Georges Doriot
Georges Frédéric Doriot (connu aux États-Unis sous le nom de Georges F. Doriot), né le à Paris (17e)[1] et mort le à Boston, est un professeur de management franco-américain. Il est surtout connu pour être « le père du capital-risque[2] ».
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Biographie
Jeunesse
Il est le fils d'Auguste Doriot, un des fondateurs de la firme automobile Doriot, Flandrin & Parant et passe de nombreuses heures dans l'atelier du constructeur.
Il est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, en 1917, dans l'artillerie.
Passionné par le management, une discipline alors naissante, son père décide de l'envoyer aux États-Unis pour faire des études au MIT mais il choisit en 1921 de faire un MBA à l'université Harvard. Après six ans passés dans l'industrie, il devient professeur à Harvard en 1928.
En 1930, il joue, en France, un rôle important dans la création du Centre de perfectionnement aux affaires.
Une personnalité controversée
Les archives américaines déclassifiées en 2000 contiennent les éléments d’enquêtes menées sur lui par différents services de contre-espionnage. Représentant aux États-Unis et au Canada de la Banque Worms, il aurait dirigé un réseau de société offshore actives dans le blanchiment. Pour J. Edgar Hoover et de nombreux services secrets, il était un agent allemand et du Régime de Vichy en raison de ses liens avec Gabriel Le Roy Ladurie[3]. En 1940, Doriot obtient la nationalité américaine.
En 1941, un de ses anciens élèves le major Edmund B. Gregory, membre de l'État-major, lui demande de diriger le département du planning militaire du corps de l'Intendance militaire (Quartermaster Corps (United States Army)) avec le grade de lieutenant-colonel. Pendant ces années-là, il fait l’objet de nombreuses mises en garde sans succès auprès des différents services américains. À la fin de la guerre, il est promu général de brigade.
L'après-guerre
En 1946, le Pentagone lui propose alors de diriger un département qui investira dans des sociétés dont la recherche ou la production pourra avoir des débouchés militaires. Il refuse mais, tout en reprenant ses cours à Harvard, il assiste le responsable de ce service.
Il a alors l'idée de développer un fonds similaire avec des capitaux privés et crée l’American Research and Development Corporation (AR&D) avec l'aide la compagnie John Hancock Mutual Insurance Co et du MIT, créant ainsi la première société de capital-risque [4]
En 1957, il crée l’INSEAD, conjointement avec Claude Janssen et Olivier Giscard d'Estaing. Il s’inspire du modèle des business school américaines plus que des écoles de commerce alors existantes en France. C'est également en 1957 qu'il fournit (via sa société AR&D), le capital initial (70 000 dollars) de la société informatique Digital Equipment Corporation[5].
Il meurt d’un cancer de la gorge en 1987.
Le Wall Street Journal du a établi une liste des dix personnalités qui ont changé le monde des entrepreneurs. Georges Doriot figure en sixième place de ce classement.
Notes et références
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, 17e arrondissement, acte de naissance no 2504, année 1899
- Fabrizio Calvi, « Les secrets des grands espions : "l'Alchimiste", collabo et businessman », sur Le Point, (consulté le )
- Le Point, n° 2258-225917 et 24 décembre 2015 Les secrets des grands espions L’alchimiste collabo et businessman, page XX et XXI par Fabrizio Calvi.
- Les Échos, 22 août 2007 Tristan Gaston Breton, Georges Doriot
- Il se réserve 700 des 1000 actions, les deux entrepreneurs (Ken Olsen et Harlan Anderson s'en partagent 200 ; 100 sont réservées pour un futur 'manager' qui ne sera jamais engagé.
Liens externes
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