grotte vers 23 h et en obstruent l'accès[26].

Bien qu'ils n'aient pas l'accord des propriétaires pour prospecter, les spéléologues revisitent la grotte le avec trois amis spéléologues, Daniel André, Michel Chabaud et Jean-Louis Payan. Ils y réalisent des relevés topographiques, 300 clichés photographiques ainsi qu'un film vidéo. Ce n'est que le que la DRAC à Lyon est informée alors que Jean-Marie Chauvet, conformément à la loi du , se devait d'informer immédiatement le maire de la commune de Vallon-Pont-d'Arc[27].

Le conservateur régional commande un rapport d'expertise sur une grotte ornée exceptionnelle de Vallon-Pont-d'Arc. Elle a lieu le sous la conduite des découvreurs, avec Jean Clottes, spécialiste de l'art paléolithique, Jean-Pierre Daugas, conservateur régional de l'Archéologie, et son collaborateur Bernard Gély, qui travaille depuis des années dans les grottes de la région. Le , Jean Clottes remet son rapport d'expertise et préconise plusieurs mesures, notamment de ne pas ouvrir la grotte au public afin d'éviter les erreurs qui ont détérioré les peintures de Lascaux. Une première porte protégeant l'accès de la grotte est posée dès le . La découverte de la grotte est rendue publique le [28].

Saga juridiciaire

Une longue procédure judiciaire s'est engagée après la découverte.

Trois hauts fonctionnaires antidatent un document d'autorisation temporaire de prospection aux découvreurs dans le but de leur contester tous droits photographiques sur les peintures. Le tribunal correctionnel de Lyon prononce le une condamnation pour faux en écriture[29],[30]. Un protocole d’accord, signé le [31], attribue aux trois découvreurs trois millions de francs (soit 457 347 ), nomme à cette occasion Grotte Chauvet la grotte découverte par les trois inventeurs, tandis que l’État s’engage à veiller « à ce que les inventeurs soient convenablement[alpha 6] associés à la valorisation du site et en particulier au futur espace de restitution[32]. »

Les trois inventeurs déposent deux marques (« grotte Chauvet » et « grotte Chauvet-Pont d’Arc ») le , mais oublient de les renouveler, ce qui entraîne une nouvelle bataille judiciaire lorsque le syndicat mixte chargé de construire la réplique de la grotte dépose ces deux noms le et le . Ce même syndicat, en , dépose le nom « espace de restitution de la grotte Chauvet » pour la réplique, mais le tribunal de grande instance de Paris juge le que le syndicat a déposé frauduleusement les marques, lui reprochant notamment de n’avoir pas averti les découvreurs de leur oubli du renouvellement du dépôt des marques[33].

Ce dépôt de marques et la bataille judiciaire entre les inventeurs et l'État explique que la grotte ardéchoise a hérité, lors de son classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, du nom de « grotte ornée du Pont d’Arc, dite grotte Chauvet-Pont-d’Arc »[34].

De même, de très nombreuses juridictions ont été sollicitées à la suite de la procédure d'expropriation engagée par l'État pour devenir propriétaire de la grotte. Le , la grotte et les terrains alentour sont classés « Monument historique »[1]. Par un arrêté ministériel du , déclarant l'utilité publique des fouilles et l'occupation temporaire des lieux, l'État devient donc propriétaire de la grotte aux dépens des résidents expropriés, mais il n'en a pas l'usage[30]. Pour l'acquérir, il doit, en effet, dans un délai de cinq ans non renouvelable, s'acquitter d'une « juste et équitable indemnisation », mais l'évaluation financière de la grotte est très délicate. L'État leur accorde initialement une indemnité correspondant à la valeur d'un terrain non constructible, soit environ 25 centimes de franc le mètre carré et devient définitivement propriétaire le . Les propriétaires contestent cette indemnité et en 2001, le Conseil d'État décide de les indemniser à la hauteur des richesses inestimables de la grotte. Un procès en appel, à Toulouse, débouche sur une décision plus favorable aux propriétaires, mais cette décision est cassée en cassation. La cour d'appel de Lyon, en , condamne l'État à indemniser les familles à hauteur de 780 000 . La saga juridique se poursuit le devant la Cour européenne des droits de l’homme qui estime que les expropriés ont obtenu une somme « en rapport avec la valeur des biens dont ils ont été dépossédés », à savoir 780 000 euros à répartir entre les 14 propriétaires, usufruitiers ou héritiers de parcelles des terrains de surface[35],[36].

Enfin, après de longues négociations, le a vu entrer en vigueur un accord entre les inventeurs et l’État : le syndicat mixte de la Caverne du Pont-d'Arc, composé du département de l'Ardèche et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et propriétaire du site, s'engage à verser 50 000  aux trois inventeurs, en contrepartie de la propriété intellectuelle des photos et vidéos réalisées au moment de la découverte. Le syndicat pourra aussi utiliser librement le nom de Grotte Chauvet. Qui plus est, la société Kléber Rossillon, gestionnaire de la Caverne du Pont d'Arc, ouverte en 2015 et qui propose une réplique parfaite à moins d'un kilomètre de la grotte originale, versera 1,7 % sur le prix de chaque billet d'entrée (fixé à 15 ).

En , la réplique de la grotte Chauvet a déjà attiré plus de deux millions de visiteurs depuis son ouverture en .

Inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO

Grotte ornée du Pont d’Arc, dite « grotte Chauvet-Pont d’Arc » (Ardèche) *
Pays France
Subdivision Auvergne-Rhône-Alpes
Type Culturel
Critères (i)(iii)
Superficie 9 ha
Zone tampon 1 353 ha
Numéro
d’identification
1426
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 2014 (38e session)
Autre protection  Classé MH (1995)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Parallèlement, les collectivités ont souhaité faire inscrire la cavité sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Un comité de soutien à cette candidature a été créé en juin 2010 à Vallon-Pont-d'Arc. Il réunissait 27 000 membres début [37]. L'objectif était de réussir le défi « 36 000 ans - 36 000 signatures » avant l'été 2014. Le , le gouvernement décide de présenter officiellement la caverne ornée de Vallon-Pont-d'Arc, pour une inscription à la liste du patrimoine mondial en juin 2014 lors du comité organisé au Qatar, après une phase d'expertise de 18 mois[38].

