Gare de Lille-Europe

La gare de Lille-Europe est une gare ferroviaire française de la ligne à grande vitesse de Fretin à Fréthun, située en bordure du centre-ville de Lille, ville centre de la Métropole européenne de Lille, préfecture du département du Nord et de la région Hauts-de-France.

Ne doit pas être confondu avec Gare de Lille-Flandres.

« Gare Lille-Europe » redirige ici. Pour la station de métro, voir Gare Lille-Europe (métro de Lille).

Lille-Europe

La gare et son environnement.
Localisation
Pays France
Commune Lille
Quartier Euralille
Adresse 1 place François-Mitterrand
59777 Euralille
Coordonnées géographiques 50° 38′ 23″ nord, 3° 04′ 30″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87223263
Services Eurostar, TGV inOui, TERGV
Caractéristiques
Ligne(s) Fretin à Fréthun (LGV)
Voies 6 (dont 4 à quai)
Quais 2 (centraux)
Transit annuel 7 871 976 voyageurs (2019)
Altitude 13 m
Historique
Mise en service 1994
Architecte Jean-Marie Duthilleul
Correspondances
Métro
Tramway
Autres voir Intermodalité

Elle est mise en service en 1994, lors de l'ouverture de la ligne à grande vitesse (LGV). Elle est la deuxième gare de la ville, pour le trafic voyageurs, après sa voisine la gare de Lille-Flandres.

Gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), elle est desservie par l'Eurostar, des TGV inOui et des TERGV. Elle permet des correspondances avec la station de métro Gare Lille-Europe.

Situation ferroviaire

Durée des trajets en train depuis Lille : Paris, Bruxelles et Londres.

Établie à 13 mètres d'altitude, la gare est située au point kilométrique (PK) 11,741 de la ligne de Fretin à Fréthun (LGV Nord – branche de Calais), dans la tranchée couverte de Lille, dont la longueur est de 2 600 mètres.

Contrairement à la gare historique, renommée Lille-Flandres, Lille-Europe est une gare de passage, sans voie en impasse. Elle est équipée de deux quais centraux, desservant quatre voies déviées. Les deux voies centrales, parcourables jusqu'à 220 km/h[1] et dépourvues de quai, servent au transit des trains ne marquant pas d'arrêt (en l'occurrence des Eurostar, notamment tous ceux effectuant la liaison Paris Londres).

Au cœur d'un triangle ferroviaire de lignes reliant les trois capitales que sont Londres, Bruxelles et Paris, la gare constitue un hub entre TGV européens.

Histoire

Origine

L'arrivée du chemin de fer à Lille provoque déjà une multitude de débats, qui restent néanmoins dans le cadre local de la ville, lorsqu'une première gare, dénommée débarcadère, est établie en 1842 à Fives, un des faubourgs extra-muros ayant été urbanisés récemment, du fait de la saturation de la ville intra-muros, afin de satisfaire l'insistance des militaires pour conserver l'intégrité des fortifications.

La gare en impasse de Lille, vers 1900.
Pâturage dans l'espace non ædificandi des fortifications, vu dans les années 1900.

Les tensions entre différents groupes vont rapidement redevenir d'actualité avec le choix de l'emplacement de la gare pour la ligne permettant les relations avec Paris. Les commerçants, les industriels, la municipalité et la compagnie sont partisans d'une gare intra-muros, alors que les militaires et de nombreux propriétaires, inquiets d'être expropriés, sont opposés à ce projet. Néanmoins, la gare en impasse de Lille (aujourd'hui Lille-Flandres) est construite dans le centre-ville, avec une percée de l'enceinte fortifiée pour laisser le passage à la ligne. Mais la ville reste dans ses murs, et les espaces nécessaires à la défense sont protégés, comme les militaires le souhaitent, par des zones catégorisées « espace militaire non ædificandi[2] ». Cependant, dès 1880, le projet d'Alfred Mongy propose une réaffectation de ces espaces pour y installer une gare de passage. Le projet n'aboutit pas, mais le débat est rouvert. Par ailleurs, la ville fortifiée s'élargit vers le sud, par l'annexion de faubourgs et le réaménagement d'une enceinte, ce qui n'empêche pas la création, dans ce nouvel espace intra-muros, d'une gare en impasse pour les marchandises (Saint-Sauveur)[2].

Le changement majeur vient du déclassement de la place forte en 1919. Cela permet la destruction des murs et rend caduque la servitude militaire de non ædificandi de ces espaces. Des perspectives sont ainsi ouvertes pour des projets de restructuration du centre, en utilisant les grands espaces laissés vides par la destruction des remparts[3]. Certains réactivent l'idée de création d'une gare de passage, mais les moyens financiers manquent pour passer à sa réalisation[4]. Puis, dans les années 1950, c'est finalement la gare d'origine qui est agrandie, son accessibilité étant en outre améliorée par l'agrandissement de la place des Buisses ; la « nodalité » du quartier est renforcée, avec un héliport (desservi par le réseau d'hélicoptères de la Sabena[5]) et des aménagements routiers[6]. En 1960, un nouveau projet de gare de passage, dû à Théodore Leveau, ne réussit pas non plus à aboutir, bien que le problème ne soit plus celui d'une ville dans ses murs, mais plutôt d'une future métropole s'adaptant au développement de l'automobile[7].

