Gilbert Lelord
Gilbert Lelord, né le à Saint-Étienne-de-Montluc (Loire-Atlantique) et mort le [1], est un pédopsychiatre français, pionnier des recherches neuropsychologiques dans le domaine de l'autisme en France. Il a contribué à combattre la théorie de la mère réfrigérateur dans les années 1980, et à faire connaître les origines neurologiques de ce trouble. Ses travaux font autorité, en France comme dans les pays anglo-saxons.
Biographie
Gilbert Lelord naît en Loire-Atlantique à Saint-Étienne-de-Montluc, ville de la banlieue nantaise. Il suit des études de médecine à Paris[1]. Il devient chef de clinique en neuropsychiatrie dans les services des Professeurs Georges Heuyer et puis de Jean Delay, tout en poursuivant des recherches en neurophysiologie à l'institut Marey. . Dès 1958, il démontre que le cerveau des enfants avec schizophrénie infantile réagit de façon incohérente, dans un travail pionnier qui constitue la première observation de ce type[2]. En 1964, il est nommé médecin-psychiatre pour l'hôpital de Tours[2] à une époque où l'approche de l'autisme est exclusivement psychanalytique[3], et en 1970, créé un service infantile pour des enfants décrits alors comme schizophrènes[2]. Ses travaux sont dans un premier temps mal accueillis par les psychiatres en France[3], mais ils trouvent un écho dans les pays anglo-saxons et scandinaves[4]. Il remarque des points communs entre les enfants autistes et aphasiques, et défend la théorie d'une origine biologique de l'autisme[5], due à un trouble du système nerveux[1].
En 1969, Catherine Barthélémy rejoint son équipe[5]. Il développe avec elle la thérapie d’échange et de développement[5]. Dans les années 1980, il combat la théorie de la mère réfrigérateur, et « contribue grandement à changer le regard sur l'autisme »[1]. Avec Bernard Rimland, il est également pionnier des recherches sur la vitamine B6[6]. En 1983, il contribue à fonder l'Association pour la recherche sur l'autisme et la prévention des inadaptations (ARAPI).
En 1993, il est fait chevalier de la légion d'honneur[7].
Pendant sa retraite, il se consacre à l'étude des Saints et de grands hommes[1]. Il meurt le , à presque 90 ans[1].
Publications
Gilbert Lelord a préfacé l'édition française de la biographie de Temple Grandin, Ma vie d'autiste[8].
Il a participé à une soixantaine de publications scientifiques[9], son indice h est de 25.
Reconnaissance
Adam Feinstein le considère comme l'un des chercheurs français les plus reconnus internationalement pour ses travaux sur l'autisme[3]. Son unité de recherche de l'Inserm fait autorité[1].
Opinions
Gilbert Lelord estime que la réticence à accepter les théories de l'origine génétique de l'autisme, en France, provient des traumatismes dus à l'eugénisme de l'époque nazie[10].
Notes et références
- « Gilbert Lelord, pionnier de l'autisme », nécrologie sur lanouvellerepublique.fr, 5 janvier 2017 (consulté le 6 janvier 2017)
- [vidéo] Disponible sur YouTube.
- Feinstein 2011, p. 103.
- (en) David Amaral, Geraldine Dawson et Daniel Geschwind, Autism Spectrum Disorders, Oxford University Press, , 1416 p. (ISBN 978-0-19-537182-6 et 0-19-537182-8, lire en ligne), p. 4.
- Feinstein 2011, p. 104.
- (en) Scott O. Lilienfeld, Steven Jay Lynn et Jeffrey M. Lohr, Science and Pseudoscience in Clinical Psychology, Guilford Publications, , 2e éd., 548 p. (ISBN 978-1-4625-1751-0 et 1-4625-1751-X, lire en ligne), p. 441.
- Décret du 29 mars 1993 portant promotion et nomination (lire en ligne)
- Ma vie d'autiste, extraits sur Google Books
- Gilbert Lelord sur Google Scholar
- Feinstein 2011, p. 106.
Annexes
Bibliographie
- [Feinstein 2011] (en) Adam Feinstein, A History of Autism : Conversations with the Pioneers, John Wiley & Sons, , 400 p. (ISBN 978-1-4443-5167-5 et 1-4443-5167-2, lire en ligne)
Liens externes
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