Gétules

Gétules (en latin : Gaetuli) désigne en français un ou plusieurs peuples berbères du sud de l'Afrique du Nord[1].

Gétules

Carte situant les Gétules (Gaetuli) sur la lisière sud de l'Afrique romaine

Ethnie Berbères
Région actuelle Afrique du Nord
Frontière Romains
Maures
Numides

Selon l'historien Jehan Desanges, le terme « Gétules » désignerait plus un mode de vie qu'un peuple précis et homogène, preuve de la « grande souplesse onomastique » (Yves Mondéran) des peuples berbères dans les sources romaines.

Étymologie

Le mot Gétules vient de Gueddala, Guezoula, noms de tribus berbères[2]

Histoire

Les Gétules sont mentionnés sous ce nom en Afrique du Nord dans l'Antiquité, sur un large territoire au sud des provinces romaines d'Africa et de Maurétanie. Ils étaient selon l'historien grec Strabon le peuple le plus nombreux d'Afrique du Nord, mais également le moins connu[3].

Lorsque la Première guerre punique éclate en 264 avant notre ère le général carthaginois Hannibal Gisco engage les Gétules comme mercenaires. La principale raison est que la marine carthaginoise est si durement éprouvée, qu'Hannibal décide de prendre la voie terrestre des colonnes d'Hercule. Pour cela, il engage la cavalerie gétule qui se révèle non seulement apte à traverser l'Afrique du Nord, mais aussi d'une efficacité redoutable dans les campagnes d'Hannibal sur le continent européen, à commencer par ses campagnes en Ibérie.

L'auteur romain Pline l'Ancien, mentionne la puissance de deux tribus gétules : les Baniurae et les Autotoles (parfois nommés Autololes ou Galaules).

Pline l'Ancien les décrit comme des barbares particulièrement dangereux et toujours prêts à piller. Virgile fait de leur roi légendaire Iarbas et de ses hommes les représentants d'un peuple de guerriers redoutables[4] et Strabon les qualifie de « plus puissante des nations libyques »[5]. Salluste, dans son œuvre La Guerre de Jugurtha, les présente avec les Libyens comme « rudes, grossiers, nourris de la chair des fauves, mangeant de l'herbe comme des bêtes ».

Le pays des Gétules est aussi connu dans les sources latines pour sa pourpre[6] et ses fauves[7].

Deux siècles plus tard, les Gétules ont acquis une grande expérience guerrière, mais surtout développé l'art de négocier leurs services comme mercenaires. C'est alors qu'en 107 avant notre ère le roi numide Jugurtha, combattant l'armée romaine, fait à son tour appel à eux. Avant d'accepter, ces derniers proposent à Rome un autre contrat et c'est le consul Marius qui offre à ces derniers la promesse de terres numides ainsi que la citoyenneté romaine, ce qui a pour effet de rallier les Gétules. En 103 avant notre ère, Jugurtha est vaincu. En l'an 6 de notre ère, ils se révoltent contre Juba II. La colonie de Madaure est fondée, à en suivre Apulée, pour surveiller ces populations. Les Gétules obtiennent alors la citoyenneté romaine en grand nombre et de grandes propriétés confisquées aux Numides défaits. Rome qui cherche à profiter de cette opération offre aux Gétules des terres en bordure de la Maurétanie pour consolider ses frontières.

La sédentarisation des Gétules sur les terres confisquées n'est pas facilement acceptée par les populations numides défaites. Les Gétules continuent de soutenir les Romains pendant près d'un siècle pour écraser les révoltes populaires, allant jusqu'à participer en 19 av. J.-C. à la répression d'une révolte aux côtés de Lucius Cornelius Balbus Minor. Cette révolte enflamme toute l'Afrique du Nord de la Maurétanie à la Cyrénaïque en passant par les territoires garamantes au Sahara et numides dans le Nord, mais Balbus et ses alliés gétules réussissent à l'écraser.

Après un siècle de sédentarisation, la pratique de la cavalerie gétule finit par disparaître, et le peuple dit « gétule » avec elle. La distribution des terres éparpille la population, et sa sédentarisation contribue à la disparition de sa cavalerie. Le peuple gétule se fond ainsi dans les autres populations hamitiques du nord de l'actuelle Algérie. Rome atteint ainsi son objectif de quadriller le territoire romain du Maghreb, d'y faire régner la paix romaine et de stabiliser ses frontières sud. À partir de l'an 250 apr. J.-C. environ, plus aucune référence n'existe au sujet des « Gétules ».