Gare de passage en centre-ville

Plaque commémorative de la cérémonie d'inauguration.
Vue sur les structures intérieures de la gare.

La gare urbaine de Lille-Europe a été imposée par l'association « Gare TGV à Lille », emmenée par le maire Pierre Mauroy, contre les vœux de la SNCF qui souhaitait créer une gare en rase campagne[8] ; elle est ainsi la seule gare nouvelle du réseau français de lignes à grande vitesse à être établie en centre-ville[9]. Conçue par l'architecte Jean-Marie Duthilleul, elle a été inaugurée le par François Mitterrand, alors président de la République[10].

D'une architecture très contemporaine (bétons légers, baies vitrées, bois), elle est intégrée dans Euralille, ensemble tertiaire développé à ses abords (en outre, les tours de Lille et Lilleurope, ainsi que le viaduc Le Corbusier, surplombent la gare), en bordure du périphérique[11]. Elle est parfois surnommée la « gare aux courants d'air », car ses ouvertures apportent une circulation d'air importante ; en effet, leur fonction est de permettre l'évacuation de l'air poussé par les trains passant rapidement sur les voies centrales[11],[9]. Son toit, en forme de vague suspendue, sert de pare-feu protégeant les deux tours précitées (une troisième est en projet[11]), en cas d'incendie dans la gare[9]. Par ailleurs, la proximité de la nappe phréatique empêche l'évacuation correcte des eaux pluviales lors de fortes précipitations, ce qui représente un risque d'inondation de la gare ; ainsi, des drains sont installés à un mètre sous les voies, et nécessitent un entretien annuel en raison de l'accumulation par endroits importante de calcaire[12].

En 2019, la SNCF estime la fréquentation annuelle de cette gare à 7 871 976 voyageurs, contre 7 696 028 en 2018, 8 314 520 en 2017, 7 674 253 en 2016 et 7 736 146 en 2015[13]. Les navetteurs, vers Paris et Bruxelles, sont majoritaires aux heures de pointe[11].

Des travaux de rénovation, pour un coût de 14 millions d'euros, débutent en 2018 et sont prévus pour durer deux ans ; ils consistent notamment en l'aménagement des deux mezzanines (déjà existantes mais inoccupées), se traduisant par la création de commerces supplémentaires, et, par ailleurs, la réduction du phénomène de courants d'air[9].

Du au , la gare est fermée en raison des mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19. En effet, le faible trafic ferroviaire alors maintenu utilise uniquement la gare de Lille-Flandres[14].

Service des voyageurs

Accueil

Les guichets sont ouverts tous les jours de 6 h 30 à 19 h 30 ; toutefois, la vente des titres de transport Eurostar est ouverte le lundi de 6 h 40 à 20 h 15, du mardi au jeudi de 7 h 40 à 20 h 45, le vendredi et le samedi de 7 h 40 à 20 h 15, le dimanche et les jours fériés de 8 h 40 à 19 h 15[15].

Un salon « Grand Voyageur », ouvert tous les jours, est situé dans le Hall 3[15]. Il est accessible aux détenteurs de la carte « Grand Voyageur Plus » et « Grand Voyageur Le Club ». Café et journaux gratuits y sont proposés.

La gare est en outre équipée d'une douane dans le Hall 4, réservée aux passagers du service Eurostar à destination de Londres[16],[11]. En effet, lors de la desserte de ce type de train en direction du Royaume-Uni (pays non membre de l'espace Schengen), les accès au quai de la voie concernée (43 ou 45) sont condamnés, à l'exception de celui ouvert après le passage des contrôles.

Desserte

Rame Eurostar e320, stationnée en gare.
Un TGV (rame Réseau) à quai.

La gare est desservie par :

Intermodalité

Accès à la station de métro Gare Lille-Europe.

Un parc pour les vélos et des parkings sont aménagés à proximité de la gare. Elle dispose de deux dépose-minute, d'une station de vélos en libre-service (V'Lille), d'un accès à un service d'autopartage, d'un bureau de location de voitures (avec un parking spécifique), et d'une station de taxis. En outre, un service de voiture de transport avec chauffeur (VTC) est disponible[17].

La gare est desservie par les transports en commun urbains de Lille  Ilévia , qui ont :

Par ailleurs, plusieurs autocaristes (BlaBlaCar Bus[18], FlixBus[19] et Flibco  navettes vers l'aéroport de Charleroi[20]) desservent les abords de la gare (arrêts situés le long des boulevards de Leeds et de Turin).