La démarche a finalement été couronnée de succès avec la décision prise à l'unanimité par la 38e session du Comité du patrimoine mondial qui s'est tenue à Doha (Qatar) le  : la grotte ornée du Pont-d’Arc, dite « grotte Chauvet », figure désormais sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco[13],[39]. Il s'agit du 39e site du patrimoine mondial en France.

Un site préservé et consacré à la recherche

Entrée sécurisée de la grotte Chauvet.

Après des travaux d'aménagement (élargissement de l'entrée, aménagement d'une base logistique[40], mise en place d'un réseau de passerelles en inox totalement amovibles remplaçant les lais de plastique déposés par les inventeurs), une étude d'incidence est réalisée pendant trois ans par le laboratoire souterrain de Moulis et le laboratoire de recherche des monuments historiques du ministère de la culture. Ces laboratoires instrumentent la grotte en 1997, et étudient son état sanitaire et climatologique pour déterminer les limites de fréquentation de la grotte au-delà desquelles la stabilité du milieu est menacée[41].

La grotte Chauvet du Pont-d’Arc ne sera jamais ouverte au grand public. Le nombre des visiteurs (découvreurs, proches, scientifiques, officiels, particuliers faisant une demande motivée) n'excède pas une centaine par an. L'accès se fait par une porte blindée hermétique anti-intrusion entourée d'ouïes qui permettent les échanges d'air, doublée de mesures de sûreté discrètes, le tout sous surveillance permanente (détecteurs de présence, caméras de surveillance). Après avoir signé un protocole de comportement, les visiteurs s'équipent dans le sas de sécurité d'un baudrier, d'une lampe frontale basse intensité et revêtent des combinaisons et des chaussures qui n'ont pas été au contact de l'extérieur, pour éviter les contaminations. Ils circulent sur les passerelles par groupes de cinq au maximum, encadrés par deux agents du service de la conservation du ministère de la Culture[42].

Depuis , des missions de terrain multidisciplinaires ont lieu deux fois par an[43], avec une trentaine de chercheurs (paléontologues, archéozoologues, pariétalistes, géomorphologues sous la direction de Jean Clottes jusqu’en 2006, puis Jean-Michel Geneste) qui circulent également par groupes de cinq au maximum, leurs visites étant limitées à deux heures par jour[44].

La grotte constitue une référence pour la conservation et la gestion des grottes ornées[45],[46].

Œuvres pariétales et pièces paléontologiques

Rhinocéros à grande corne.
Ours (d’après le front) et panthère (d’après la queue) dans la galerie des mains.
Chevaux, aurochs et rhinocéros
Réplique d'une peinture du lion des cavernes européen au musée anthropologique de Brno.

Avec Pech Merle (présentée au public en 1924), Lascaux (découverte en 1940), Cosquer (découverte en 1991) et Cussac (découverte en 2000), la grotte Chauvet est l'une des grottes françaises majeures par les qualités esthétiques et le nombre de ses œuvres.

Elle présente également un très grand intérêt scientifique, tant du point de vue paléontologique que de celui de l'art pariétal. Elle est l'une des plus anciennes grottes ornées au monde, datant de l'Aurignacien (environ - 35 000 ans avant JC). Les inventeurs et l'équipe qui, depuis la découverte, y mènent les recherches sous la direction des préhistoriens Jean-Michel Geneste et Jean Clottes, ont pris toutes les précautions nécessaires pour préserver non seulement les parois, mais aussi toutes les pièces paléontologiques (amas d'ossements, foyers, empreintes).

La paléo-entrée de la grotte a été reconstituée[47]. La grotte a été délimitée en secteurs paléontologiques (environ 150 loci). « Ces secteurs renferment quelques ou, le plus souvent, plusieurs dizaines d’ossements (amas). Cette répartition résulte de l’action combinée et diachronique des ours (modifications de leurs habitats), de l’homme (manipulations d’ossements) et de l’eau (charriage)[48]. »

Sur les neuf salles[49], quatre grandes salles ornées s'y succèdent, avec une hauteur des plafonds qui varie entre quinze et trente mètres : les deux premières salles (Salle Brunel, Salle des Bauges) comportent des dessins tracés à l'ocre rouge et un concrétionnement à dominante blanche ; dans la troisième apparaissent d'abord les gravures, puis les figures noires, qui couvrent le fond de la grotte ; les salles du fond plus humides (Salle Hillaire[50] et au-delà) ont des concrétions plus cuivrées (rouge et orange). Des galeries latérales et des vestibules sont également décorés[51].

Les peintures de l'entrée de la cavité sont dessinées avec des pigments minéraux d'ocre rouge, tandis que les peintures du fond de la grotte, plus humide, sont réalisées à l'aide de pigments charbonneux[52].

Les œuvres de l'époque aurignacienne témoignent de la maîtrise de techniques très diversifiées (préparation des parois, gravures, tracés digitaux et palmaires (mains positives et négatives), peintures, estompes, recherche de la perspective, etc.). Les thèmes abordés sont essentiellement animaliers, comme c'est généralement le cas dans l'art paléolithique. Sur les 447 représentations d'animaux, dont 355 identifiables avec certitude, les plus fréquentes sont celles des félins (21 % des représentations certaines, appartenant tous à la sous-famille des panthérinés[53]), des mammouths (19 %) et des rhinocéros laineux (19 %). Viennent ensuite les dessins zoomorphes des chevaux (14 %), des bisons (9 %), des bouquetins (5 %), des ours (5 %), des rennes (4 %), des aurochs (3 %) et des mégacéros (1 %)[54]. Toutefois, les animaux dits dangereux (espèces redoutables non chassées) sont ici exceptionnellement fréquents (les félins, rhinocéros, mammouths dépassent 66 % du répertoire des animaux déterminés) au détriment des animaux plus ordinaires tels que cheval et bison, davantage représentés dans les grottes aux dessins et peintures solutréens et magdaléniens[54].

