Georges-Louis Le Sage
Georges-Louis Le Sage, né le à Genève où il est mort le , est un physicien genevois connu pour sa théorie de la gravité faisant intervenir des particules qu'il appelait « corpuscules ultramondains » (appartenant à un « autre monde » qui ne nous est pas sensible).
Naissance |
Genève |
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Décès |
Genève |
Nationalité | République de Genève |
Domaines | physicien |
Renommé pour | Gravitation (théorie de la gravitation avec Nicolas Fatio de Duillier) & Théorie cinétique des gaz |
Distinctions | Membre du Royal Society |
Biographie
Fils du maître de mathématiques et de physique Georges-Louis Le Sage[1] (9.1.1676-5.2.1759), dit Le Sage de la Colombière, et d'Anne-Marie Camp, il consacra l'essentiel de sa vie à ses recherches théoriques et resta célibataire.
Élève des mathématiciens Gabriel Cramer et Jean-Louis Calandrini à l'Académie de Genève, il partit ensuite étudier la médecine à Bâle (1744-47), mais ne put exercer dans sa ville natale, n'était pas Bourgeois de Genève. Il vécut donc de cours de mathématiques et de physique, contribuant à former des savants comme Jean-André Deluc, Horace-Bénédict de Saussure, Jean Senebier, Simon-Antoine L'Huillier et surtout Pierre Prévost. Parmi ses élèves figurent également le mathématicien Pfleiderer, le physicien Charles Stanhope et le duc de La Rochefoucauld d'Enville.
En 1750, il adresse à l'Académie des Sciences de Paris un Essai sur les forces mortes, demeuré inédit. En 1758, son Essai de chimie mécanique est couronné par l'Académie de Rouen. C'est le point de départ d'une longue tentative pour expliquer, à l'aide de concepts mécanistes, les causes de la gravitation universelle, de l'affinité chimique et de la cohésion des corps, tentative qui s'inscrit dans la lignée des spéculations développées dès 1690 par Nicolas Fatio de Duillier, et qui seront poursuvies jusqu'au début du XIXe siècle par son disciple Pierre Prevost. Le caractère a priori, et finalement infructueux, de ces spéculations causales, fondées sur des notions telles que les "corpuscules ultramondains" n'a pas empêché Lesage de jouir d'une certaine réputation, alors même que l'essentiel de ses travaux est demeuré inédit. De ses nombreux manuscrits, son disciple Pierre Prevost a édité un opuscule Sur les causes finales (1805) et un Traité de physique mécanique (1818).
Lesage a donné les articles « inverse » et « gravité » à l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert[réf. souhaitée]. Il était correspondant de l'Académie des Sciences de Paris (1761 et à nouveau en 1803), de la Royal Society de Londres (1775) et de l'Institut de Bologne (1782)[réf. souhaitée].
Pour compenser sa faible mémoire, il rédigeait de nombreuses notes sur des cartes à jouer, dont la plupart sont conservées à la Bibliothèque de Genève[2].
Œuvre
Gravitation
Les premiers éléments de cette théorie de la gravitation, à laquelle Lesage a consacré l'essentiel de sa vie, avaient déjà été esquissés en 1690 par Nicolas Fatio de Duillier. Lesage lui-même s'y attaqua en 1748, après avoir vainement proposé cette question comme sujet de doctorat à son maître Gabriel Cramer. Une douzaine d'années plus tard, il en publie les principes de base dans son Essai de chimie mécanique (voir ci-dessous).
Théorie cinétique des gaz
Cette théorie a été préfigurée par Lesage dans son Essai de chimie mécanique (1761), couronné par l'Académie de Rouen, mais très peu diffusé. On y trouve notamment une représentation de sa théorie des corpuscules ultramondains, censés fournir l'énergie cinétique aux particules ordinaires des gaz, comme de toute autre matière. Selon cette théorie, la matière ordinaire est faite d'atomes poreux, que Lesage qualifie de "cages", contre lesquels viennent buter des corpuscules gravifiques ultramondains (appelés ainsi parce que leur origine se situe en dehors du monde physique ordinaire). C'est ainsi que s'expliquerait l'affinité chimique de la matière ordinaire : lorsque les atomes de matière sont proches, ils sont en quelque sorte poussés les uns vers les autres par les chocs des corpuscules ultramondains sur leurs faces non abritées.
Télégraphe
Georges-Louis Le Sage construisit à Genève en 1774 le premier télégraphe électrique, constitué de vingt-quatre conducteurs qui aboutissaient à un électromètre constitué de 24 boules correspondant chacune à une lettre de l'alphabet. Une machine électrostatique mise en contact avec l'autre extrémité du fil déplaçait une des boules de l'électromètre[3].
Bibliographie
- Pierre Prevost, Deux traités de physique mécanique, 1818
- Burghard Weiss, Pierre Prevost (1751-1839) und die korpuskularkinetische Physik der Genfer Schule, Frankfurt a.M., Peter Lang, 1988, p. 124-146.
- Bert Jean-François, Comment pense un savant. Un physicien des Lumières et ses cartes à jouer, ANAMOSA, Paris, 2018.
Notes et références
- Le Sage, Georges-Louis (de la Colombière), dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
- https://journals.openedition.org/lectures/27935.
- Louis Figuier-Furne, Télégraphie aérienne, électrique et sous-marine, câble transatlantique, galvanoplastie, dorure et argenture électro-chimiques, aérostats, éthérisation, Paris, Jouvet, coll. « Les Merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes », (lire en ligne), p. 89-91
Liens externes
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- , Il écrit ainsi, dès 1756: "Des Corpuscules Isolés, très subtils, qui se meuvent en ligne droite, dans un grand nombre de sens différents, et qui rencontrent des Corps fort Poreux. Voilà donc la seule façon dont peut exister la Cause matérielle des Attractions". (Google, Biographien zur Kulturgeschichte der Schweiz, Volume 4, Par Rudolf Wolf).
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