God Save the Queen (chanson)

God Save the Queen est le deuxième single du groupe de punk rock britannique The Sex Pistols. Il sortit durant le vingt-cinquième anniversaire de l'accession au trône de la reine Élisabeth II en 1977 et fut privé de la première place du hit-parade (classé deuxième) grâce à une manipulation du British Phonographic Institute. Les paroles, tout comme la pochette, firent polémique à l'époque, et la chanson fut retirée des ondes de la BBC.

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God Save the Queen

Single de les Sex Pistols
extrait de l'album Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols
Sortie
(réédition à l'occasion du 30e anniversaire)
Enregistré Londres, Angleterre
Durée 3 min 20
Genre Punk rock
Format 45 tours : dans le monde entier
Auteur Sex Pistols
Compositeur Sex Pistols
Producteur Chris Thomas
Bill Price
Label Virgin Records
Classement
  1. 2 (Royaume-Uni)

Singles de les Sex Pistols

Vue d'ensemble

Le single sortit le . Le titre est directement emprunté à God Save the Queen, l'hymne national britannique. À l'époque, cela prêtait notoirement à controverse, premièrement à cause de l'identification de la reine à un « régime fasciste », et deuxièmement à cause de l'affirmation apparente que la monarchie britannique n'avait pas d'avenir (« no future »).

Le groupe a réfuté la croyance populaire selon laquelle le morceau aurait été créé à cause du jubilé. Paul Cook a ainsi déclaré : « Nous ne l'avions pas écrit spécialement pour le jubilé de la reine. Nous n'en étions pas au courant à l'époque. Il ne s'agissait pas d'un effort volontaire en vue d'être diffusés et de choquer tout le monde[1]. » Johnny Rotten explique les paroles comme suit : « On n'écrit pas une chanson comme God Save the Queen parce qu'on déteste la race anglaise. On écrit une telle chanson parce qu'on les aime, et qu'on en a marre de les voir maltraités[2]. » Son intention était apparemment de susciter de la sympathie pour la classe ouvrière anglaise, et un ressentiment général envers la monarchie.

Le (le jour précis du jubilé), le groupe essaya d'interpréter la chanson sur un bateau naviguant dans la Tamise, à l'extérieur du palais de Westminster. Après une bagarre impliquant le participant Jah Wobble et un cameraman, onze personnes furent arrêtées quand le bateau arriva au port, parmi lesquelles plusieurs proches du groupe[3].

La chanson culmina à la 2e place (derrière I Don't Want To Talk About It de Rod Stewart) sur le hit-parade des singles britanniques officiel utilisé par la BBC, bien qu'il y eût des rumeurs persistantes (jamais confirmées ni démenties) laissant entendre qu'il s'agissait en fait du single s'étant le mieux vendu au Royaume-Uni à l'époque, et qu'on l'avait empêché d'avoir la première place à cause de l'offense éventuelle que cela aurait pu provoquer. Il atteignit la première place au hit-parade officieux des singles du New Musical Express. Il fut interdit par la BBC et l'Independent Broadcasting Authority (en) (Autorité de diffusion indépendante) qui régulait le consortium des stations de radio locales (Independent Local Radio), ce qui dans les faits le priva de toute exposition médiatique. De plus, certains magasins ne s'en sont pas approvisionnés. Puisque le hit-parade officiel de l'époque était déterminé à partir des rapports de vente fournis par un certain nombre de points de vente choisis dans un panel plus large, il est théoriquement possible que la deuxième position attribuée au single résulte non pas d'une non-prise en compte des ventes à proprement parler, mais de la sélection d'un certain nombre de magasins ne vendant pas le disque comme source de données pour le hit-parade de la semaine en question.

L'expression « no future », refrain final de la chanson, est devenue emblématique du mouvement punk rock. Les paroles sont à l'origine du titre du livre primé écrit en 1991 par Jon Savage sur l'histoire des Sex Pistols et du punk rock, England's Dreaming.