Mis en scène, un crâne d'ours trône sur un bloc rocheux, entouré par d'autres à terre. Sur un pendant rocheux de la Salle du Fond, est représenté un couple mi-humain mi-animal (c'est la seule représentation anthropomorphe de la grotte) : l'homme à droite a la jambe et un bras humains, mais une tête de bison qui évoque les sorciers portant des masques ou des déguisements, à la manière des chamanes sibériens[alpha 7] ; la femme, à gauche, est représentée dans sa moitié inférieure essentiellement par un sexe[alpha 8]. Cette composition complexe femme/homme-bison est surnommée le Sorcier et la Vénus depuis sa découverte, et révèle peut-être l'évocation d'une sorte de mythe[57]. Très souvent, d'ailleurs, on trouve la représentation de couples d'animaux. Sur le panneau des lions, tout près du couple cité, on découvre un couple de lions en caresses, un autre cheminant ensemble, et la joute amoureuse de deux rhinocéros. Les artistes ont gravé une scène de chasse figurant deux lions et un bison. L'un des félins, la tête posée sur celle du bison, y semble en pleine prédation. Une autre technique graphique utilisée est la superposition d'images similaires, générant l'illusion du mouvement de l'animal.

Les parois sont ornées de signes et symboles : ponctuations, croix, hachures, tracés digitaux (que les archéologues ont appelé des « spaghetti »), nombreuses mains en positif et négatif. Les cinq triangles pubiens occupent une position privilégiée, peut-être structurante, dans la construction des dispositifs pariétaux. Ils apportent des indices forts de véritables constructions thématiques, étroitement associées à la topographie de la grotte[58].

Le site « archeologie.culture.fr » permet par une visite virtuelle de parcourir salles et galeries pour découvrir les spéléothèmes et les principales œuvres pariétales[59] : l’accès à la grotte se fait par la voûte de la salle Brunel où débouche la chatière de la découverte. Une partie du sol est couverte de chaos d’énormes blocs issus d’effondrements du plafond et de basculements de massifs stalagmitiques Les peintures de ce secteur rarement figuratives sont essentiellement exécutées à l’ocre rouge (points-paumes, signes complexes). La loge du Cervidé rouge (daim ou mégacéros ?) est le passage obligé pour accéder au diverticule des Ours[alpha 9] et des Bouquetins. L'exploration se poursuit par la salle Brunel (panneau de félin noir, de la main positive, panneau des dominos, des chevaux jaunes[alpha 10], grand panneau de points-paumes), la salle des Bauges (panneau de la Panthère[alpha 11] et du Rhinocéros abrégé[alpha 12]), la galerie du Cactus (panneau de l'ours rouge, panneau du mammouth et des félins noirs), la salle du Crâne (pendant aux Rennes, crâne du bloc[alpha 13]) et la salle du Fond (panneau du renne dansant, des rhinocéros, des trois lions, alcôve du cheval, grand panneau des lions, panneau du rhinocéros crachant, pendant de la Vénus, sacristie et galerie du belvédère).

Selon une étude publiée dans Nature News le [60] une peinture, recouverte ultérieurement par le dessin d'un mégacéros, pourrait représenter un volcan du Bas-Vivarais alors en activité. Ce serait ainsi la plus ancienne représentation connue d'une éruption volcanique.

Les squelettes montrent une grande diversité faunique du point de vue taxonomique qui semble correspondre à des fréquentations diachroniques (Pléistocène supérieur et Holocène) et différenciées (volontaires comme les carnivores ou involontaires comme les oiseaux et les ongulés qui pourraient être des proies). Les paléontologues ont identifié « au moins neuf espèces de carnivores (Ursus spelaeus, Ursus arctos, Panthera pardus, Felis silvestris, Canis lupus, Vulpes vulpes, Martes martes, Martes foina, Crocuta crocuta spelaea), cinq d’ongulés (Bos ou Bison, Capra ibex, Capreolus capreolus, Cervus elaphus, Equus caballus), trois de rongeurs (Apodemus sylvaticus, Eliomys quercinus, Microtus nivalis), un chiroptère (Myotis myotis et quelques os d’un Chiroptère indéterminé), cinq espèces d’oiseaux (Aquila chrysaetos, Pyrrhocorax graculus, Cinclus cinclus, turdidae sp. et un passériforme indéterminé) et un reptile (couleuvre ?) ». Aucun ossement fossile d'espèces relativement abondantes dans le bestiaire pariétal (Panthera spelaea, Megaloceros giganteus) n'a été découvert[48].

La grotte comporte également des empreintes animales (ours, canidé, bouquetins) dont l'étude paléoichnologique permet notamment d'établir des relations prédateurs-proies[61]. Fait rare, une piste d’empreintes de pieds humains correspond à celles d'un enfant d'environ huit ans, mesurant 1,30 m. Le faible rapport longueur (21,4 cm) sur largeur (9,2 cm) du pied évoque plutôt un individu du sexe masculin[62].

De nombreux vestiges archéologiques ont été mis au jour : ossements, silex débités, traces charbonneuses (impacts de torches et autres), structures de combustion (foyers), meules, charbons de bois[63].


Réplique d'une gravure du hibou moyen-duc (avec sa tête vue de face et son corps vu de dos)[alpha 14] au musée anthropologique de Brno.

Chronologie et datations radiométriques

La grotte est d'autant plus remarquable qu'elle a été occupée par les hommes à deux périodes très anciennes, l’Aurignacien et le Gravettien. Selon les scientifiques chargés de l'étude sous la direction du préhistorien Jean Clottes, les œuvres pariétales auraient été réalisées au cours de la première seulement. Pour d'autres auteurs, seuls les dessins réalisés avec des charbons de bois (provenant de pin sylvestre[65]) dateraient de la période la plus ancienne, les dessins faits avec de l'ocre datant du Gravettien[66].

Les premières datations par le carbone 14 ont créé la surprise par leur ancienneté (31 000 ans). La grotte a depuis bénéficié d'un nombre exceptionnel de datations directes, dont certaines à partir d'échantillons prélevés directement sur les peintures[9]. Des échantillons furent confiés à plusieurs laboratoires. Les dates obtenues sont difficilement contestables et acceptées aujourd'hui par la majorité des préhistoriens. La grotte a connu deux phases de fréquentation, l'une à l'Aurignacien (33 à −29 000 ans av. J.-C. en âge non calibré), l'autre au Gravettien (27 à 24 500 ans av. J.-C. en âge non calibré). Les variations de la teneur atmosphérique en carbone 14 rendent nécessaire une correction des datations anciennes pour avoir une idée plus juste de l'âge en années calendaires. Cette correction, appelée « calibration », est rendue possible par la reconstitution de l'évolution au cours du temps de la teneur atmosphérique en carbone 14 à partir de différentes sources d'informations (sédiments lacustres ou marins, coraux, spéléothèmes). Au moment de la publication du bilan de l'ensemble des datations par le carbone 14 obtenues pour la grotte, les auteurs indiquaient qu'ils ne disposaient pas d'informations suffisamment fiables pour les calibrer, mais que les âges calendaires correspondant à la première phase d'occupation devaient être compris 33 et 38 000 ans avant le présent[9]. Des parallèles stylistiques ont également été établis depuis la découverte avec certaines statuettes découvertes en contexte aurignacien indubitable, telles que l'homme lion de Hohlenstein-Stadel[67].