Des différents peuples qui habitaient l'Afrique mineure aux temps antiques, Maures, Numides, Gétules, ces derniers sont les moins bien connus bien qu'ils fussent nombreux et répartis sur de vastes espaces. Ce qui fait dire à Strabon (XVII, 3,2) qu'ils constituent « le plus grand des peuples libyques »[8].

Les Gétules sont présents durant toute la période de la domination romaine sur l'Afrique, ce territoire que les Romains nommaient la province d'Africa ne recouvrait bien entendu que l'Afrique du Nord. Certaines de leurs tribus entraient fréquemment en contact avec les cités romaines, mais avec des intentions bien plus souvent guerrières que pacifiques. Parmi les villes où leur présence est largement attestée, on peut citer en particulier Sala en Maurétanie Tingitane – aujourd'hui Le Chella, non loin de Rabat au Maroc – et Madaure en Numidie – M'daourouch, près d'Annaba en Algérie, ville natale d'Apulée, où saint Augustin étudia[8].

Mais les Gétules ne sont pas des citadins : ils sont avant tout des pasteurs nomades. Dès l'époque protohistorique, bien avant la grande extension de l'agriculture céréalière en Numidie que Polybe attribue au règne de Massinissa, ils n'hésitaient pas à faire des razzias dans les régions agricoles.

L'étude soigneuse des textes anciens permet de mettre en évidence la mention de la présence de Gétules dans une zone continue qui va de la Petite Syrte jusqu'aux rivages de l'Atlantique.

Les Gétules occidentaux

Le long de l'océan, les Gétules occupent un vaste territoire. On peut suivre leur progression vers le nord de la Maurétanie Tingitane, aux dépens des Maures qui avaient donné leur nom à la province. Dans sa description de la Maurétanie Tingitane, Pline (V, 5 et V, 9) insiste sur la puissance de deux tribus gétules : les Baniurae et les Autololes[8].

Les Baniurae, établis dans la vallée du Sebou, occupent donc un territoire très septentrional et menacent la colonie romaine de Banasa – au Maroc, non loin de Sidi Kassem.

Les Gétules Autololes – dits aussi Autolotes et Autolotae – plus puissants, sont un danger permanent pour la ville de Sala. Tous les auteurs s'accordent à situer leur origine dans les confins méridionaux de la province romaine au voisinage du fleuve Salathos, aujourd'hui l'oued Bou Regreg au Maroc. Pline l'Ancien les dépeint comme des Barbares, particulièrement dangereux et toujours prêts à piller et à massacrer, mais aussi recherchant l'alliance de tribus moins puissantes, les Darae et Daratitae de la vallée du Dra, les Pharusi sur le versant occidental du Haut Atlas, les Masathi, sur les bords du fleuve Masath, aujourd'hui oued Massa. La localisation de ces différentes peuplades permet de circonscrire le territoire propre des Gétules Autololes autour de la région de Rhysadir (Agadir) mais il est difficile de préciser l'étendue des terres de parcours de ces nomades. Vers le nord, l'oued Bou Regreg peut être considéré comme une frontière naturelle – on a vu que la menace gétule pesait sur Sala et ses environs – ce qui n'empêchait nullement les Autololes d'envoyer des rezzous au-delà du fleuve, de préférence au moment qui suit les moissons. La limite sud, en Maurétanie Tingitane, doit être recherchée dans les régions présahariennes au-delà du Sous, tandis que dans la vallée du Dra cohabitaient Berbères et « Éthiopiens », le nom de Mélanogétules employé pour désigner ces populations faisant sans doute allusion à un important métissage.

Jusqu'à une époque tardive, le souvenir des Gétules Autololes fut entretenu par les géographes, les historiens ou même les poètes. Au Ve siècle encore, Paul Orose, écrivain chrétien auteur de l'« Adversus paganos », nous informe que de son temps les Autololes sont nommés Galaules. Aucun autre texte ne vient confirmer cette assertion, alors que le nom collectif des Gétules, à peine déformé, s'est maintenu au sud de l'Atlas jusqu'en Mauritanie. Il semble bien que les descendants des Gétules se retrouvent dans les Guedala – appelés aussi Godula et Guezzala – grande confédération sanhadja au sein de laquelle prit naissance le mouvement réformiste des Almoravides qui devaient conquérir le Maroc et créer un empire s'étendant du Sénégal à l'Ebre[8].

