Geneviève Billette
Geneviève Billette est une écrivaine, dramaturge, traductrice et professeure québécoise.
Biographie[1],[2]
Geneviève Billette est née à Québec en 1971. Elle est diplômée d’un baccalauréat en études françaises à l’Université de Montréal et en écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada en 1998.
Bénéficiaire de nombreuses résidences d'écriture, Geneviève Billette a séjourné à divers endroits tant en Europe qu’en Amérique du Nord (Limoges, Mexico, Anvers, New York, Barcelone).
Plusieurs de ses pièces ont été montées en Suisse, au Canada, en France, en Martinique, en Allemagne, et au Mexique. Elles sont également pour la plupart traduites en anglais, espagnol, allemand et biello-russe. La plupart de ses œuvres sont publiées chez Léméac.
Débuts au théâtre[3]
Divers exercices écrits dans le cadre de sa formation de dramaturge ont été retravaillés pour devenir ses premières œuvres.
1997 : L’homme qui a vu l’homme, créée au Monument National, mise en scène de René-Daniel Dubois
1998 : première lecture publique de Crime contre l’humanité à Paris, puis à Montréal durant la semaine de la dramaturgie. Ce dernier événement permet une première rencontre avec Claude Poissant, metteur en scène marquant pour la carrière de Billette[4].
1999 : Crime contre l’humanité, pièce de Billette, créée à Montréal par le théâtre PàP à l’Espace Go dans une mise en scène de Claude Poissant.
2002 : Carole Fréchette remporte le Prix Siminovitch et choisit Genenviève Billette comme protégée[5].
Enseignement[6],[7],[8]
Geneviève Billette a donné des ateliers d’écriture pour les Zurbains entre 2003 et 2008. Depuis [au moins 2006], elle enseigne à l’École supérieure de théâtre (UQAM) où elle donne des cours d’écriture dramatique, d’analyse et où elle dirige également des mémoires de maîtrise et thèses de doctorat.
Écriture et traduction[9],[10]
Elle a écrit trois radio-fictions pour la première chaîne de Radio-Canada entre 1998 et 2001.
Elle a traduit des pièces mexicaines, dont deux pour le Festival de théâtre des Amériques, notamment dans l’optique de diffuser le théâtre mexicain, permettre au public québécois de découvrir d’autres horizons théâtraux.
Elle a rédigé divers articles pour des revues comme Liberté et Jeu dans lesquels elle propose ses réflexions sur l’écriture théâtrale et sur le théâtre comme médium artistique.
Implication[4],[11]
En 2003, elle intègre le conseil d’administration du CEAD afin de s’impliquer à mieux définir la place d’un dramaturge au sein de la société.
En 2001, à la suite de sa réception de la Prime à la création du Fonds Gratien-Gélinas, elle devient membre du conseil d’administration de l'organisme.
Réflexions de l'auteure sur le théâtre
« C’est une qualité que j’aime beaucoup au théâtre : non pas la perfection [dans l’écriture], mais quand on sent que y a une vie, une bataille.[4] »
Commentaire réflexif sur l'écriture théâtrale lors d'une entrevue en 2006 pour Paroles d'auteurs.
« J'trouvais ça fascinant comment c’qu’on pouvait grandir l’être humain, le salir, le poétiser[11]. »
Commentaire sur la genèse de sa création lors d'une entrevue au Théâtre d'aujourd'hui en 2011.
Regards sur l'œuvre
Résumé de la pièce tiré de la quatrième de couverture
Nils, 15 ans, est un génie sensoriel. Doté de papilles gustatives surdéveloppées, il devient goûteur de puces électroniques pour l’entreprise Odibé. La saveur de la technologie lui permet d’oublier celle de l’art, terrifiante, qu’il a goûtée dans son enfance. Ici aucune trace d’humanité n’est tolérée et toutes les œuvres d’art ont été refoulées depuis longtemps dans un caveau scellé. Mais leur gardien, le vieux Sacha, entend mettre fin à cette amnésie généralisée. Il incite Nils à découvrir le goût de l’amour, avec l’espoir d’ouvrir une brèche dans les cœurs et les consciences qui se sont blindés contre la vie, sa violence et son excès.
Thèmes abordés
Le temps; la déshumanisation; le travail; la politique.
Public cible
Adulte
Résumé de la pièce tiré de la quatrième de couverture
Thimothée et Sammy, neuf ans, ont clandestinement rendez-vous dans une ruelle, à l’arrière d’un théâtre. Ils s’apprêtent à fuguer à la recherche d’un pays où les genoux seraient comme « des places publiques ». Sarah, chanteuse de sept ans, tente de s’échapper du même théâtre, où elle a perdu sa voix. L’effondrement de la bâtisse vient compromettre leur fuite, mais pas leur quête de tendresse. Au-dessus et sous les décombres, il sera question du grand amour. Celui qui « ne s’épuise » et qui ne saurait survivre sans désobéisance.
Thèmes abordés
La tendresse, la solitude et la pression de performance chez les enfants.
Public cible
Jeunesse
Résumé de la pièce tiré de la quatrième de couverture
Paris, 1832. Au cours de la nuit qui suit sa libération de prison Évariste Galois, génie précoce, tente de terminer avant l’aube, où il sa battra en duel, le traité d’algèbre qui le rendra célèbre. Sa mère l’attend dehors, retenue par un spectre étrange… Souvenirs et ombres furtives affluent tandis qu’Évariste travaille avec fièvre.
Des remous politiques de cette période agitée aux chocs mathématiques entrevus par ce visionnaire, une ode à la quête, là où la science devient poésie, élan, fulgurance.