Les datations ont été mises en doute en 2003 puis 2010 par certains archéologues, Christian Züchner, Paul Pettitt et Paul Bahn notamment, qui estimaient ces peintures plus récentes sur la base de critères stylistiques[68],[69],[70],[71]. Des recherches menées sur le style évoquent le cas de quelques gravures peut-être gravettiennes recouvrant certaines peintures noires aurignaciennes et attestant ainsi leur plus grande ancienneté[72].

Des recherches géomorphologiques publiées en 2012 ont montré que l'entrée naturelle de la cavité par laquelle pénétraient les Hommes de la Préhistoire et les différents animaux a progressivement été obstruée à partir de 29 500 ans jusqu'à sa fermeture définitive aux alentours de 22 000 ans[73]. Ces travaux de datations apportent des éléments de preuves permettant d'éliminer toutes les hypothèses plaçant l'art de la Grotte ornée du Pont-d’Arc durant la période magdalénienne et solutréenne, comme le suggèrent certains auteurs sur la base d'analyses stylistiques de l'art pariétal.

Parallèlement aux datations réalisées dans la grotte Chauvet-Pont-d'Arc elle-même, dès 2008, plusieurs membres de l'équipe scientifique en charge de l'étude de la grotte ont entrepris des recherches à vocation chronologique dans les autres sites ornés des gorges de l'Ardèche sous la direction de Julien Monney (notamment à la grotte aux points d'Aiguèze qui présente des similitudes iconographiques flagrantes avec Chauvet-Pont-d'Arc[74] mais aussi à la grotte des Deux-Ouvertures[75]). Ces recherches, structurées sous le nom de projet "Datation Grottes Ornées" (ou DGO) sont destinées à préciser le contexte de fréquentation des grottes ornées à échelle régionale[76]. Ce faisant, elles se proposent de discuter l'apparente exceptionnalité chronologique et iconographique de la grotte Chauvet-Pont-d'Arc "de l'extérieur" en la resituant au sein d'un ensemble régional n'ayant, jusqu'alors, que peu bénéficié des apports de moyens d'investigation chronologiques modernes. Ces recherches sont encore en cours (2020). Elles ont toutefois d'ores et déjà apporté de nombreux résultats touchant indirectement à la chronologie de la grotte Chauvet-Pont-d'Arc[77],[78],[79],[80],[81].

Jean-Marc Elalouf et les membres de son équipe ont montré que les restes d'ursidés présents dans la grotte étaient bien ceux de l'ours des cavernes, représenté dans la galerie du cactus. Céline Bon date la disparition de l'ours à 30 000 ans pour la Grotte Chauvet, par l'étude des coprolithes qui y ont été retrouvés[82]. Dans la salle Morel, des os appartenant à cette espèce d'ours végétarien ont été datés à 19 105 avant JC [83]. Dans la salle des mégacéros, d'autres ont été datés à 31 140 avant JC. Leurs griffades confirmeraient l'ancienneté de certaines œuvres pariétales[84],[85]. Les panneaux utilisant les techniques les plus perfectionnées ne sont pas couverts de marques d'ours. Le panneau des lionnes n'a pas été griffé par les ours.

Le grand bison de la salle du fond est la seule peinture de cette salle à avoir été datée (30 340 avant JC). Il recouvre des dessins plus anciens griffés par les ours. Le risque d'erreurs de datation lié à la superposition de peintures d'époques différentes poussera certainement les équipes de recherche à réaliser d'autres datations pour confirmer l'âge de ces œuvres.

Implications de la découverte de la grotte

Les œuvres de la grotte démontrent qu'il existait déjà, au début du Paléolithique supérieur, des artistes capables d'abstraction intellectuelle pour préparer la paroi calcaire et penser le dessin. La grotte est un site majeur dans l'histoire de l'humanité, où l'on voit que les hommes maîtrisaient parfaitement des techniques très complexes comme l'estompe et la perspective capables de donner du volume aux représentations pariétales, mais également d'y figurer un véritable dynamisme. Grâce à la grotte, les historiens et les scientifiques admettent dorénavant que l'art ne doit plus être lu comme un mouvement historique linéaire durant lequel les hommes auraient acquis des connaissances et des techniques de représentations pariétales leur permettant de dessiner des formes de plus en plus complexes.

Réplique du site

La région Rhône-Alpes et le conseil général de l'Ardèche avec l'appui de l'État et de l'Europe ont commencé de construire en 2012, sur le site du Razal à Vallon-Pont-d'Arc une réplique de la cavité. Baptisé en « La Caverne du Pont-d'Arc », puis « Grotte Chauvet 2 », ce site culturel et touristique a été confié en délégation de service public à la société Kleber Rossillon, spécialisée en monuments historiques, et a ouvert ses portes le .

Minatec organise en octobre 2015 dans le cadre de la biennale Arts-Sciences et en collaboration avec l'Hexagone de Meylan, le salon Experimenta, visant à faire découvrir au grand public la reconstitution numérique de la grotte Chauvet. Cette reconstitution a nécessité un relevé de seize milliards de points, générant ainsi un clone numérique intégral[86].