Les Gétules de Berbérie orientale

Nos connaissances des Gétules situés à l'est des pays de l'Atlas sont à peine meilleures que celles qui traitent des Gétules occidentaux. Cependant les Gétules qui parcouraient les steppes de la Tunisie centrale et méridionale, d'Algérie orientale et de Tripolitaine entraient en contact avec des populations libyennes qui furent en relation avec les Phéniciens, les Grecs et plus tard les Romains. En bref, les Gétules orientaux entrèrent dans l'histoire avant les autres. Il s'agit vraisemblablement de contingents de Gétules orientaux qui figuraient dans l'armée d'Hannibal. Cependant, quand Hérodote décrit et nomme les peuples libyens nomades, il ne cite à aucun moment les Gétules. Faut-il penser que ce nom ne s'imposa qu'entre le Ve et le IIIe siècle av. J.-C. ? Les spécialistes d'aujourd'hui ont tendance à considérer que le terme de Gétule désignait en fait tout Libyen menant une vie nomade et certains historiens rangent même les Garamantes parmi les Gétules[8].

Un peuple nomade qui s'intègre difficilement dans l'empire

Les premiers contacts entre les tribus gétules et des États organisés les amenèrent à pénétrer dans le tell de Numidie que les rois massyles, surtout Massinissa et Micipsa, avaient commencé à mettre en valeur. Salluste nous raconte ensuite comment Jugurtha, après ses premiers échecs et la prise de Thala par Metellus, fit appel aux Gétules. En 107 avant J.-C., Marius, nommé consul d'Afrique, reprit la guerre entamée contre Jugurtha par Metellus. Il fit lui aussi appel aux Gétules. Auréolé de son succès, il s'attacha les faveurs de l'armée en améliorant considérablement les conditions de vie du légionnaire, mais il n'oublia pas non plus ceux de ses auxiliaires gétules qui s'étaient distingués au combat : il leur fit conférer la citoyenneté et attribuer des lots de terres, sans doute arrachées aux partisans de Jugurtha. Ce n'est pas ailleurs qu'il faut chercher la fidélité sans faille dont les Gétules firent dès lors preuve envers « leur consul » et le parti populaire.

Mais l'implantation de colons gétules ne se fit pas sans heurts. Même si, comme le montre bien une carte dressée par Jean Gascou en 1964, le cognomen Gaetulus ou ses dérivés est largement répandu, attestant une implantation non négligeable de Gétules dans les cités romaines, il ne faut pas croire que la Gétulie tomba dans les mains de Rome comme un fruit bien mûr. Pendant la plus longue partie du principat d'Auguste, les armées romaines durent lutter aussi bien contre les Libyens des montagnes que les nomades des steppes. Les uns et les autres s'opposaient autant à l'implantation de colons gétules qu'à la venue d'agriculteurs italiens ruinés par la guerre civile. Tous étaient inquiets des projets de cadastre et du tracé de la grande voie stratégique qui devait relier Ammaedara (Haydra) à Tacapes (Gabès).

Bien sûr les légions romaines remportèrent de nombreuses victoires et leurs chefs eurent plus d'un triomphe. De ces triomphes ex Africa, retenons ceux de L. Autronius Paetus, en 28 avant J.-C., de L. Sempronius Atratinus en 21 avant J.-C., de L. Cornelius Balbus en 19 avant J.-C. contre les Garamantes et les Maures, de L. Pasienus Rufus en 3 après J.-C. ainsi que celui de Cn. Cornelius Lentulus en 6 après J.-C., qui avait dû faire face à une coalition qui s'étendit jusqu'aux Marmarides, à l'est de la Cyrénaïque. Malgré ces victoires, les heurts avec les populations riveraines de la petite Syrte étaient incessants. La révolte la plus virulente fut celle qui fut menée par la grande tribu – ou confédération – des Musulames, sous la conduite de Tacfarinas. En effet, une partie de la Gétulie avait été concédée au roi de Maurétanie Juba II. Or les Gétules acceptèrent mal l'idée d'être soumis à un roi vassal de Rome. La victoire des Romains, en 24 après J.-C., fut acquise en partie grâce à l'appui de l'armée de Juba, commandée par son fils Ptolémée. À partir de ce moment, les Gétules de l'Est furent rapidement intégrés dans l'Empire. Quelques années après la mort de Tacfarinas, il existait en Numidie six tribus gétules administrées par un préfet romain[8].

