Frederick Charles Frank

Frederick Charles Frank (né le à Port Natal, en Afrique du Sud, et mort le ) est un physicien théoricien[1] anglais, passé à la postérité pour ses recherches sur les dislocations dans les cristaux, et plus particulièrement le mécanisme des sources de Frank–Read ; mais il est également le concepteur du mécanisme chimique dit réaction cyclol (milieu[2] des années 1930), et a apporté bien d'autres contributions à la physique de l'état solide, à la géophysique et a la théorie des cristaux liquides.

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Années de formation

Né en Afrique du Sud, il grandit en Angleterre où ses parents étaient retournés avant 1914. Il fréquenta l'école élémentaire de Thetford, le lycée d'Ipswich puis étudia la chimie à Lincoln College (Oxford), et soutint sa thèse de doctorat au département des Sciences de l’ingénieur.

Carrière académique

Jusqu'à la Seconde guerre mondiale, il se partageait entre un laboratoire de physique à Berlin et l'université de Cambridge, où il menait des recherches sur la chimie des colloïdes. Au début de la guerre, il fut affecté au centre expérimental de défense chimique à Porton Down, dans le Wiltshire ; mais dès 1940 (année où il épousa Maïta Asche[3].), il était transféré auprès de la Direction auxiliaire du Renseignement du Ministère de l'Air (Science) et y demeura jusqu'à la victoire. Ses états de service lui valurent l'élévation au rang d'Officier du très Excellent Order of the British Empire en 1946[4].

Après la guerre, il rejoignit le Département de Physique de l’Université de Bristol pour y poursuivre des recherches en physique de l’état solide, mais il s’orienta très vite vers le problème des dislocations dans les cristaux[5]. Ses travaux, menés avec Burton et Cabrera, concernaient le rôle que jouent les dislocations dans la croissance des cristaux. Hormis les défauts cristallins, il étudiait la rhéologie des polymères, la théorie des cristaux liquides, la convection du manteau terrestre ou l’origine de l’homochiralité biologique[6]. Nommé maître de conférence en 1951, titulaire de la chaire Melville-Wills en 1954 puis de la chaire Henry Overton Wills, il devint enfin directeur du laboratoire H. H. Wills en 1969. Il a pris sa retraite en 1976, mais continuait d’assister aux conférences de l’université, partageant le reste de son temps entre l'écriture d'articles et sa correspondance avec des collègues tard dans les années 1990[3]. Il a assuré la retranscription des manuscrits de Farm Hall relatifs à l'Opération Epsilon au-delà de ses 80 ans[7].

Distinctions

Frank a été élu Fellow of the Royal Society[8] en 1954, Officier de l'Ordre de l'Empire britannique, membre de la Royal Society où il donna la traditionnelle Conférence Baker en 1973. Il fut anobli en 1977, et a été distingué docteur honoris causa de plusieurs universités[1].

En 1967 il a été décoré de la médaille A. A. Griffith[9].

En 1994, il s'est vu décerner la plus haute récompense de la Royal Society : la médaille Copley, en reconnaissance de « ses contributions fondamentales à la théorie des édifices cristallins, en particulier le mécanisme de croissance des dislocations et ses conséquences sur les interfaces et l'épitaxie ; à la compréhension fondamentale des cristaux liquides et au concept de disclination ; enfin pour avoir étendu les critères de cristallinité aux édifices apériodiques. »

Notes et références

  1. D'après Coll., The Oxford Dictionary of National Biography, (DOI 10.1093/ref:odnb/68884)
  2. D'après F. C. Frank, « Energy of Formation of 'Cyclol' Molecules », Nature, vol. 138, no 3484, , p. 242 (DOI 10.1038/138242a0, Bibcode 1936Natur.138..242F)
  3. Bob Chambers, « Obituary: Sir Charles Frank », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
  4. D'après Maurice Kleman, « Obituary Sir Frederick Charles Frank, OBE (1911–1998) », Liquid Crystals, vol. 25:5, , p. 543–544 (DOI 10.1080/026782998205804)
  5. F. C. Frank et W. T. Read Jr, « Multiplication Processes for Slow Moving Dislocations », Physical Review, vol. 79, no 4, , p. 722-723 (DOI 10.1103/PhysRev.79.722, Bibcode 1950PhRv...79..722F)
  6. D'après F.C. Frank, « On spontaneous asymmetric synthesis », Biochimica et Biophysica Acta, Elsevier, vol. 11, , p. 459–463 (DOI 10.1016/0006-3002(53)90082-1)
  7. Charles Frank, Operation Epsilon : The Farm Hall Transcripts, University of California Press, , 313 p. (ISBN 978-0-520-08499-5, lire en ligne), p. 313
  8. F. R. N. Nabarro et J. F. Nye, « Sir (Frederick) Charles Frank, O.B.E. 6 March 1911 – 5 April 1998: Elected F.R.S. 1954 », Biographical Memoirs of Fellows of the Royal Society, vol. 46, , p. 177 (DOI 10.1098/rsbm.1999.0079)
  9. The National Archives – MATERIALS SCIENCE CLUB NCUACS 15.8.89/F.186, F.187 1967, 1971–73 (Section F Societies and Organisations NCUACS 15.8.89/F.186 1967–1971) – Contents: Brief correspondence, programme of 1967 AGM and Conference on Materials in Archaeology, Banbury, 22–23 septembre.

Liens externes

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