Notes et références

Notes

  1. Le site du ministère de la Culture parle de la « Grotte Chauvet-Pont-d'Arc »[2] et l'UNESCO de « Grotte ornée du Pont-d’Arc, dite Grotte Chauvet-Pont-d’Arc »[3], tandis que la notice d'autorité du Sudoc préfère « Grotte Chauvet »[4], qui est le nom le plus couramment rencontré dans les sources. L'explication de ces différentes dénominations est donnée dans la section « Saga juridique ».
  2. Notamment, elles sont deux fois plus anciennes que celles de Lascaux.
  3. Datation au 36Cl (isotope formé par l'exposition aux rayons cosmiques) des niches d’arrachement qui surplombent la paléo-entrée, mesure corrigée en retranchant la quantité de chlore 36 qui a pu s’infiltrer ultérieurement par percolation de l’eau dans les fissures de la roche[16].
  4. Cette équipe de spéléologues chevronnés (Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Éliette Brunel) avait déjà découvert une dizaine de grottes ornées dans les gorges de l'Ardèche (notamment une vénus gravée dans la grotte du Planchard, puis, début 1994, des tracés digitaux dans la bergerie de Charmasson, deux cavités qui ne sont éloignées tout au plus que de trente mètres de ce qui deviendra le vestibule d’entrée de la grotte Chauvet-Pont-d'Arc). Six mois avant la date du , une autre équipe (Michel Rosa, Didier Lanthelme, Jean-Marie Chauvet et Éliette Brunel) avait entamé les travaux de désobstruction de ce vestibule[17].
  5. Selon différents proches du dossier, la présence de Christian Hillaire est contestée. « Jean-Marie Chauvet et Éliette Brunel-Deshamps ne voulaient pas, pour des raisons privées, dire qu'ils étaient allés dans la grotte tous les deux seuls. Aussi auraient-ils demandé à Christian Hillaire de leur servir d'alibi. Rien de plus. Ils ignoraient sans doute que leur arrangement allait engendrer une situation moralement intenable : dans le trio, un homme, absent au moment de l'exploration, allait être indemnisé par des fonds publics, pour l'invention d'un trésor qu'il n'aurait pas découvert ». Les trois inventeurs réfutent l'existence d'un tel pacte[20].
  6. L’adverbe « convenablement » demeure tellement vague qu’il peut être interprété de manière très différente selon les protagonistes.
  7. Cette interprétation d'un être composite est encore hypothétique. D'autres hypothèses restent possible : peinture d'une femme et non d'un homme (en raison de la présence d'un triangle qui évoque les triangles pubiens ; peinture d'un bison seul au dessin mal schématisé, ou bison dont les composantes interprétées comme humaines ne sont que la conséquence involontaire d'un geste de frottement[55].
  8. Le bison se superpose à sa partie supérieure absente mais il n'en a pas été peut-être toujours ainsi. Une lionne est peinte à gauche de cette partie supérieure. Le triangle sombre, coloré de pigment noir, creusé en sa pointe inférieure d'une fente profonde, marque nettement le pubis et le sillon vulvaire. Le sexe est entouré d'une ébauche de hanches rondes prolongées par deux cuisses charnues et par une ébauche de jambes en fuseau. Les pieds sont absents[56].
  9. Figurations souvent difficiles à interpréter, les ours se caractérisent par un mufle arrondi avec une forte rupture de pente sur le chanfrein.
  10. Couleur jaune réalisée par de la goethite.
  11. Unique représentant de son espèce dans la grotte et dans l'art européen.
  12. Synecdoque (représentation abrégée d’un contour animal permettant, par seulement quelques tracés, de le reconnaître) de sa tête.
  13. Il s’agit de celui d’un « animal sub-adulte, car les sutures des différents éléments crâniens (frontal, pariétaux…) ne sont pas encore soudées et vraisemblablement d’une jeune femelle si l’on en juge par la crête sagittale très courte et peu développé ».
  14. Cet animal dans la salle Hillaire est associé aux puissances surnaturelles dans de nombreuses cultures en raison de sa capacité à pivoter la tête de 270°. Sa morphologie (les oreilles, en particulier) a permis de préciser qu'il s'agit d'un hibou moyen-duc[64].

