Groupe de la Gauche au Parlement européen

Le Groupe de la Gauche au Parlement européen est un groupe politique du Parlement européen. Nommé jusqu'en 2020 « Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) », il fut créé en 1993, à la suite du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne et regroupe des partis de gauche, de tendance socialiste, antilibérale, anticapitaliste, écosocialiste ou communiste. Il regroupe essentiellement des organisations membres du Parti de la gauche européenne (PGE), mais aussi de l'Alliance de la Gauche verte nordique, de la Gauche anticapitaliste européenne ou sans affiliation. Il regroupe des partis allant de la gauche radicale à l'extrême gauche[5].

Pour les articles homonymes, voir GUE.

Groupe de la Gauche au Parlement européen
Fondation 1995 (succède au groupe Gauche unitaire européenne)
Partis membres Parti de la gauche européenne
Alliance de la Gauche verte nordique
Maintenant le peuple
Animal Politics EU
Président Manon Aubry et Martin Schirdewan
Représentation
39  /  705
Positionnement Gauche, avec des courants du centre gauche à la gauche radicale
Idéologie Socialisme démocratique[1],
euroscepticisme modéré[2], populisme de gauche[3]

Courants: communisme[1], écosocialisme[4], animalisme

Site Web guengl.eu

Il change de nom en décembre 2020 pour devenir « le groupe de la gauche au Parlement européen - GUE-NGL »[6],[7].

Ce groupe de 39 députés européens, co-présidé depuis 2019 par Martin Schirdewan et Manon Aubry, est le septième et le plus petit groupe de l'actuel Parlement européen.

Histoire

La GUE/NGL est l'héritier des différents groupes parlementaires communistes ayant existé depuis 1973 au Parlement européen :

En 1995, à la suite du quatrième élargissement de l'Union européenne et l'entrée de la Suède, de la Finlande et de l'Autriche, des formations issues de ces nouveaux pays-membres (l'Alliance de gauche finlandaise et le Parti de gauche suédois) mais également de pays déjà membres (le Parti socialiste populaire danois) se réunirent au sein de l'Alliance de la Gauche verte nordique, qui demeura une structure informelle jusqu'en 2004. Affichant leur volonté de siéger aux côtés des élus de la GUE, ce dernier fut alors renommé Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL).

Lors des élections de 1999, le groupe s'élargit aux post-communistes allemands du Parti du socialisme démocratique, ainsi qu'aux trotskistes grecs du Mouvement démocratique social (en) (DIKKI) et français de la liste d'alliance Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire (LO-LCR). Ces derniers demeurèrent néanmoins membres associés. En 2002, les quatre députés français du Pôle républicain décidèrent également de se joindre au groupe[réf. souhaitée].

À l'occasion des élections de 2004 en revanche, l'alliance LO-LCR perdit ses élus et le DIKKI fut dissous dans SYRIZA. Néanmoins le groupe vit l'arrivée d'élus du Bloc de gauche portugais et du Sinn Féin irlandais (un en République d’Irlande et un en Irlande du Nord), ainsi que de députés élus dans États ayant intégré l'Union lors du cinquième élargissement : les chypriotes du Parti progressiste des travailleurs (AKEL) et les tchèque du Parti communiste de Bohême et Moravie. Le groupe comptait alors 41 députés européens issus de 16 partis membres et originaires de 13 États de l'Union européenne. Il comprenait également quatre partis associés, dont trois alors non représentés au Parlement européen.

À l'issue des élections de 2009 l'effectif du groupe chuta de 41 à 35 membres. Il subit en effet les conséquences de la déroute des partis communistes italiens[réf. souhaitée], qui perdirent tous leurs élus alors qu'ils en comptaient jusqu'alors sept. De plus, l'officialisation de la défection des élus du Parti socialiste populaire danois au profit du groupe Verts/ALE, ainsi que la perte de son élu par l'Alliance de gauche finlandaise réduisirent l'Alliance de la Gauche verte nordique au seul député du Parti de gauche suédois. Le ralliement de l'un des deux élus du Centre de l'harmonie letton et les gains réalisés par les partis-membres allemand, français et portugais ne suffirent cependant pas à compenser ces pertes.

Le , à la suite des nouvelles élections européennes, le groupe gagna 18 députés, principalement espagnols, grâce aux résultats de Podemos et de la Gauche unie, devenant le cinquième groupe avec 52 membres, devançant ainsi les Verts/ALE de deux sièges.

Positionnement politique

La GUE/NGL à un rassemblement contre la directive Services à Bruxelles.

Le positionnement politique du groupe est résumé par sa déclaration constitutionnelle[8]. C'est sur ce texte que s'engagent les partis membres et les députés associés au groupe à titre individuel. Il développe une ligne politique qu'on pourrait qualifier d'« altereuropéenne », c’est-à-dire opposée à la construction européenne actuelle tout en se disant « profondément attaché à la construction européenne ».

Cette déclaration constitutionnelle pose trois piliers pour la construction d'une autre Europe :

  • le changement total des institutions afin de les rendre « pleinement démocratiques »
  • un nouveau modèle de développement écologique et rompant avec le néolibéralisme, visant à créer un « espace social commun »
  • une politique de codéveloppement et de coopération « équitable ».

Le groupe se pose ainsi dans une ligne ne tranchant pas clairement entre réformisme et révolution, laissant à chaque parti le soin de décider de la façon qu'ils jugent la plus adaptée de parvenir à ces objectifs. De ce fait, il se positionne à la fois « à l'intérieur » des institutions, tentant d'influer sur les décisions prises par codécision, et « à l'extérieur » de par sa volonté d'une « autre Union » qui ferait « table rase de Maastricht »[réf. souhaitée].

