Grande marche des Tacons-Sites

La Grande Marche des Tacons Sites est un événement artistique évolutif et participatif créé par le duo d’artistes Interaction Qui dans le cadre du projet Événement Ouananiche. Ce projet est conceptualisé en 1990 à la suite d'une demande du Comité pour l'adoption et la promotion de la ouananiche comme emblème animalier régional du Saguenay–Lac-Saint-Jean[1]. La réalisation du projet a débuté en 1995 mais a pris véritablement son expansion en 2005. Il s’agit de célébrer et de perpétuer l'emblème animalier à travers un événement artistique. Cette célébration implique les 60 communautés réunies dans autant de villes et villages du Saguenay–Lac-Saint-Jean dans un processus artistique de traces permanentes et d’actions significatives qui interroge le territoire. Il s'agit pour les artistes et la communauté participante d'imaginer des actions performatives liées au patrimoine matériel et immatériel, les savoirs et savoir-faire particuliers et les traits historiques et géographiques des lieux. Ces activités artistiques visent l'affirmation des singularités et l’esprit d’appartenance de chacune des communautés au territoire culturel du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Chaque intervention est soulignée par l'implantation d'un monument signalétique appelé Tacon Site. Les 60 Tacons Sites prévus à l’événement sont distribués de façon à tracer sur le territoire une immense ouananiche[2].

La Grande Marche des Tacons Sites

La pierre comme symbole identitaire

Type Événement artistique
Création Premier Tacon Site:1995
Pays Canada
Localisation Saguenay–Lac-Saint-Jean
Coordonnées 48° 33′ 35″ nord, 71° 39′ 04″ ouest
Organisateur Interaction Qui
Date 1995 —
Résultat 2017: 36 Tacons-Sites réalisés

Carte situant les 60 Tacons Sites

Grande marche des Tacons Sites


Carte satellite de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean située au Québec (Canada). Chaque pastille représente l'emplacement d'un Tacon Site. Les pastilles bleu pale indiquent que le Tacon Site a été implanté. Les pastilles bleu foncé indiquent que le Tacon Site est à réaliser. Les pastilles sont numérotées de 1 à 60. La distance entre chaque Tacon Site est d'environ 5 kilomètres (une lieue).
Tacon Site des Jardins[3], Tacon Site des Patenteux[4], Tacon Site des Forêts[5], Tacon Site de la Vallée Glaciaire[6], Tacon Site du Savoir-Faire[7], Tacons Sites des Caps[8], Tacon Site de la Famille[9], Tacon Site des Lacs[10], Tacon Site des Conteurs[11], Tacon Site de la Gastronomie[12], Tacon Site du Fromage[13], Tacon Site du Sacré[14], Tacon Site du Dépassement[15], Tacon Site du Papier[16], Tacon Site des Rites[17], Tacon Site du Partage[18], Tacon Site de la Musique[19], Tacon Site de l'Eau[20], Tacon Site du Patrimoine[21], Tacon Site du Pèlerinage[22], Tacon Site de la Fécondité[23], Tacon Site des Fibres Naturelles[24], Tacon Site de la Résilience[25], Tacon Site de la Biodiversité[26], Tacon Site de la Conservation[27], Tacon Site des Cueilleurs[28], Tacon Site de l'Entrepreneuriat[29].