Références

  1. Notice no PA00135635, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Voir sur culture.gouv.fr.
  3. Voir sur unesco.org.
  4. Voir sur idref.fr.
  5. Julien Monney, « Et si d'un paysage l'on contait passé. Tissu de sens et grottes ornées le long des gorges de l'Ardèche », Collection EDYTEM. Cahiers de géographie, vol. 13, no 1, , p. 21–42 (DOI 10.3406/edyte.2012.1203, lire en ligne, consulté le )
  6. « La grotte Chauvet, une révolution », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  7. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 203.
  8. (en) Anita Quiles et col, « A high-precision chronological model for the decorated Upper Paleolithic cave of Chauvet-Pont d’Arc, Ardèche, France », PNAS, (DOI 10.1073/pnas.1523158113).
  9. Valladas, H., Tisnérat-Laborde, N., Cacher, H., Kaltnecker, É., Arnold, M., Oberlin, Ch. et Évin, J. (2005) - « Bilan des datations carbone 14 effectuées sur des charbons de bois de la grotte Chauvet », Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 102, no 1, La grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc : un bilan des recherches pluridisciplinaires Actes de la séance de la Société préhistorique française, 11 et 12 octobre 2003, Lyon, p. 109-113.
  10. Lima 2014, p. 45.
  11. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 112.
  12. Gilles Tosello et Carole Fritz, « Les dessins noirs de la grotte Chauvet-Pont-d'Arc : essai sur leur originalité dans le site et leur place dans l'art aurignacien », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 102, no 1, , p. 159-171 (lire en ligne).
  13. Grotte ornée du Pont d’Arc, dite « grotte Chauvet-Pont d’Arc », Ardèche.
  14. « La grotte Chauvet entre aujourd'hui au patrimoine de l'Humanité », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  15. Préhistoire, art et sociétés, bulletin de la Société préhistorique Ariège-Pyrénées, volume 57, Société préhistorique Ariège-Pyrénées, 2002, p. 35.
  16. (en) Benjamin Sadier, Jean Jacques Delannoy, Lucilla Benedetti, Didier L. Bourlès, Stéphane Jaillet et al., « Further constraints on the Chauvet cave artwork elaboration », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 109, no 21, , p. 8002-8006 (DOI 10.1073/pnas.1118593109)
  17. Christophe Gauchon, « Les gorges de l’Ardèche et la grotte Chauvet : redéfinition d’une région touristique », Téoros, vol. 28, no 1, , p. 85 (lire en ligne).
  18. Sylvie Metzelard, « "Une cavité d'où s'échappait un léger courant d'air" », Aujourd'hui, , p. 9.
  19. site Kronobase, « Chronologie : Jean-Marie Chauvet », (consulté le ).
  20. Clément Pétreault, « Grotte Chauvet, les vraies raisons du pacte secret », sur lepoint.fr, .
  21. Photo de la vire qui mène à l'entrée.
  22. Vue satellitaire de la falaise.
  23. Photo des deux entrées cerclées en rouge : à gauche la paléo-entrée, à droite l'entrée découverte en 1994.
  24. Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel-Deschamps, Christian Hillaire, La Grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc, Seuil, , p. 27.
  25. Source : « Grotte Chauvet, les vraies raisons du pacte secret », déjà cité.
  26. Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel Deschamps, Christian Hillaire, La Grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc, Seuil, , p. 28.
  27. Gaetner Gilles, « La grotte Chauvet au tribunal », sur lexpress.fr, .
  28. Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel Deschamps, Christian Hillaire, La Grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc, Seuil, , p. 82.
  29. Louis Destrem, « Un faux qui vaut de l'or », sur ladepeche.fr,
  30. Agnès Brunet, « La saga de la grotte Chauvet », sur lepoint.fr,
  31. Robin Charbonnier, « Grotte Chauvet : les découvreurs pensent qu’on veut « se débarrasser » d’eux », sur ledauphine.com,
  32. « Derrière la grotte Chauvet, une affaire de nom et de gros sous », sur huffingtonpost.fr,
  33. « Grotte Chauvet: pourquoi cet imbroglio ? », sur ledauphine.com,
  34. « À qui appartient la grotte Chauvet ? », sur nationalgeographic.fr,
  35. « La grotte Chauvet, au cœur d’une saga juridique », sur lesechos.fr/,
  36. Jacky Bornet, « Grotte Chauvet : aucun droit aux inventeurs du site », sur francetvinfo.fr,
  37. Un comité de soutien à la candidature
  38. Unesco : La Grotte Chauvet Pont-d’Arc présentée par la France
  39. « La grotte Chauvet classée au patrimoine mondial de l’Unesco », sur ledauphine.com (consulté le )
  40. La porte blindée est reliée par une passerelle de bois imputrescible et acier inoxydable de 40 mètres à la grotte du Treuil, aménagée en « base de vie » à l’usage des agents de la Conservation. Source : La grotte Chauvet. Un site classé et protégé, site archeologie.culture.fr
  41. La grotte Chauvet: Analyse de l'environnement souterrain, fonctionnement naturel
  42. Pedro Lima, « Une grotte à l'origine de l'art », sur lefigaro.fr,
  43. . En raison des températures qui augmentent l'été, le taux de CO2 et de radon rendent le lieu infréquentable pour les humains, si bien qu'il est totalement fermé de juin à décembre. À noter que la galerie du fond, plus confinée, a un taux de CO2 entre 2 et 3,5 %, le reste de la grotte ayant un taux de 1 à 2 %.
  44. « Vite, il faut refermer la grotte Chauvet », sur nationalgeographic.fr,
  45. Bourges F., Genthon P., Genty D., Lorblanchet M., Mauduit E., D’Hulst D. (2014) - « Conservation of prehistoric caves and stability of their inner climate: lessons from Chauvet and other French caves », Science of the Total Environment, Vol. 493, 15 septembre 2014, p. 79-91, DOI:10.1016/j.scitotenv.2014.05.137.
  46. Bourges, F., Mangin, A. Genthon, D. Genty, D., D’Hulst, D., Mauduit, E. (2014) - « Conservation et gestion des grottes ornées préhistoriques : les apports du suivi environnemental de la grotte Chauvet-Pont d’Arc (Ardèche, France) », Actes du colloque « microanalyses et datations de l’art préhistorique dans son contexte archéologique », Paléo numéro spécial 2014, p. 339-345.
