Gaston Veil

Gaston Veil, né en 1868 et mort en 1947 à Paris, est un intellectuel, un homme de presse et un homme politique français d'orientation radicale, maire de Nantes en 1928.

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Biographie

Reçu à l'agrégation de lettres en 1890, il est d'abord professeur à Alger (1890-93), puis, après une période de congé, nommé au lycée de Nantes en 1896, d'abord en 3e[1], puis en 2e puis en 1re. Il se fait mettre en congé en 1911.

Il a en effet entamé une activité politique en 1907, été élu conseiller municipal en 1908 et est devenu directeur du quotidien radical Le Populaire de Nantes en 1909.

Premier adjoint à partir de 1910, il devient maire par intérim le après la démission de Paul Bellamy ; après l'élection complémentaire de deux conseillers le , il ne se présente pas et est remplacé à la tête de la municipalité par Adolphe Moitié le , jusqu'à ce que les élections municipales de 1929 placent Léopold Cassegrain à la tête de la nouvelle municipalité, fondée sur une alliance des radicaux et de la droite. Gaston Veil fait alors partie de la minorité des radicaux favorables au maintien de l'alliance avec la SFIO.

Il est par ailleurs président de la section nantaise de la Ligue des droits de l'homme ; dans les années 1930, il se rallie nettement au Front populaire, devenant président du Comité nantais du Rassemblement populaire. Il est alors le mentor du jeune militant André Morice. Dans Le Populaire, il soutient systématiquement la République espagnole[2] et en 1938 il est anti-munichois ; il affirme son appui à Pierre Brossolette exclu de la radio nationale en [3]. Mais le journal perd des lecteurs durant cette période, le tirage passant de 40 000 à 30 000. En , le journal cesse de paraître sur la décision de Francis Portais, directeur du Phare de la Loire, qui contrôle aussi Le Populaire.

En , en tant que juif, il est révoqué de son mandat au conseil d'administration du lycée Clemenceau et porte l'étoile jaune. En , lui et son épouse profitent de l'évacuation d'une partie de la population après les bombardements de Nantes pour passer dans la clandestinité et se réfugier à Mortagne-sur-Sèvre. Il est cependant arrêté le et envoyé au camp de transit de Poitiers, où il se trouve lors de la libération de la ville[4].

De retour à Nantes, il fait reparaître son journal à partir de mars 1945 sous le titre Le Populaire de l'Ouest (futur L'Eclair), en étroite association avec André Morice, désormais élément principal du parti radical à Nantes. Il apporte à André Morice un soutien total lorsque celui-ci est mis en cause par Jean Philippot, maire de Nantes proche du PCF, à propos des activités de son entreprise de travaux publics pendant l'Occupation.

Voir aussi

Bibliographie

  • Fernand Soil, Le livre doré de l’hôtel de ville de Nantes, Supplément 3, Imprimerie du Commerce, 1958, pages 56–59.
  • Jean-Charlez Cozic et Daniel Garnier, La presse à Nantes de 1757 à nos jours, t. II. Les années Schwob (1876-1928), Nantes, L'Atalante, , 399 p. (ISBN 978-2-84172-396-6).
  • Jean-Charlez Cozic et Daniel Garnier, La presse à Nantes de 1757 à nos jours, t. III. De 1928 à jours, Nantes, L'Atalante, , 461 p. (ISBN 978-2-84172-397-3).
  • Jean Guiffan, Joël Barreau et Jean-Louis Liters (dir.), Le Lycée Clemenceau. 200 ans d'histoire, Nantes, éditions Coiffard, , 491 p. (ISBN 9782910366858), fiche biographique page 459 (ancien professeur).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Il remplace à ce poste Édouard Herriot.
  2. Cozic et Garnier 2009, p. 98.
  3. Cozic et Garnier 2009, p. 120.
  4. Cozic et Garnier 2009, p. 386.
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