La Grande Marche des Tacons Sites

Conceptualisé en 1995 par le duo d'artistes Interaction Qui (Alain Laroche et Jocelyn Maltais)[30], cet événement artistique est une célébration de l'emblème animalier du Saguenay—Lac-Saint-Jean[31],[Note 1],[Note 2]. Il s'agit d'un monument permanent éclaté à l'échelle du territoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui rayonne comme symbole formel unificateur et signe identitaire régional. L'ensemble forme ce qu'il est convenu d'appeler: La Grande Marche des Tacons Sites. Un Tacon Site est une sculpture signal sur le territoire. Il prend la forme d’une ouananiche stylisée et est composé de roches empilées dans une cage métallique. Ce monument de pierres mesure 4 mètres de long par 2 mètres de large et 1 mètre de haut. Il est prévu d'implanter 60 Tacons-Sites sur le territoire à tous les 5 kilomètres (une lieue) traçant le dessin de l’emblème animalier. La réalisation des Tacons-Sites appartient aux acteurs sociaux de la région; ils ne peuvent exister que par une réalisation collective. C’est un geste engagé socialement et une activité à la fois esthétique et poétique qui est accomplie. Chaque Tacon Site prend son sens dans cette action posée et devient ainsi un lieu unificateur artistique célébrant un moment de solidarité et de fraternité. Le monument prend le nom de l’événement qu’il commémore[32]. Une telle signalétique étendue géographiquement sur plus de 300 km linéaires mesurant 140 km de long par 40 km de large implique dans sa réalisation 60 villes et villages de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean. Les Tacon Sites proposent un art de la place publique qui va au-delà du monument et de la sculpture environnementale éphémère. Le Tacon Sites est une sculpture environnementale par sa volonté de s’approprier un territoire et une sculpture sociale par son engagement dans la communauté[33]. Il est possible de voir le dessin de la ouananiche sur l’ensemble du territoire en utilisant divers moyens et stratégies de visualisation. Les satellites peuvent détecter de petits dispositifs singuliers au sol. Ces technologies ont la capacité de retransmettre une image du tracé des Tacons Sites. Par sa présence sur le territoire, le Tacon Site joue le rôle de signal-mémoire, un peu comme les inukshuks plantés dans la toundra marquent des endroits stratégiques et significatifs pour l’Inuit[34].

Entre 1995 et 2013, Interaction Qui a implanté 36 Tacons Sites sur le territoire. Comme ce projet appartient à la communauté saguenéenne et jeannoise, il est possible à toute personne désirant compléter le projet de La Grande Marche des Tacons Sites d'exécuter l'œuvre selon les méthodes et les valeurs qui sont énoncées par les initiateurs d'Événement Ouananiche[35].

Thématique

En , le Saguenay—Lac-Saint-Jean se dote officiellement d'un emblème animalier[36]. La ouananiche devient un signe de solidarité régional qui est repris par le duo d'artistes Interaction Qui (Alain Laroche et Jocelyn Maltais) pour en faire le projet Événement Ouananiche et un de ses volets La Grande Marche des Tacons Sites. Lors du centenaire de la municipalité de Larouche (), les artistes proposent au comité du centenaire de réaliser le premier Tacon-Site comme marqueur d'appartenance régional. C'est donc par un don du monument aux responsables de l'Auberge de l'Ile du Repos de la municipalité de Péribonka que ce geste de coopération est posé. La communauté de Larouche déplace les pierres de leur territoire vers la municipalité de Péribonka pour les déposer dans le gabion de métal à l'effigie de l'emblème animalier. Ce don enrichit le territoire d'un symbole totémique[37].

Action performative

Pierres totémiques, , c’est l’année du centenaire de la fondation de la municipalité de Larouche. Le comité organisateur réalise différentes activités d’ordre culturel comme une pièce de théâtre et une exposition majeure en art contemporain avec comme commissaire Claude Simard un artiste originaire de Larouche[38]. Le duo d’artistes Interaction Qui participe à cette exposition avec une action performative impliquant la communauté de Larouche. Il s’agit de peindre 4 000 cailloux qui intègreront une mosaïque en l’honneur du fondateur de la municipalité : William Larouche[39]. Cette action performative s'inscrit dans un des volets d'Événement Ouananiche : Tacon Cailloux[40],[Note 3].

La communauté peint 4 000 cailloux en l'honneur du fondateur.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de Larouche (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

Le comité organisateur du centenaire de la municipalité de Larouche, l'Auberge Île du Repos de Péribonka et le Conseil des Arts du Canada.