  47. Reconstitution 3D de la paléo-entrée de la grotte Chauvet. Source : Delannoy J.-J., Sadier B., Jaillet S., Ployon E., Geneste J.-M., « Reconstitution de l’entrée préhistorique de la grotte Chauvet-Pont d’Arc (Ardèche, France) : les apports de l’analyse géomorphologique et de la modélisation 3D », Karstologia, no 56, , p. 17-34.
  48. Michel Philippe et Philippe Fosse, « La faune de la grotte Chauvet (Vallon-Pont-d’Arc, Ardèche) : présentation préliminaire paléontologique et taphonomique », PALEO, no 15, , p. 123-140 (lire en ligne)
  49. Grotte Chauvet : sectorisation de la grotte avec les noms usuels des salles et galeries
  50. Panorama de la salle Hillaire
  51. Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel Deschamps, Christian Hillaire, La grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc, Seuil, , p. 58-59
  52. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 202
  53. M. Azéma , J. Clottes, « Les images de félins de la grotte Chauvet », Bulletin de la Société préhistorique française, no 102, , p. 174
  54. Jean Clottes, Bernard Gély, Yannik Le Guillou, « Dénombrements en 1998 des représentations animales de la Grotte. Chauvet (Vallon-Pont-d'Arc, Ardèche) », International Newsletter on Rock Art, no 23, , p. 18-25
  55. Yannik Le Guillou, « La Vénus du Pont-d'Arc », International Newsletter on Rock Art, no 29, , p. 1-5.
  56. Photo du Sorcier et de la Vénus
  57. Pascal Depaepe, La France du Paléolithique, Découverte, , p. 101
  58. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 171
  59. Visite virtuelle de la grotte Chauvet
  60. (en) « 'Cave of forgotten dreams' may hold earliest painting of volcanic eruption », sur Nature News,
  61. Michel-Alain Garcia, « Les empreintes et les traces humaines et animales », In Clottes J. (dir), La Grotte Chauvet : L’art des origines, Seuil éditions, 2001, p. 34-43
  62. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 38
  63. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 47
  64. Jean Clottes, La grotte Chauvet. L'art des origines-, Seuil, , p. 163
  65. Jean Clottes, La grotte Chauvet : l'art des origines, Seuil, , p. 46
  66. Jean Combier et Guy Jouve, « Chauvet cave’s art is not Aurignacian: a new examination of the archaeological evidence and dating procedures », Quartär, vol. 59, , p. 131-152 (lire en ligne)
  67. Jean Clottes et Marc Azéma, Les Félins de la grotte Chauvet, Seuil (2005).
  68. « Doutes concernant la datation de la grotte Chauvet », Le Nouvel Observateur, 2003.
  69. Christian Züchner, « Grotte Chauvet Archaeologically Dated ».
  70. Paul Pettitt, « L'ancienneté de la grotte Chauvet n'est pas démontrée », La Recherche, no 364, mai 2003, p. 21.
  71. Participation de Paul Bahn à une émission consacrée à la grotte, Europe 1, 17 juillet 2010, où les invités demandent que des résultats plus complets de datation soient fournis afin qu'on puisse notamment distinguer, parmi les charbons utilisés pour les fresques, ceux provenant de bois de ceux provenant de charbon d'os, par exemple d'ours, présents dans la grotte depuis au moins 30 000 ans, sans pour autant attester l'ancienneté des fresques qui auraient pu être créées à une période plus récente (intervention depuis la minute 55 à 59). Cette remarque traduit une méconnaissance de la méthode de datation par le carbone 14, qui ne peut s'appliquer aux ossements brûlés.
  72. Emmanuel Guy, « La grotte Chauvet : un art totalement homogène ? », paleoesthetique.com, février 2004.
  73. (en) Benjamin Sadier, Jean-Jacques Delannoy, Lucilla Benedetti, Didier L. Bourlès, Stéphane Jaillet, Jean-Michel Geneste, Anne-Elisabeth Lebatard et Maurice Arnold, « Further constraints on the Chauvet Cave artwork elaboration », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 21, no 109, , p. 8002-8006 (DOI 10.1073/pnas.1118593109).
  74. Monney J., « L'art pariétal paléolithique de la grotte aux Points d'Aiguèze : définition d'un dispositif pariétal singulier et discussion de ses implications », Karstologia, no 72, , p. 45-60 (ISSN 0751-7688, lire en ligne)
  75. Monney J. et al., « La grotte des Deux-Ouvertures : Le regard et la mémoire », Ardèche Archéologie, no 27, , p. 3-12 (lire en ligne)
  76. Monney J., « La grotte aux Points d'Aiguèze, petite soeur de la grotte Chauvet et les recherches menées dans le cadre du projet "Datation Grottes Ornées" », Karstologia, no 72, , p. 1-12 (ISSN 0751-7688, lire en ligne)
  77. Monney J. et al., « Nouveaux éléments de discussion chronologique dans le paysage des grottes ornées de l'Ardèche: Oulen, Chabot et Tête-du-Lion », Paléo, , p. 271-283 (ISSN 1145-3370, lire en ligne)
  78. Monney J. et al., « La grotte des Deux-Ouvertures à Saint-Martin-d'Ardèche: approches chronométriques croisées de la mise en place du massif stalagmitique (U/Th et 14C AMS): implications quant aux fréquentations humaines de la cavité et à la présence ursine dans la région », Paléo: revue d'archéologie préhistorique, , p. 41-50 (ISSN 1145-3370, lire en ligne)
  79. (en) « Les restes humains de la grotte ornée paléolithique des Deux-Ouvertures (Ardèche, France) », Comptes Rendus Palevol, vol. 16, no 4, , p. 452–461 (ISSN 1631-0683, DOI 10.1016/j.crpv.2017.02.001, lire en ligne, consulté le )
  80. Monney J. (dir.), « La grotte aux Points d'Aiguèze : petite soeur de la grotte Chauvet (1) », Karstologia, no 72, (lire en ligne)
  81. Monney J. (dir.), « La grotte aux Points d'Aiguèze : petite soeur de la grotte Chauvet (2) », Karstologia, no 73, (lire en ligne)
  82. « Céline BON », sur La Grotte Chauvet-Pont d'Arc (consulté le )
  83. P. Fosse, M.Philippe, « La faune de la grotte Chauvet : paléobiologie et anthropozoologie. », Bulletin de la Société préhistorique française, no tome 102 N°1, , pp89-102
  84. C. Bon, V. Berthonaud, P. Fosse, B. Gély, F. Maksud, R. Vitalis, M. Philippe, J. van der Plicht et J.-M. Elalouf, 2011, « Low regional diversity of late cave bears mitochondrial DNA at the time of Chauvet Aurignacian paintings », Journal of Archaeological Science
  85. « La grotte Chauvet datée par l'ours », Pour la Science, no 404, juin 2011, p. 6.
  86. france3-regions.francetvinfo.fr du 9 octobre 2015, Un voyage numérique dans la grotte Chauvet au salon Experimenta de Grenoble.

