Gordien III
Gordien III (Marcus Antonius Gordianus Pius) ( - ) est empereur romain de 238 à 244, pendant la période dite de l'« Anarchie militaire ».
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Gordien III | |
Empereur romain | |
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Buste de Gordien III, musée de Pergame, Berlin. Provenant probablement de l'ancienne collection du cardinal Melchior de Polignac. | |
Règne | |
– (~6 ans) | |
Période | « Anarchie militaire » |
Précédé par | Maxime Pupien et Balbin |
Suivi de | Philippe l'Arabe |
Biographie | |
Nom de naissance | Marcus Antonius Gordianus |
Naissance | |
Décès | (19 ans) Circesium (Mésopotamie) |
Inhumation | Mausolée de(s) Gordien (III) |
Mère | Antonia Gordiana (en) |
Épouse | Furia Sabinia Tranquillina |
Empereur romain | |
Biographie
Issu d'une famille sénatoriale provenant d'Asie Mineure, il est le neveu de Gordien II et le petit-fils de Gordien Ier, tous deux acclamés empereurs en 238 à la suite d'une révolte fiscale en Afrique proconsulaire. Après l'écrasement de cette révolte à Carthage par le légat de Numidie, ce sont deux sénateurs, Maxime Pupien et Balbin, qui succèdent à ces derniers à Rome pour faire face à Maximin Ier le Thrace qui commence à faire mouvement vers l'Italie depuis le Danube avec ses troupes d'élite. Le peuple à Rome demande que Gordien III leur soit adjoint, ce dernier est donc fait César par les deux empereurs le 22 avril. Aussi, lorsque dans l'été 238, les prétoriens éliminent Pupien et Balbin, ils font reconnaître Gordien comme empereur. La date exacte de proclamation est l'objet de plusieurs propositions : 29 juillet, le 6 ou 7 juin comme seul Auguste pour Xavier Loriot[1], avant le 27 mai selon une inscription syrienne étudiée par Maurice Sartre. La date traditionnellement retenue est cependant le .
Dans un premier temps, Gordien III règne sous la direction de sa parenté et de sénateurs proches, notamment du fait de son jeune âge (il a 13 ans en 238). La première année de son règne est très mal connue, mais on sait qu'il fait damner la mémoire de Pupien et Balbin. En 240, après avoir licencié la Legio III Augusta qui avait maté la révolte de ses parents à Carthage, il fait face à une nouvelle révolte en Afrique, celle du proconsul Sabinianus. La dissolution d'une des dernières légions africaines, ajoutée aux risques d'attaques de nomades du sud, furent les deux ingrédients déterminants de cette usurpation.
Toujours préoccupé par la situation danubienne puisque la Mésie inférieure a été envahie par les Goths, il conclut un traité assez inégal avec ces derniers, en l'échange d'un hommage annuel et de la reddition par Rome de prisonniers.
En 241, il tombe sous la coupe de Timésithée dont il épouse la fille Furia Sabinia Tranquillina. De rang équestre et ancien gouverneur, Timésithée devint ainsi préfet du prétoire. Il tente vainement de calmer l'agitation populaire à Rome, mais l'inflation due aux dévaluations monétaires ne cesse d'engendrer de lourds problèmes économiques et fiscaux.
En Orient, le souverain sassanide Sapor Ier envahit la province de Mésopotamie et s'attaque à la Syrie. En réponse, Gordien organise une immense expédition pour le contrer, ouvrant symboliquement les portes du temple de Janus avant son départ. En passant près du Danube, l'expédition rétablit l'ordre sur la frontière. Il repousse dans un premier temps les Perses, notamment à la bataille de Rhesaina, qui permet à Timésithée de récupérer Carrhes, Hatra, et Nisibis. Toutefois, Timésithée meurt, dans des conditions mal éclaircies, peu après cette bataille en 243. Gordien nomme alors deux nouveaux préfets du prétoire : Caius Julius Priscus et le futur empereur Philippe l'Arabe. En février 244, les Perses mènent une immense contre-offensive contre l'armée romaine, stoppée à Ctésiphon. Les deux forces se rencontrent à Misiche, aujourd'hui Al-Anbar près de Falludja. Gordien est mortellement blessé pendant la bataille, décède peu après, et une grande partie de l'armée romaine est anéantie ou capturée.
On a longtemps cru qu'il avait été assassiné à la suite de cette défaite par son préfet du prétoire Philippe, son successeur contraint par Sapor Ier de payer la rançon des prisonniers. Toujours est-il que Philippe lui voue un mausolée pour montrer sa fidélité, avant de lui faire conférer l'apothéose.
Noms successifs
- En 225, naît Marcus Antonius Gordianus
- , il est fait César par Maxime Pupien et Balbin : Marcus Antonius Gordianus Cæsar
- , il accède à l'Empire : Imperator Cæsar Marcus Antonius Gordianus Pius Felix Augustus
- 244, titulature à sa mort : Imperator Cæsar Marcus Antonius Gordianus Pius Felix Augustus, Pontifex Maximus, Tribuniciæ Potestatis VII, Imperator VII, Consul II, Pater Patriæ.
Notes et références
- Xavier Loriot, Les Fasti Ostiense, 1974, pp. 297-312.
Bibliographie
- M. Sartre, « Dies imperii de Gordien III (le) : une inscription inédite de Syrie. » Syria. Tome 61 fascicule 1-2, 1984, pp. 49–61. Consultable sur Persée.
Voir aussi
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