Localisation: 48° 44′ 38″ N, 71° 51′ 43″ O 48.743931,-71.861943
105 chemin de l'Ile du Repos, Péribonka, Québec, Canada


Thématique

En , le Tacon Site de l’Arbre est implanté sur le terrain de la Cité Étudiante à Roberval. Ce Tacon Site est un monument permanent dédié à l’arbre comme représentant d’une nature participant à la survie de l’humanité. Que l’on pense à la forêt comme poumon de notre planète, comme habitat de la flore et de la faune et comme matériaux pour notre propre habitat, l’arbre se doit d’être protégé et mis en valeur[41]. Le participant a ce projet contribue à améliorer son environnement et rejoint la pensée amérindienne sur le plan symbolique: le prélèvement d’un élément de la nature exige son remplacement[42].

Action performative

Pierres plantées, les élèves de l'École Benoît-Duhamel ont peint sur des cailloux un arbre ou une forêt. Chaque pierre peinte prend valeur de support à un échange sur le plan de l'imaginaire : une forêt de pierres pour une forêt boréale saine et durable. Les élèves ont apporté leur arbre de pierre à la Cité-Étudiante et l'ont échangé contre un arbre qu'ils ont planté dans leur milieu de vie. Tous les Arbres-Cailloux des participants sont enfouis au sein du Tacon Site de l'Arbre[43],[Note 4].

Les Arbres-Cailloux sont échangés contre des arbres à planter.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de Saint-François-De-Sales (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

L'école Benoît-Duhamel, la Cité Étudiante situées à Roberval (Québec, Canada), l'Association forestière régionales du Québec[44] (région Saguenay—Lac-Saint-Jean) et le Conseil des Arts du Canada.

Localisation: 48° 29′ 58″ N, 72° 13′ 53″ O 48.499441,-72.231514
171 Boulevard de la jeunesse, Roberval, Québec, Canada


Thématique

Le Tacon Site des Semences[45] est réalisé en au Centre d'Interprétation de l'Agriculture et de la Ruralité (CIAR) situé dans la municipalité de Métabetchouan—Lac-à-la-Croix. La thématique des semences est liée à la présence d'un patrimoine agricole de souche européenne et amérindienne. L'histoire révèle que le curé Jules Lamy, curé de Sainte-Croix, grand collectionneur, entreprend d'acquérir en des objets et artefacts dans le but de contrer l'exode du patrimoine agricole et rural vers les milieux urbains. Il réunit une collection de près de 4 000 pièces qu'il lègue au CIAR qui en fera la valorisation à partir de [46]. En , Interaction Qui suggère d'implanter un jardin des trois sœurs (courge, maïs, haricot) afin de marquer la présence ancestrale des Innus sur le territoire depuis plus de 4 000 ans. Comme l'épouvantail est un élément présent dans les jardins et qu'il fait l'objet d'un festival dans la communauté, il est convenu de créer un épouvantail qui devient la signature du CIAR et qu'on nomme le Vieux Grigou. Ce projet est réalisé dans le cadre de TraficArt, un événement artistique produit par la galerie Séquence (Chicoutimi, Québec, Canada) en 2005. Il fait partie des 5 Tacons Sites implantés par le duo d'artistes Interaction Qui sous le thème de l'Île à l'envers[47],[48],[49].

Action performative

Pierres ensemencées, au printemps, au moment des semis, les agriculteurs apportent les pierres arrachées à leur champ afin d'encercler le Jardin des trois sœurs. Les Amérindiens appellent la courge, le maïs et le haricot, les trois sœurs. Ils avaient remarqué que la courge, le maïs et le haricot s'entraidaient. Les grandes feuilles du maïs protégeaient les courges du vent et du soleil trop brûlant, de plus leurs tiges servaient de tuteur pour les haricots grimpants qui s'y enroulaient, ceux-ci fournissaient l'azote aux racines du maïs[50]. Un épouvantail installé à l'entrée du jardin protège les semences des prédateurs. À l'automne, c'est le festin autour de la récolte. Un potage des trois sœurs est partagé avec les membres de la communauté rappelant une tradition amérindienne: le potluck. Se rassembler autour du Tacon-Site des Semences en partageant un repas est une valeur traditionnelle reconnue dans les communautés rurale et amérindienne[51],[Note 5].

