Georges Bonnet (écrivain)

Georges Bonnet (né le à Pons (Charente-Maritime) et mort le à Poitiers[1]) est un auteur français, poète et romancier.

Pour les articles homonymes, voir Bonnet et Georges Bonnet.

Biographie

Enfance

Georges Bonnet est né en 1919 à Pons. Ses parents étaient paysans dans la Saintonge, un pays rude aux terres ondulées situé entre terre et mer dans l'actuelle Charente-Maritime[2]. Après les cours du soir et le long trajet à pied entre l'école à Pons et la ferme, Georges est souvent contraint garder les vaches, sa mère et sa grande sœur étant trop occupées à la laiterie tandis que son grand frère, de dix-huit ans son aîné, est à Paris pour de grandes études[2]. Mauvais élève, Georges subit les foudres de son instituteur. « Mais ô puissance merveilleuse du coup de pied au derrière, je suis devenu un bon élève deux ans plus tard puis un très bon quand mon frère m'a envoyé dans son établissement à Tulle ! »[2].

Bonnet le sportif

Georges Bonnet
Fiche d’identité
Poste Arrière central
Parcours professionnel *
SaisonsClub M. (B.)
194x-194x Paris Université Club
194x-1958 Poitiers Étudiants Club
Sélections en équipe nationale **
Année(s)Équipe M. (B.)
1947 France 1 (?)
* Matchs joués et buts marqués dans chaque club
comptant pour le championnat national
et les compétitions nationales et continentales.
** Matchs joués et buts marqués pour l'équipe
nationale en match officiel.

À partir de 1943, il découvre le handball, à une époque où il se jouait à onze sur un terrain de football. Georges est arrière central et avec le Paris Université Club, l'étudiant Georges joue et perd une finale du Championnat de France en 1945 face au Villemomble Sport[3],[2]. Le , il connait sa première et unique sélection en équipe de France masculine de handball[4] : la France a battu nettement la Belgique par 17 buts à 5 mais Georges n'en garde pas un si bon souvenir : « il y avait un vent glacial, entre quinze et vingt spectateurs, un terrain épouvantable. Je m'étais morfondu en défense. »[2].

Par la suite, il rejoint Poitiers et dit adieu à l'équipe de France. Nommé professeur d'éducation physique à La Rochelle en 1952, une péritonite le foudroie[2]. Si sa sœur y laissera la vie, également à 33 ans, Georges Bonnet survit mais sans parvenir à retrouver pleinement sa condition physique. Malgré tout, il joue son premier match de handball à sept en 1954 et évolue jusqu'à 38 ans au Poitiers Étudiants Club[2].

Bonnet l'écrivain

À 45 ans, il publie son premier livre de poèmes La Tête en ses jardins puis son second à 64 ans, Le veilleur de javelles. C'est à plus de 80 ans qu'il publie son premier roman, Un si bel été mais c'est avec le roman Les yeux des chiens ont toujours soif, publié en 2006, qu'il connaît son plus grand succès[réf. nécessaire].

Ses recueils de nouvelles ont également rencontré un certain succès. Son récit bouleversant, véritable chant d'amour consacré à son épouse atteinte d'une forme de maladie d'Alzheimer (Entre deux mots la nuit) est un des plus beaux textes littéraires français consacrés à cette maladie.[réf. nécessaire]

À 97 ans, il publie son nouveau et dernier recueil Juste avant la nuit que l'éditeur présente ainsi : « Avec “L’ombre de l’ombre / Peut-être la nuit / Ou bien la mort”… il y a de l’ombre dans ce recueil, mais juste assez pour permettre à la clarté de ne pas éblouir. Il y a également du silence, “Un silence / volontiers / tout près / de l’interdit”, mais enveloppé de quiétude et de patience. De la solitude, mais peuplée de sensations heureuses. Son très grand âge et sa vue déclinante n’autorisent plus à Georges Bonnet que de très courts poèmes, extrêmement simples d’apparence. Il en donne ici plus d’une centaine qui ne font place ni à l’amertume ni aux regrets. Tout une vie derrière soi, et fort longue, constituée de “Bonheurs et malheurs / détachés / de leur stupeur” — d’où se sont absentées la peur comme la révolte contre la mort —, donne à ce testament poétique une sérénité habitée, une courtoisie discrète qui en font un admirable modèle de vie ».

Divers

En 2011, une rue de Poitiers est nommée en son honneur[5].

Il meurt à 101 ans en février 2021[6].

Liste de ses œuvres

  • La tête en ses jardins (poèmes), Les éditions de la Promesse, 1965
  • Le veilleur de javelles (poèmes), ORACL, 1983
  • Aux mamelles du silence (poèmes), Hautécriture, 1986
  • Une mort légère (poèmes), La Bartavelle Éditeur, 1988
  • Les belles rondeurs de l'évidence (poèmes), Hautécriture, 1989
  • Ce qui toujours s'approche, La Bartavelle Éditeur, 1991
  • De quoi en faire un monde, Le Vert Sacré, 1992
  • Dans une autre saison, Folle Avoine, 1993
  • Patience des jours, La Bartavelle Éditeur, 1994
  • Tout bien pesé, Le Dé bleu, 1996
  • Entre temps, Commune mesure, 1997
  • Remontée vers le jour, Rafael de Surtis, 1999
  • Un si bel été (roman), Flammarion, 2000, Prix du Livre en Poitou-Charentes.
  • Coquerets et coquerelles, Le Dé Bleu, septembre 2003
  • Un seul moment, L'Arrière Pays, 2004
  • Un bref moment de bonheur (roman), Flammarion, 2004
  • Lointains, Océanes, 2005,
  • Un ciel à hauteur d'homme, L'Escampette 2006
  • Les yeux des chiens ont toujours soif (roman), Le Temps qu'il fait, 2006 (réédité en 2014 chez le même dans la collection « Corps neuf »)
  • Un jour nous partirons (nouvelles), Le temps qu'il fait, 2008
  • Chaque regard est un adieu (nouvelles), Le temps qu'il fait, 2010
  • Entre deux mots la nuit (récit), L'Escampette, 2012
  • La claudication des jours (poèmes), L'Escampette, 2013
  • Derrière un rideau d'ombres (poèmes), Océanes, 2014
  • Juste avant la nuit (poèmes), Le Temps qu'il fait, 2016

Notes et références

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Rodolphe Tréhet, « Le muscle et la plume », Hand action : le mag du handball, no 58, , p. 80-83 (notice BnF no FRBNF37133944, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Championnat de France masculin 1945 », Hand-ball, Fédération française de handball, no 4, , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
  4. « Liste des internationaux français », sur Archives de l'Eurotournoi, (consulté le )
  5. Jean-Michel Gouin, « Une rue pour l'écrivain poète Georges Bonnet », La Nouvelle République, (consulté le )
  6. Laurence Mondon Samit, « Le poète poitevin Georges Bonnet s'est éteint à 101 ans », La Nouvelle République, (consulté le )

Lien externe

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