Notes et références

  1. Sur la section de ligne comprise entre les PK 0,000 et 11,911, où se trouve la gare (PK 11,741), la vitesse maximale nominale est de 220 km/h. Cf. : SNCF Réseau, « Vitesse maximale nominale sur ligne », sur SNCF Open Data, SNCF, 29 septembre 2020 [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  2. Menerault, 2009, p. 152
  3. Menerault, 2009, p. 153
  4. Menerault, 2009, p. 154
  5. « Il y a eu un héliport dans Lille », sur Good Morning Lille (consulté le ).
  6. Menerault, 2009, p. 155
  7. Menerault, 2009, p. 156
  8. Reestructuraciones urbanas (p. 70), Carles Carreras, 1993 (ISBN 9782858162017) ; consulté le .
  9. Angélique Da Silva-Dubuis (texte), Stéphane Mortagne (photo), Robert Lefebvre (infographie), « Lille : C’est parti pour deux ans de chantier à la gare Lille Europe », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  10. Frédérick Lecluyse, « Lille : La gare Lille-Europe prend le train de la rénovation pour un voyage de deux ans », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  11. Correspondants RTL en Région, « Destination Terminus : la gare Lille-Europe », sur rtl.fr, (consulté le ) ; cf. le document audio contenu par cette page.
  12. Gilles Durand, « Lille: Les inondations guettent en permanence la gare de Lille Europe », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  13. « Fréquentation en gares : Lille Europe », sur SNCF Open Data, (consulté le ).
  14. B. Du., « La gare de Lille-Europe rouvrira le 11 mai », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  15. « Votre gare : Lille Europe : Services », sur garesetconnexions.sncf (consulté le ).
  16. « GARE DE LILLE EUROPE : TRANSPORTS » [PDF], sur garesetconnexions.sncf (consulté le ).
  17. « Votre gare : Lille Europe : Transports et horaires », sur garesetconnexions.sncf (consulté le ).
  18. « Trouver un arrêt bus BlaBlaCar à Lille », sur ouibus.com (consulté le ).
  19. « Où trouver les arrêts de FlixBus à Lille? », sur flixbus.fr (consulté le ).
  20. « Arrêts de bus Flibco : Lille », sur flibco.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Bourdin, « La gare de Lille-Europe », dans Le patrimoine ferroviaire (nos 40 à 41 de Les cahiers de l'urbanisme), Éditions Mardaga, , 168 p. (ISBN 9782870098226, lire en ligne), p. 12.
  • Philippe Menerault, « Gares ferroviaires et projets métropolitains : une ville en mutation », dans Didier Paris et Dominique Mons (sous la direction de), Lille Métropole : laboratoire du renouveau urbain, Parenthèse, coll. « La ville en train de se faire », (lire en ligne).
  • Valérie Facchinetti-Mannone et Jean-Jacques Bavoux, « L’implantation des gares TGV en France : tensions interscalaires, jeux d’acteurs et recompositions spatiales », Belgeo (revue belge de géographie), nos 1 – 2 « Villes et grands équipements de transport », , p. 9-22 (lire en ligne).
  • Valérie Facchinetti-Mannone et Cyprien Richer, « L’intégration territoriale des gares sur lignes à grande vitesse en France : une approche typologique », dans Recherche Transports Sécurité, NecPlus, (lire en ligne), p. 200-214.

Articles connexes

Liens externes


Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Londres-Saint-Pancras Londres-Saint-Pancras Eurostar Bruxelles-Midi Amsterdam-Central
Londres-Saint-Pancras Calais - Fréthun Eurostar Bruxelles-Midi Bruxelles-Midi
Londres-Saint-Pancras Ashford-International Eurostar Marne-la-Vallée - Chessy Marne-la-Vallée - Chessy
Rang-du-Fliers - Verton Calais - Fréthun TGV inOui Arras Paris-Nord
Boulogne-Ville
ou Calais-Ville
Calais - Fréthun TGV inOui Douai Paris-Nord
Dunkerque
ou Terminus
Dunkerque
ou Terminus
TGV inOui Arras Paris-Nord
Bruxelles-Midi Bruxelles-Midi TGV inOui Arras Lyon-Perrache
ou Montpellier-Sud-de-France
ou Perpignan
Bruxelles-Midi Bruxelles-Midi TGV inOui Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV Strasbourg-Ville
ou Bordeaux-Saint-Jean
ou Montpellier-Saint-Roch
Bruxelles-Midi Bruxelles-Midi TGV inOui Terminus
ou TGV Haute-Picardie
Terminus
ou Rennes
ou Nantes
ou Marseille-Saint-Charles
Terminus Terminus TGV inOui Arras Montpellier-Sud-de-France
Terminus Terminus TGV inOui Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV Lyon-Part-Dieu
ou Montpellier-Saint-Roch
Terminus Terminus TGV inOui TGV Haute-Picardie Strasbourg-Ville
ou Rennes
ou Marseille-Saint-Charles
Terminus Terminus TGV inOui
(saisonnier : l'hiver)
TGV Haute-Picardie Bourg-Saint-Maurice
Rang-du-Fliers - Verton
ou Boulogne-Ville
ou Calais-Ville
Calais - Fréthun TERGV
(Krono+ GV)
Terminus Terminus
Calais - Fréthun Calais - Fréthun TERGV
(Krono+ GV)
Terminus
ou Arras
Terminus
ou Arras
Dunkerque Dunkerque TERGV
(Krono+ GV)
Terminus
ou Arras
Terminus
ou Amiens
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