Le potage des trois sœurs est partagé à la table du Tacon Site.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de Lac-à-la-Croix (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

Le Centre d'Interprétation de l'Agriculture et de la Ruralité, la municipalité de Métabetchouan—Lac-À-La-Croix et la galerie Séquence[49]

Localisation: 48° 24′ 19″ N, 71° 46′ 44″ O 48.405370,-71.778880
281 rue Saint-Louis, Métabetchouan—Lac-à-la-Croix, Québec, Canada


Thématique

La région Saguenay—Lac-Saint-Jean est touchée par certaines maladies héréditaires qui sont plus fréquentes dans sa population qu'ailleurs dans le monde. Cette problématique est liée au triple effet fondateur. Ce phénomène historique et démographique fait partie intégrante de l'identité des jeannois et des saguenéens comme individu et comme société. Ce projet s'associe aux travaux de recherche historique, démographique et sociologique de l’Institut interuniversitaire de recherche sur les populations (IREP)[52] et l'organisme CORAMH[53]. Le Tacon Site du Génome Humain[54] marque par sa présence cette particularité régionale. Une activité pédagogique est organisée pour une classe de sixième année de l'école Saint-Jean-Baptiste de Jonquière afin de les sensibiliser à cette réalité. Ce projet est réalisé dans le cadre de TraficArt, un événement artistique produit par la galerie Séquence (Chicoutimi, Québec, Canada) en 2005. Il fait partie des 5 Tacons Sites implantés par le duo d'artistes Interaction Qui sous le thème de l'Île à l'envers[47],[48],[49].

Action performative

Pierres codées, ce Tacon Site situé au Centre national d'exposition de Jonquière concerne la problématique de l'effet fondateur[55]. La thématique du génome humain s'impose comme composante identitaire de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. L'action performative concerne la mise en commun de notre patrimoine génétique régional lors de la colonisation. Les participants ont à leur disposition quatre pierres différentes dans leur forme et leur couleur symbolisant les quatre bases du gène humain (A C G T). Les élèves ont assemblé au sol des personnages avec ces pierres et ainsi créé un village imaginaire composé d'hommes, de femmes et d'enfants tous différents et ayant leur propre identité. À la fin de l'activité, dans un geste symbolique, les personnages sont déposés dans le Tacon Site du Génome Humain[Note 6].

Construction d'un village à l'aide des pierres du génome humain.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de Jonquière (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

L'école Saint-Jean-Baptiste, le Centre national d'exposition de Jonquière, CORAMH et la galerie Séquence[49].

Localisation: 48° 24′ 38″ N, 71° 16′ 07″ O 48.410454|-71.268582
4160 rue du Vieux Pont, Jonquière, Saguenay, Québec, Canada


Thématique

Le Tacon Site de la Francophonie[56] est porteur de l'affirmation de la langue française sur le territoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Afin de marquer ce trait identitaire, les participants déposent les pierres lettrées qui ont été utilisées lors de l'action performative à l'intérieur du gabion métallique en forme de ouananiche, l'emblème animalier du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Le Tacon Site porte en lui tous les mots de la langue française. Ce projet est réalisé dans le cadre de TraficArt, un événement artistique produit par la galerie Séquence (Chicoutimi, Québec, Canada) en 2005. Il fait partie des 5 Tacons Sites implantés par le duo d'artistes Interaction Qui sous le thème de l'Île à l'envers[47],[48],[49].


Action performative

Pierres lettrées, cette action performative prend la forme d'une véritable fête populaire. Au centre des festivités, le Tintamarre des mots où la communauté se prête au jeu des gens de lettres. Il s'agit d'assembler les pierres lettrées déposées au sol pour former des mots sur un immense jeu de Scrabble Duplicate[57]. L'enjeu de cette partie met en situation le rapport de la culture au territoire d'appartenance. Le fait français est une des caractéristiques de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Le cadre choisi pour l'exécution de cette œuvre est la Fête nationale du Québec, le à Hébertville[Note 7].