Avant que le groupe ne signe chez Virgin, quelques copies de God Save the Queen avaient été éditées sous le label A&M. Elles font maintenant partie des disques les plus précieux jamais édités au Royaume-Uni, avec une valeur de revente en 2006 comprise entre 500 £ et 13 000 £ la copie, selon l'état du disque[4].

La chanson est également présente dans l'album Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols, sorti en 1977, ainsi que plusieurs albums de compilation ultérieurs.

Le magazine Rolling Stone a classé God Save the Queen 173e dans sa liste des 500 plus grandes chansons de tous les temps ; c'est l'une des deux chansons du groupe figurant sur la liste avec Anarchy in the U.K.. Le magazine Sounds l'a consacrée single de l'année en 1977[5] En 1989, elle était 18e dans la sélection des 150 meilleurs singles de tous les temps des journalistes de NME[6]. Q Magazine l'a classée première en 2002 dans sa liste des « 50 chansons les plus excitantes de tous les temps[7] » et 3e dans sa liste des « 100 chansons qui ont changé le monde » en 2003[8]. La chanson a été classée 54e meilleure chanson britannique de tous les temps par XFM en 2010[9].

En 2007, NME a initié une campagne visant à placer la chanson numéro 1 dans le hit-parade britannique et a encouragé ses lecteurs à acheter ou télécharger le single le 8 octobre. Cependant, elle ne parvint à atteindre que la 42e place.

Dans les années 1980, Todd Graham (Apocalypse Pooh, Blue Peanuts), étudiant en art à Toronto, a créé une vidéo où l'on peut entendre la chanson accompagnée d'un montage de séquences du Archie Show, de telle sorte que les personnages semblent chanter la chanson. Dans la dernière scène, on peut voir un personnage du Archie Show, Betty, accompagné d'une séquence audio de Nancy Spungen au sujet de son petit ami, Sid Vicious. La vidéo a été réalisée à l'aide d'un programme d'édition pour cassettes VHS, qui était un outil informatique courant pendant les années 1980. Elle a été enlevée de YouTube récemment pour cause de violation du droit d'auteur[10].

Illustration de la pochette

La pochette du disque, qui représente un portrait défiguré de la reine Élisabeth II, fut conçue par Jamie Reid et fut nommée en 2001 1re d'une liste des 100 plus grandes pochettes d'album de tous les temps par Q Magazine[11].

Classements et certifications

Classements hebdomadaires

Classement (1977) Meilleure
position
Nouvelle-Zélande (RMNZ)[12] 38
Norvège (VG-lista)[13] 3
Suède (Sverigetopplistan)[14] 2
Royaume-Uni (Official Charts Company)[15] 2
Classement (2002) Meilleure
position
Royaume-Uni (Official Charts Company)[15] 15
Classement (2007) Meilleure
position
Italie (FIMI)[16] 64
Royaume-Uni (Official Charts Company)[15] 42

Certifications

Pays Certification Date Ventes certifiées
Royaume-Uni (BPI)[17]  Argent 200 000

Reprises

  • La chanson a été réinterprétée par Anthrax dans son maxi Armed and Dangerous en 1985.
  • Motörhead a fait de même sur son album We Are Motörhead en 2000.
  • Une partie de la chanson a été interprétée par les Foo Fighters aux MTV Europe Music Awards de 2007.
  • Le groupe suédois de crossover thrash Inbördeskrig a sorti une version accélérée de la chanson dans sa première démo.
  • Elle a aussi été interprétée par le groupe Bathory dans son coffret final.
  • Le groupe britannique de rock indépendant The Enemy a joué la chanson sur scène dans le cadre de ses deux représentations pour son retour au pays à la Ricoh Arena de Coventry en 2008.
  • Madonna l'a chantée durant la tournée Sticky & Sweet Tour en 2009.
  • La chanson a été parodiée sous le titre God Save The President pour le générique de l'émission satirique Sept jours au Groland.
  • Elle a été reprise par Nouvelle Vague sur l'album 3.

Notes et références

Liens externes

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