Thèmes abordés
Politique, transmission de connaissances à travers le temps, espoir, fuite
Public cible
Adulte
Réception par la critique
Dès sa première pièce, le travail de Billette est apprécié, y voit un avenir prometteur: « [...] la jeune femme possède toute l'assurance qu'il faut pour mener son bateau [...]. »[15] Même réaction pour sa seconde pièce: « Loin des sentiers battus et des rengaines réalistico-nombrilistes des dramaturges de sa génération [...], Billette donne dans le surréalisme, le caustique et la dérision. Ses préoccupations sont d'avantages sociales et humaines qu'individuelles. »[16] La Presse lui reconnait un style qui « a [...] gagné en couleur et en truculence. »[17] Dans Le Devoir, Solange Lévesque argue que « [tout] en demeurant d'une virulence joyeuse, la critique de Billette évite le dogmatisme et la morale; elle s'exprime de manière très personnelle, à travers une écriture juste et soignée. »[18]
Pour Le Pays des genoux: Dans Cahiers de théâtre Jeu, Patricia Belzil souligne que « [...] sous l'apparent caprice enfantin, c'est le rythme de vie actuel [que les enfants] dénoncent, soumis à la survalorisation du travail et de la productivité, au détriment du temps consacré à la famille, à la tendresse. [...] L'acuité du regard de Geneviève Billette [...] sur le monde de l'enfance [est enchanteur] ; [elle a] placé les émotions au cœur de leurs pièces, scruté les états d'âme de [ses] personnages, mais évité la sensiblerie. Souhaitons que [sa première exploration de la scène jeunes publics sera renouvelée]. »[19]
Pour Contre le temps: « Loin de tout lyrisme, Billette a su créer un univers ancré historiquement, mais moderne par sa langue et son propos, par l’éclatement chronologique de la fable comme par l’humour et une touche de fantastique. »[20]
Ouvrages
- Liste non exhaustive et classement par genre
Théâtre[3],[14],[13],[12],[21]
- Crime contre l’humanité (1999);
- Le goûteur (2002);
- Gibraltar (2004);
- Le pays des genoux (2005);
- Contre le temps (2011);
- Les ours dorment enfin (2012);
- Pou (2018);
- Les éphémères.
Radio-fiction[2]
- Gina Ping Pong (1998);
- De la barbe à la queue, je suis délicieux (2000);
- Bascules (2001).
Distinctions[26]
- Prime à la création du Fonds Gratien-Gélinas (2001) pour Le pays des genoux
- Prix Paul-Gilson (2004)
- Prix du Gouverneur général (2005) pour Le pays des genoux (2012) reçu pour Contre le temps
- Prix Annick Lansman (2010) pour Les ours dorment enfin
Liens externes
Notes et références
- « Canadian Theatre »
- « Geneviève Billette », sur www.lesfrancophonies.fr (consulté le )
- Billette, Geneviève, 1964-, Crime contre l'humanité, Léméac, (ISBN 2-7609-0374-5, 9782760903746 et 2760903753, OCLC 300232568, lire en ligne)
- (fr-CA) [vidéo] Paroles d'auteurs - Entrevue avec Geneviève Billette sur YouTube
- « Carole Fréchette », sur Le prix Siminovitch de théâtre (consulté le )
- Chantal Guy, « Les Zurbains s'en viennent! », La Presse,
- Étienne Bourdages, « Les Zurbains : coaching extrême : Entretien avec Geneviève Billette », Cahiers de théâtre Jeu, (ISSN 1923-2578)
- « Théâtre UQAM »
- Geneviève Billette, « Mes Batailles et mes deuils », Liberté, (ISSN 1923-0915)
- Geneviève Billette, « Écrire du théâtre... Mais pourquoi diable? », Cahiers de théâtre Jeu, (ISSN 1923-2578)
- (fr-CA) [vidéo] Entrevue avec Geneviève Billette sur YouTube
- Geneviève Billette, Le Goûteur, Montréal, Leméac, , 95 p. (ISBN 978-2-7609-0380-7 et 2-7609-0380-X)
- Billette, Geneviève., Le pays des genoux, Leméac, (ISBN 2-7609-2429-7, 9782760924291 et 2742752730, OCLC 57208288, lire en ligne)
- Billette, Geneviève., Contre le temps : théâtre, Leméac, (ISBN 978-2-7609-0417-0 et 2760904172, OCLC 779324810, lire en ligne)
- Sonia Sarfati, « Poissant et Billette: un crime prémédité », La Presse,
- Lynda Burgoyne, « Une tripe dans un bocal : Le Goûteur », Cahiers de théâtre Jeu, (ISSN 1923-2578)
- Ève Dumas, « Le goût des autres », La Presse,
- Solange Lévesque, « Plaidoyer pour l'humanisme en forme de comédie », Le Devoir,
- Patricia Belzil, « Et la tendresse… ? : L’Héritage de Darwin et Le Pays des genoux », Cahiers de théâtre Jeu, (ISSN 1923-2578)
- Raymond Bertin, « Combat pour un nouveau monde / Contre le temps », Cahiers de théâtre Jeu, (ISSN 1923-2578)
- Billette, Geneviève., Les ours dorment enfin, Carnières-Morlanwelz (Belgique), Lansman, , 46 p. (ISBN 978-2-87282-776-3 et 2872827765, OCLC 694406088, lire en ligne)
- « CEAD - Phèdre et autres labyrinthes », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
- « CEAD - Les filles du Commodore 64 », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
- « CEAD - Todo », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
- « CEAD - Après moi, le déluge », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
- « CEAD - Geneviève Billette », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
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