Les participants placent les pierres lettrées sur le territoire des mots.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté d'Hébertville (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

La municipalité d'Hébertville, le comité des loisirs d'Hébertville et la galerie Séquence[49].

Localisation: 48° 23′ 04″ N, 71° 41′ 10″ O 48.384492|-71.686088
Route d'Hébertville, Hébertville, 32-112 QC-169, Québec, Canada


Thématique

À l'arrivée des Européens, le territoire actuel de la région du Lac-Saint-jean était occupé par les Amérindiens depuis 4 000 ans. Avant tout nomades, ne connaissant ni l'écriture, ni l'agriculture, ils ont inventé un type de société dont l'équilibre avec la nature constitue le principal fondement de leur culture. Ils ont mis sur pied un réseau important de circulation et d'échanges avec d'autres nations amérindiennes. Les traiteurs français et anglais en tireront d'ailleurs profit[58]. Le cycle des saisons détermine les activités. Le Tacon Site du Mythe[59] est réalisé dans le cadre de TraficArt, un événement artistique produit par la galerie Séquence (Chicoutimi, Québec, Canada) en 2005. Il fait partie des 5 Tacons Sites implantés par le duo d'artistes Interaction Qui sous le thème de l'Île à l'envers[47],[48],[49].

Action performative

Pierres brulées, les pierres sont assemblées pour former un cercle. Cette figure symbolique pour les Amérindiens, devient ici le lieu d'un rituel qui se vit comme une archéologie à l'envers[60]. Pendant 3 jours, le feu transforme les objets usuels jetés par les passants. Une nouvelle vie, du sens jaillit des artefacts redécouverts grâce à l'imagination et à la créativité des participants, inventant ainsi un récit fabuleux. Voilà comment le mythe prend place dans la construction de l'histoire d'une civilisation. Les objets mythiques recueillis sont déposés au centre du Tacon-Site afin qu'ils subissent, après l'épreuve du feu, l'épreuve du temps[59],[Note 8].

Du cercle de feu va naître une nation fabuleuse et mythique.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de Desbiens (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

Le Centre d'Histoire et d'Archéologie de la Métabetchouane et la galerie Séquence[49].

Localisation: 48° 25′ 11″ N, 71° 57′ 46″ O 48.48.419699,-71.962826
Route 169, Desbiens, Québec, Canada


Thématique

Le Tacon Site des Routes d'eau[61] est installé sur un radeau de pierres placé tout près du lac Vert, une route d'eau qui a porté le radeau des premiers arrivants à Hébertville. Ce Tacon-Site est dédié aux chemins d'eau, routes patrimoniales reliant les autres régions du Québec au Lac-Saint-Jean. L'action performative propose aux artistes et aux visiteurs présents à la Maison des Bâtisseurs de peindre sur 60 poches de jute les vivres, les animaux et les matériaux que les pionniers doivent apporter lors d'une expédition de colonisation d'un territoire. Ce projet est réalisé dans le cadre de TraficArt, un événement artistique produit par la galerie Séquence (Chicoutimi, Québec, Canada) en 2005[62]. Il fait partie des 5 Tacons Sites implantés par le duo d'artistes Interaction Qui sous le thème de l'Île à l'envers[48],[49].

Action performative

Pierres portées, les toiles sont devenues voiles lors de l'installation qui a pris place dans une des salles d'exposition de la Maison des Bâtisseurs. Cette installation est une représentation symbolique de l’épopée héroïque du Curé Nicolas Tolentin Hébert arrivant à l’automne 1850 avec ses 44 hommes sur un radeau propulsé par 60 voiles. La structure rappelle par l’économie des moyens, les difficultés vécues par les pionniers lors de l’établissement du premier village du Lac-Saint-Jean. Ces voiles montées sur des mats évoquent par sa mise en espace un abri de survie et les difficultés vécus par les Bâtisseurs du Lac-Saint-Jean[47],[Note 9].

Les Voiles / Toiles sont tendues sur les mats du radeau de pierres.

Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté d'Alma (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

La Société d'histoire du Lac-Saint-Jean et la galerie Séquence.