Le mode de vie des Gétules

Il semble bien que seul le genre de vie ait permis aux Anciens de distinguer Numides, Maures, Gétules et Garamantes. Les deux premiers peuples habitaient certainement le tell, où l'agriculture était possible. Les deux autres parcouraient les steppes et les régions prédésertiques où la vie se concentrait dans les oasis. Les Gétules, s'ils ne formèrent jamais de véritable État, entraient cependant pour une large part dans la composition des royaumes maures et numides. Si Massinissa était maître à la fois des régions de Cirta et de Leptis, il devait nécessairement dominer ou du moins contrôler les Gétules qui occupaient le sud de la Berbérie orientale. L'étendue du royaume maure de Baga nous est inconnue, de même celui de Bocchus, mais on sait que le roi des Maures allait combattre les Éthiopiens au-delà de l'Atlas[8].

Les Gétules, en contact à la fois avec les Garamantes dont il est difficile de les distinguer, avec les Éthiopiens des oasis et du Soudan et avec leurs frères de race, Numides et Maures des pays heureux du Nord, occupaient donc les immenses steppes de la Berbérie présaharienne depuis l'océan jusqu'au voisinage du Nil. Les cultivateurs que signalent çà et là Hérodote et ses successeurs, en bordure du désert ou dans les vallées arrosées de l'Atlas, subissaient la domination de ces cavaliers gétules, pasteurs et nomades. Héritiers des éleveurs de bovins du Néolithique final et prédécesseurs des chameliers, ces cavaliers nomades avaient déjà appris à remonter tous les étés vers les pâturages septentrionaux. Chemin faisant, ils construisaient et offraient à leurs défunts des sépultures originales : autels, déambulatoires, niches et chapelles qui révèlent des pratiques funéraires inconnues de leurs voisins du Nord. Quelques siècles plus tard, les Gétules avaient perdu leur identité spécifique mais leur culture et leur mode de vie perduraient dans toutes les incontrôlables populations nomades des marges sahariennes[8].

Origine et descendance

L'étymologie du nom des Gétules est encore aujourd'hui considérée comme obscure[9]. Il est attesté en grec sous la forme Γαιτοῦλοι, Gaitoûloi, et en latin sous les variantes Gaetūli et Gētūli; la région que les Gétules habitaient est nommée en grec Γαιτουλἰα, Gaitoulỉa, et en latin Gaetūlĭa[9].

Des références en Égypte ancienne aux nomades du désert datent du règne d'Akhénaton de la XVIIIe dynastie (1350 avant notre ère environ) : elles parlent de commerce de bétail avec ces peuples. Les Carthaginois, eux, indiquent qu'un prince autochtone proposa d'épouser Élyssa (ou Didon pour les Romains), la reine fondatrice de Carthage vers l'an 815 avant notre ère. Même sans preuve indiscutable que les « Gétules » des Romains soient bien les mêmes peuples que ceux signalés par les Égyptiens ou les Puniques, on a supposé, par probabilité, qu'il s'agit de nomades sahariens, peut-être sédentarisés dans les oasis, issus de la civilisation capsienne, dont les traces archéologiques et artistiques datent de la protohistoire, au IIIe millénaire av. J.‑C..

On a aussi relié les Gétules au calendrier berbère qui commence vers 943-949 avant notre ère. Le début de ce calendrier ferait suite à la victoire d'une coalition de Gétules sur les Égyptiens. Cette coalition, formée par les tribus gétules d'Afrique du Nord est partie du sud-ouest algérien, renforçant ses effectifs en cours de route partout où elle passait en Afrique du Nord. La coalition dirigée par Sheshonq (nom berbère : Sheshnaq) a vaincu le pharaon Psousennès II. À la suite de cette victoire Sheshnaq épouse la fille du pharaon, s'installe sur le trône d'Égypte sous le nom de Sheshonq en 952 av. J.-C., et fonde ainsi la XXIIe dynastie. Il installe sa résidence à Bubastis, et détache tout de suite des régiments à Fayoum, une ville où plusieurs unités guerrières égyptiennes sont basées. Ces dernières se rallient finalement à lui le confirmant ainsi sur le trône. Sheshnaq aurait poursuivi ensuite sa percée vers le Moyen-Orient après avoir renforcé de cette façon sa coalition en Égypte, il se mit à conquérir plusieurs territoires en Syrie, Palestine, Phénicie (actuel Liban) et dans le royaume d'Israël où il s'empare de Ghaza et pille Jérusalem. Cet événement est mentionné dans l'Ancien Testament qui évoque le pillage de ce chef gétule de la tribu des Machaouach.