Annexes

Bibliographie

  • Sous la direction de Jean-Jacques Delannoy et Jean-Michel Geneste, Atlas – Monographie de la grotte Chauvet-Pont d'Arc, tome 1, éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2020 (ISBN 978-2735125333)
  • Marc Bruet, Grotte Chauvet : Géants de pierre, Paris, L'Harmattan, , 262 p. (ISBN 978-2-343-15499-2, lire en ligne)
  • Éliette Brunel, Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire, en collaboration avec Carole Deschamps-Étienne, La Découverte de la grotte Chauvet-Pont d'Arc, éditions Equinoxe, 2014 (ISBN 2-84-135864-X)
  • Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel Deschamps, Christian Hillaire, La Grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc, éditions du Seuil, 1995 (ISBN 2-02-025530-8)
  • Archéologia, « La grotte Chauvet, un nouveau Lascaux », numéro spécial no 310, 1995
  • Daniel André et Michel Chabaud, « Le plus grand mammouth totémique de la préhistoire? Le pont d'Arc et son possible rapport avec l'ornementation de la grotte Chauvet (Vallon-Pont-d'Arc, Ardèche). », Spelunca, no 79, , p. 15-28 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le )
  • Jean Clottes (dir.), La Grotte Chauvet : l'art des origines, éditions du Seuil (ISBN 2-02-102208-0), 2001
  • Jean Clottes et Marc Azéma, Les Félins de la grotte Chauvet, éditions du Seuil (ISBN 2-02-069272-4), 2005
  • Bernard Gély et Marc Azéma, Les Mammouths de la grotte Chauvet, éditions du Seuil (ISBN 2-02-069271-6), 2005
  • Jean-Michel Geneste (dir.), Recherches pluridisciplinaires dans la grotte Chauvet, Société préhistorique française / Association française de karstologie, 2005 (ISBN 2-913745-21-0)
  • Jean-Michel Geneste, Jean-Pierre Fagnart, Jean-Jacques Delannoy (dir.), La Grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc : un bilan des recherches pluridisciplinaires, t. 102, Société préhistorique française, (lire en ligne)
    Actes de la séance de la Société préhistorique française, 11 et 12 octobre 2003, Lyon
  • John Berger, Jean-Marc Ellalouf, John Robinson, Jean-Jacques Salgon, Grotte Chauvet, Pont d'Arc : impressions, éditions du Chassel, 2007 (ISBN 978-2-9509918-9-8)
  • [PDF] Vallon-Pont-d'Arc, Grotte Chauvet : Bilan des recherches pluridisciplinaires], p. 27 à 29, lire
  • Jean-Jacques Delannoy, Stéphane Jaillet et Benjamin Sadier, « Karsts : Paysages et Préhistoire », Cahiers de géographie, Le Bourget-du-Lac, no 13, (ISSN 1762-4304, lire en ligne)
  • Monney J.(dir.) 2018 – « La Grotte aux Points d’Aiguèze (Gard) : Petite sœur de la Grotte Chauvet (1/2) ». Karstologia, n°72. (lire en ligne).
  • Monney J.(dir.) 2019 – « La Grotte aux Points d’Aiguèze (Gard) : Petite sœur de la Grotte Chauvet (2/2) ». Karstologia, n°73. (lire en ligne).
  • S. Petrognani, De Chauvet à Lascaux, l'art des cavernes, reflet de sociétés préhistoriques en mutation, Arles, éditions Errance, coll. « Les Hespérides », 2013
  • Marc Azéma, « La grotte Chauvet-Pont d'Arc et La Baume-Latrone. Les plus anciens récits graphiques », dossier d'Archéologie, no 358, p. 6-13, 2013
  • Dominique Baffier, La Grotte Chauvet, éditions Ouest-France, 2014 (ISBN 978-2-7373-5903-3)
  • Dominique Baffier, Les Grottes peintes, éditions Le Pérégrinateur, coll. « L'Esprit curieux », 2004 (ISBN 2-910352-27-7)
  • Pedro Lima, Chauvet-Pont d'Arc, le premier chef-d'œuvre de l'Humanité révélé par la 3D, Synops Éditions, , 204 p.
  • Jacques Daniel, « Chauvet, patrimoine de l'Humanité - interview de Jean Clottes », Archéologia, no 253, 2014 p. 6-7
  • R. Pigeaud, « Chauvet II copie d'un chef d'œuvre », dossier d'Archéologie, 2014, no 361, p. 60-61
  • Jacques Daniel, Grotte Chauvet, reconstituer le panneau des Lions, Archéologia, 2014, no 526, p. 64-73
  • Jean-Jacques Delannoy, Jean-Michel Geneste, Bruno David, Margaret Katherine, R.g. Gunn et Ray l. Whear, « Apports de la géomorphologie dans l’aménagement et la construction sociale de sites préhistoriques. Exemples de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc (France) et de Nawarla Gabarnmang (Australie) », PALEO, no 23, , p. 85-104 (lire en ligne)
  • Jean Combier et Guy Jouve, « Nouvelles recherches sur l'identité culturelle et stylistique de la grotte Chauvet et sur sa datation par la méthode du 14C », suivi de : Michel Lorblanchet, « Au sujet de l'article de J. Combier et G. Jouve et de la datation de la grotte Chauvet », L'Anthropologie, vol. 118, no 2, avril-

Romans et bande dessinée

Quelques œuvres de fiction préhistorique ont pour cadre la grotte :

  • Jean Courtin, Le Chamane du bout du monde, Seuil, , 390 p. (ISBN 978-2-02-030682-9)
  • Anne-Marie Desplat-Duc, La Caverne de l'ours sacré, éditions Grasset, coll. « Lampe de poche » (roman jeunesse), 1998, 63 p.
  • Gérard et Sylvie Aubriot, L'Homme de la Combe d'Arc ou pe Peintre de la grotte Chauvet, Pont-Saint-Esprit, éditions la Mirandole, 2000 (ISBN 2-909282-64-3)
  • Eric Le Brun (préf. Jean Clottes), L'art préhistorique en BD, première époque, Grenoble, éditions Glénat, , 38 p. (ISBN 978-2-7234-8688-0)
  • Gilles Tosello et Marc Azéma, La Caverne du pont-d'Arc, éditions Passé simple
  • Jean-François Perret (préf. Jean Clottes), La faille du temps, Ed. De Borée, 2017, 198 p.

Théâtre

Émissions radiophoniques

  • Descendre dans la grotte Chauvet. Sur les Docks, France Culture, émission diffusée le 6 octobre 2015 (écouter en ligne).

Filmographie

  • Les Génies de la grotte Chauvet (2015), documentaire de Christian Tran Montre le travail de restitution à la caverne du Pont-d'Arc.
  • La grotte Chauvet révélée par la 3D (2011) de Philippe Psaïla et Pedro Lima.

Montre les peintures originales de la grotte Chauvet ainsi que les techniques de relevés utilisées pour la reconstitution.

  • La Grotte des rêves perdus (2010), documentaire (95 min) de Werner Herzog
  • Quatre documentaires réalisés entre 2000 et 2003 par Pierre-Oscar Lévy :
    • La Grotte Chauvet, devant la porte, 2000 Fait découvrir le travail et quelques étapes marquantes de l’investigation scientifique autour de la grotte.
    • Dans le silence de la Grotte Chauvet, 2002 Première visite du poète, écrivain, peintre et critique John Berger.
    • La Grotte Chauvet : dialogue d'équipe, 2003
    • La Grotte Chauvet : la première fois, 2003 Le film, commenté par Jean Clottes, montre les premières visites de scientifiques découvrant la grotte et donne l'ensemble des clés pour comprendre la géologie, pour décrypter les traces et empreintes, et pour aller à la rencontre des premières images du monde dessinées ou gravées par ces artistes d'il y a 32 000 ans.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Préhistoire
  • Portail de la spéléologie
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail du patrimoine mondial
  • Portail de l’Ardèche
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.