Localisation: 48° 22′ 31″ N, 71° 38′ 59″ O 48.375212,-71.649639
376 rang Saint-Isidore, Hébertville, Québec, Canada


Thématique

Le Tacon Site de l'Écriture[63] est créé en hommage à l'écrivain breton Louis Hémon en 2006. Reconnu au Québec (Canada) pour son roman Maria Chapdelaine, il a marqué l'histoire de la municipalité de Péribonka en décrivant de façon romanesque la vie de ses habitants au début du vingtième siècle. L'histoire relate qu'il est hébergé par Samuel Bédard pendant 2 mois qui l'engage comme homme de ferme. Fin observateur, il prend des notes sur les us et coutumes de la population. C'est en 1914 que le roman Maria Chapdelaine est publié pour la première fois. Son roman est considéré comme le premier roman agriculturiste du Québec. Pour toutes ces raisons, en 1982, la Société des amis de Louis Hémon voit le jour, puis le , on inaugure le Musée Louis Hémon à Péribonka[64]. Sa mission est de préserver et transmettre aux générations futures la quête de Louis Hémon, valoriser le territoire du Pays de Maria Chapdelaine et offrir un lieu de création et d'échange privilégiant l'oralité, la lecture et l'écriture d'expression française[65]. À l'occasion de l'implantation du Tacon Site de l'Écriture, Monsieur Bertrand Bergeron, ethnologue spécialiste des contes et légendes du Saguenay—Lac-Saint-Jean a créé un conte dédié à Louis Hémon titré: Le jour que Ti-Jean marqua d'une pierre Blanche[66],[67]. Le collectif d'artiste Interaction Qui a créé et installé une curiosité appelée Pierre Blanche devant la maison de Samuel Bédard à Péribonka.

Action performative

Pierres signée, (action performative à réaliser)


Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de Péribonka (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

Le Musée Louis-Hémon de Péribonka (Québec, Canada) et le Conseil des Arts du Canada.

Localisation: 48° 44′ 28″ N, 71° 59′ 12″ O 48.741165, -71.986528
700 route Maria-Chapdelaine, Péribonka, Québec, Canada


Thématique

Le Tacon Site des Tourbières[68] est installé au Jardin Scullion de la municipalité de l'Ascension-de-Notre-Seigneur au Lac-Saint-Jean, province de Québec, Canada. Il est le neuvième monument à l'effigie de l'emblème animalier à être implanté sur le territoire par le collectif d'artistes Interaction Qui. Il est inauguré le 10 juillet 2006 sous le thème des tourbières fondement de l'équilibre écologique. Cette approche est en harmonie avec le lieu et les valeurs véhiculées par le fondateur de ce jardin[69]. Les tourbières font partie des paysages caractéristiques de cette région; ce sont des milieux très fragiles qui abritent des espèces animales et végétales peu communes dans des habitats spécifiques. À l'occasion de l'implantation du Tacon Site des Tourbières, Monsieur Bertrand Bergeron, spécialiste des contes et légendes du Saguenay—Lac-Saint-Jean a créé un conte dédié pour cette occasion: L'Orignal albinos au panache et aux sabots d'or. Le collectif d'artiste Interaction Qui a créé une curiosité appelée Le panache d'or de l'Orignal albinos. Il est accroché dans un des pavillons du Jardin Scullion.

Action performative

Pierres humides, (action performative à réaliser)


Chronique du pays de la ouananiche

La rumeur de la communauté de L'Ascension-de-Notre-Seigneur (Québec, Canada) a été créé par Interaction Qui afin de tisser un fil conducteur légendaire entre les différentes localités de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Partenaire

Le Jardin Scullion de l'Ascension-de-Notre-Seigneur (Québec, Canada) et le Conseil des Arts du Canada.