Les Gétules sont décrits comme des nomades, remarquables cavaliers qui se concentrent dans les oasis du Sahara occidental, dans ce qui est aujourd'hui le désert algérien, sur de vastes régions du nord-ouest de l'Afrique, au sud de la Numidie et de la Maurétanie, à l'époque de l'occupation romaine de l'Afrique[10]. Strabon[5] en fait des voisins méridionaux des Garamantes. On suppose que les Gétules ont adopté le cheval par le biais des Égyptiens, qui l'ont eux-mêmes reçu des peuples d'Asie centrale. Contrairement aux Capsiens qui avaient connu un Sahara de savanes, de lacs et de fleuves, les Gétules vécurent surtout le long des versants méridionaux de la chaîne de l'Atlas, relativement épargnés par la désertification progressive du Sahara.

Quoi qu'il en soit, les Gétules développent une cavalerie efficace, et contrôlent ainsi deux routes transsahariennes. L'une part de Chella, l'actuelle Salé au Maroc, et l'autre de Madaure (actuelle Mdaourouch, à l'est de l'Algérie wilaya de Souk Ahras) : les deux aboutissent au fleuve Niger. Ces territoires sont aujourd'hui ceux des Nememchas dans l'actuel Souk Ahras et Tébessa, qui, comme les Gétules antiques, ont été des pasteurs nomades, des marchands de sel, d'épices, d'esclaves, et des guerriers menant des razzias contre les populations sédentarisées du Nord ou du Sud du désert, ou louant leurs services comme mercenaires.

Selon le chercheur Émile Félix Gautier les ancêtres des Zénètes actuels pénètrent au Maghreb vers le Ve siècle, durant l'Antiquité tardive, et Gabriel Camps pense qu'ils se substituent aux Gétules[11]: il distingue les Gétules des Numides et des Maures.

Mais selon Rachid Bellil[12], les chercheurs de l'époque coloniale en Algérie n'ont pas approché les Zénètes et ils n'ont pas perçu la dimension linguistique du peuple Zénète, qui, selon Ibn Khaldoun et l'historiographie algérienne contemporaine, n'ont pas « remplacé », mais « font partie » des plus anciennes tribus berbères désignées par les Romains comme « gétules ».

L'historien Ernest Mercier désigne comme « gétules » les deux confédérations berbères Zénètes[13] et Sanhadjas[13], ainsi que les Houaras, les Goumara et les Masmoudas[14].

Notes et références

  1. Histoire ancienne de l'Afrique du Nord. Tome V. Stéphane Gsell. Librairie Hachette. 1927.
  2. Barbaros ou Amazigh. Ethnonymes et histoire politique en Afrique du Nord, Foudil Cheriguen, Année 1987, p9
  3. L'Afrique et son environnement européen et asiatique. Jean Jolly. L'Harmattan. 2008. Cartes pages 14 à 23.
  4. Énéide, IV - 36, 40, 196ss et 326
  5. Strabon, Géographie, XVII, 3, 19
  6. Ovide, Fastes, II,319
  7. Énéide, V,352
  8. « Gabriel Camps, Les Gétules, guerriers nomades dans l'Africa romaine - Clio - Voyage Culturel », sur www.clio.fr (consulté le )
  9. Serge Losique, Dictionnaire étymologique des noms de pays et de peuples, Klincksieck, 1971, p. 107.
  10. Gabriel Camps, Berbères. Aux marges de l’histoire, Toulouse, 1980.
  11. Berbères : aux marges de l'histoire. Par Gabriel Camps. Publié par Éditions des Hespérides, 1980. page 128
  12. Rachid Bellil, Les oasis du Gourara (Sahara algérien), Institut national des langues et civilisations orientales, Centre de recherches berbères, Peeters Publishers, 1999, (ISBN 9042907215)
  13. Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830). Paris. Édition Ernest Leroux, Tome I, Page 44
  14. Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830). Paris. Édition Ernest Leroux, Tome I, Page 182 (note de page).

Sources

Voir aussi

Bibliographie

  • G. Camps, « Gudâla/Guezula », dans Encyclopédie berbère, vol.21 (Edisud 1999), p. 3223-3224
  • J. Desanges, « Gétules », dans Encyclopédie berbère, vol.20 (Edisud 1998), p. 3063-3065
  • Yves Moderan, « Les Maures et l’Afrique romaine (IVe – VIIe siècles) », Paris, É.F.R, 2003.

Articles connexes

Liens externes

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