Présidents du groupe

Mandature Président(e) Pays Parti
1995-1999 Alonso José Puerta Espagne Izquierda Unida
1999-2009 Francis Wurtz France Parti communiste français
2009-2012 Lothar Bisky Allemagne Die Linke
2012-2019 Gabriele Zimmer Allemagne Die Linke
depuis 2019 Martin Schirdewan et Manon Aubry[9] Allemagne/ France Die Linke et La France insoumise

Organisation

Le groupe GUE/NGL est un groupe confédéral : il est composé de délégations nationales et de partis membres. Si les partis membres doivent partager des objectifs politiques communs, exprimés notamment dans la déclaration constitutionnelle, ils restent souverains quant à leur ligne politique. Ainsi, le groupe parlementaire apparaît parfois divisé sur certaines questions.

Les députés du groupe se réunissent régulièrement afin de préparer les séances, débattre sur les lignes politiques et voter des résolutions. Le groupe publie également des rapports sur différents sujets (Organisation mondiale du commerce, amiante, esclavage sexuel, etc.).

Le groupe comporte différents types de membres :

  • Les partis membres, qui sont pleinement membres du groupe (ils acceptent la déclaration constitutionnelle).
  • Les partis membres associés, qui ne souhaitent pas être membres à part entière.
  • Les partis ne souhaitant pas être membres mais dont les députés sont membres associés.

Ces derniers sont notamment des partis trotskistes français, entre 1999 et 2004, le Bloc de gauche portugais, le Mouvement populaire contre l'UE danois et des eurodéputés français élus en 2009 sur les listes du Front de gauche qui ne sont pas membres du Parti communiste français ou du Parti de gauche.[réf. souhaitée]

Composition actuelle

Nom Pays Affiliation Députés européens Représentation nationale
La Gauche

Die Linke

Allemagne PGE
5  /  96
69  /  709
Parti du travail de Belgique

(Partij van de Arbeid van België (PVDA)

Belgique
1  /  21
12  /  150
Parti progressiste des travailleurs

Ανορθωτικό Κόμμα Εργαζόμενου Λαού (ΑΚΕΛ)

Chypre PGE
2  /  6
16  /  56
Alliance rouge et verte

(Enhedslisten – De Rød-Grønne)

Danemark PGE - GAE - MLP
1  /  14
13  /  179
Podemos

(Podemos)

Espagne MLP
3  /  54
26  /  350
Gauche unie (Parti communiste d'Espagne)

Izquierda Unida (IU) (Partido Comunista de España)

PGE
2  /  54
6  /  350
Euskal Herria Bildu

(EH Bildu)

1  /  54
5  /  350
Alliance de gauche

(Vasemmistoliitto)

Finlande PGE - MLP
1  /  13
16  /  200
La France insoumise

(LFI)

France MLP
5  /  74
17  /  577
Gauche républicaine et socialiste

(GRS)

PGE
1  /  74
2  /  348
Syriza

Συνασπισμός Ριζοσπαστικής Αριστεράς (ΣΥΡΙΖΑ)

Grèce PGE
6  /  21
86  /  300
Sinn Féin

(SF)

Irlande
1  /  11
22  /  158
Indépendants pour le changement

(I4C)

2  /  11
1  /  158
Luke 'Ming' Flanagan

(Independant)

1  /  11
0  /  158
Parti pour les animaux

Partij voor de Dieren (PvdD)

Pays-Bas APEU
1  /  26
4  /  150
Bloc de gauche

(Bloco de Esquerda)

Portugal PGE - GAE - MLP
2  /  21
19  /  230
Parti communiste portugais

Partido Comunista Português (PCP)

2  /  21
10  /  230
Parti communiste de Bohême et Moravie

Komunistická strana Čech a Moravy (KSČM)

Tchéquie PGE (observateur)
1  /  21
15  /  200
Parti de gauche

(Vänsterpartiet)

Suède MLP
1  /  20
28  /  349

Anciens membres

Anciens membres
Député Pays membre Parti d'origine Nouveau parti Nouveau groupe européen Cause du départ
Martin Buschmann Allemagne Parti de protection des animaux Indépendant Non-Inscrits (depuis janvier 2020) Martin Buschmann quitte le groupe lorsque son passé politique auprès du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD, extrême-droite) est révélé. Il quitte également le Parti de protection des animaux en février 2020[10].

Notes et références

  1. Nordsieck 2015.
  2. (en) « How Eurosceptic is the new European Parliament? », sur BBC,
  3. (en) Ylenia Gostoli, « As right-wing populism gains, is the left lagging behind? », sur www.aljazeera.com, (consulté le )
  4. Liste de l'unité, La France insoumise
  5. Le Monde - 2 mars 2017.
  6. (en) « AGENCE EUROPE - Change of name of GUE/NGL group to be announced on Monday 18... », sur agenceurope.eu (consulté le ).
  7. « Procès-verbal - Constitution des groupes politiques - Lundi 18 janvier 2021 », sur www.europarl.europa.eu (consulté le ).
  8. Déclaration constitutionnelle du groupe GUE/NGL.
  9. « Union européenne: Manon Aubry devient la plus jeune présidente d'un groupe parlementaire », sur BFM TV, (consulté le ).
  10. (de) « Austritt aus der Partei Mensch Umwelt Tierschutz », sur Facebook Martin Buschmann MEP, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

Liens externes

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