Localisation: 48° 41′ 28,7″ N, 71° 41′ 32,9″ O
1985 7e Rang O, L'Ascension-de-Notre-Seigneur, Québec, Canada



Notes et références

Notes

  1. Les documents (textes et photographies) sont archivés et disponibles à la Société d'histoire du Lac-saint-Jean à Alma (Québec, Canada) SHLSJ.
  2. Les informations concernant le sens des actions performatives se trouvent dans le texte du sociologue de l'art Guy Sioui Durand Interaction Qui. L'art, c'est toi itou, deux décennies d'art social.
  3. L’action performative est une pratique artistique qui transgresse le ghetto artistique pour s'ancrer dans le contexte réel, engageant des rapports entre les œuvres, les artistes et les gens. On parle d'événements et de manifestations d'art issus du milieu social d'appartenance des artistes et qui s'adaptent aux audiences et créent des débats public.
  4. L’action performative se caractérise par une adéquation contenant-contenu-contexte qui renvoie à des pratiques socio-artistiques critiques, novatrices esthétiquement, mais avec un souci d'ancrage communautaire.
  5. L’action performative est susceptible de rassembler tous les habitants, qu'ils soient d'origine amérindienne, descendants des familles de colons français ou personnes qui gagnent leur vie au Saguenay—Lac-Saint-Jean et même les touristes qui s'intéressent à ce coin de pays.
  6. L’action performative, c'est évoquer l'esprit des lieux, c'est renvoyer aux lieux géographiques, à leurs caractéristiques physiques, écologiques et sociales, avec lesquels une personne, une œuvre, un événement peut entrer en résonance.
  7. L’action performative propose un art de la place publique qui va au-delà du monument et de la sculpture environnementale éphémère, elle inscrit ses symboles dans l'espace géographique, social et artistique d'un territoire.
  8. L’action performative marque le territoire géographique, économique et culturel, compris comme environnement vital, là où l'on vit.
  9. L’action performative est une œuvres d'art politiquement engagées, questionnant le rôle de l'art en société et de l'artiste, et dont les innovations sont solidaires des transformations sociales et culturelles allant dans le sens d'une plus grande liberté collective.

Références

  1. Roger Blackburn, « Ouananiche: l’histoire d’un emblème animalier », sur lequotidien.com (consulté le )
  2. « Interaction Qui. L'art, c'est toi itou. Deux décennies d'art social », sur sagamie.org (consulté le )
  3. « Tacon-Site des Jardins », sur sagamie.org (consulté le )
  4. « Tacon-Site des Patenteux », sur sagamie.org (consulté le )
  5. « Tacon-Site des Forêts », sur sagamie.org (consulté le )
  6. « Tacon-Site de la Vallée Glaciaire », sur sagamie.org (consulté le )
  7. « Tacon-Site du Savoir-Faire », sur sagamie.org (consulté le )
  8. « Tacon-Site des Caps », sur sagamie.org (consulté le )
  9. « Tacon-Site de la Famille », sur sagamie.org (consulté le )
  10. « Tacon-Site des Lacs », sur sagamie.org (consulté le )
  11. « Tacon-Site des Conteurs », sur sagamie.org (consulté le )
  12. « Tacon-Site de la Gastronomie », sur sagamie.org (consulté le )
  13. « Tacon-Site du Fromage », sur sagamie.org (consulté le )
  14. « Tacon-Site du Sacré », sur sagamie.org (consulté le )
  15. « Tacon-Site du Dépassement » (consulté le )
  16. « Tacon-Site du Papier », sur sagamie.org (consulté le )
  17. « Tacon-Site des Rites », sur sagamie.org (consulté le )
  18. « Tacon-Site du Partage », sur sagamie.org (consulté le )
  19. « Tacon-Site de la Musiques », sur sagamie.org (consulté le )
  20. « Tacon-Site de l'Eau », sur sagamie.org (consulté le )
  21. « Tacon-Site du Patrimoine » (consulté le )
  22. « Tacon-Site du Pèlerinage », sur sagamie.org (consulté le )
  23. « Tacon-Site de la Fécondité », sur sagamie.org (consulté le )
  24. « Tacon-Site des Fibres Naturelles », sur sagamie.org (consulté le )
  25. « Tacon-Site de la Résilience », sur sagamie.org (consulté le )
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Voir aussi

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