Théorie du complot du génocide blanc

La théorie du complot du génocide blanc est une théorie conspirationniste d'extrême droite associée aux idéologies racialiste, néonazie, identitaire, nationaliste blanche, suprémaciste et séparatiste blanche[1], qui soutient que l'immigration de masse, l'intégration raciale, le métissage, de faibles taux de fécondité des Blancs, l’avortement, la confiscation de terres des Blancs, la violence organisée contre eux[2] ou leur élimination y compris dans les pays à majorité blanche seraient hypothétiquement encouragés. Cette théorie considérée comme complotiste d'ultradroite soutient que ces actions visent à remplacer, éliminer ou liquider délibérément les populations blanches[3], à démanteler le pouvoir collectif blanc[4], à rendre la race blanche minoritaire et à faire en sorte que les Blancs disparaissent par assimilation forcée[2] ou par un génocide violent[5].

Historique et contextes d'utilisation de la théorie

États-Unis

Cette théorie a été développée vers 1995 par le suprémaciste blanc américain et néo-nazi David Lane. La phrase « antiraciste est un mot de code pour anti-blanc », popularisée en 2006 par le nationaliste blanc Robert Whitaker (en), est associée au sujet du génocide blanc[6]. Il est apparu sur des panneaux publicitaires aux États-Unis près de Birmingham, en Alabama et de Harrison, dans l'Arkansas.

Allemagne

Des théories du complot similaires faisaient partie du discours officiel de l'Allemagne nazie, comme le montre une brochure écrite pour le « département de la recherche sur la question juive » de « l'Institut du Reich » de Walter Frank avec le titre « Les nations blanches meurent-elles? L'avenir des Blancs et les nations de couleur à la lumière des statistiques biologiques ».[réf. nécessaire]

France

La théorie a été couramment utilisée à la fois de manière interchangeable,[7] et comme une version plus large et plus extrême de la théorie conspirationniste du grand remplacement de Renaud Camus sur un grand complot qui cible la population chrétienne blanche en France[8].

Afrique du Sud

En , le président des États-Unis Donald Trump charge le secrétaire d'État Mike Pompeo dans un tweet de politique étrangère de mener une enquête sur « les saisies et les expropriations de terres et de fermes et les massacres massifs d'agriculteurs » en Afrique du Sud, affirmant que « le gouvernement sud-africain s'empare maintenant des terres d'agriculteurs blancs ». Le gouvernement sud-africain réagit et critique le tweet jugé clivant et basé sur de fausses rumeurs[9],[10], tandis que certains journalistes accusent le président d'avoir souscrit à la théorie du génocide blanc et d'être sous l'influence de l'extrême-droite[11],[12]. Le politicien Julius Malema répond qu'il n'y a pas de génocide blanc en Afrique du Sud, mais un génocide noir aux États-Unis ainsi qu'en Afrique du Sud, et AfriForum, organisation de défense des intérêts des Afrikaners, elle-même accusée de soutenir la théorie du génocide blanc, accusation qu'elle nie[13], exprime son soutien pour la position de Trump, demandant une pression politique des États-Unis sur le gouvernement sud-africain pour stopper les expropriations de terres[10].

Références

  1. (en) Andrew Fergus Wilson, « #whitegenocide, the alt-right and conspiracy theory: How secrecy and suspicion contributed to the mainstreaming of hate. », Secrecy & Society, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Chris Zappone, « The high price of 'white genocide' politics for Australia », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en-GB) Jason Wilson, « White farmers: how a far-right idea was planted in Donald Trump's mind », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Donald Trump's "white genocide" rhetoric: A dangerous escalation of racism », sur Salon, (consulté le ).
  5. (en) Jeffrey Kaplan, Encyclopedia of White Power : A Sourcebook on the Radical Racist Right, Rowman & Littlefield, , 585 p. (ISBN 978-0-7425-0340-3, lire en ligne)
  6. (en-US) Madison Underwood, « Where does that billboard phrase, 'Anti-racist is a code word for anti-white,' come from? It's not new », sur al.com, (consulté le ).
  7. (en) « Day of the trope: White nationalist memes thrive on Reddit's r/The_Donald », sur Southern Poverty Law Center (consulté le ).
  8. (en-US) Chris di Pasquale, « Why the alt-right want to call Australia home », sur Overland literary journal (consulté le ).
  9. AFP, « Les fermiers sud-africains furieux après le tweet de Trump sur la réforme agraire », Le Point, (consulté le ).
  10. Associated Press, « South Africa blasts Trump over tweet it says is racially divisive », sur latimes.com (consulté le ).
  11. (en-GB) Jason Wilson, « White farmers: how a far-right idea was planted in Donald Trump's mind », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Jennifer Williams, « Trump’s tweet echoing white nationalist propaganda about South African farmers, explained », sur Vox, (consulté le )
  13. (en-GB) Farouk Chothia, « The groups playing on the fears of a 'white genocide’ », BBC News, (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Théories similaires

Articles connexes

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