Franz Dölger

Franz Dölger naquit le 4 octobre 1891 à Kleinwallstadt, ville de Basse-Franconie (Allemagne) et fit ses études au lycée Kronberg d’Aschaffenburg. Il étudia ensuite la philologie classique à Munich sous la direction d’Otto Crusius et Albert Rehm où il s’orienta vers les études byzantines. En 1913 et en 1919 il passa le brevet d’enseignement. Mobilisé pendant la guerre, il reçut la médaille de fer (classe II) et la médaille du mérite militaire de Bavière. Il reçut son doctorat à Munich en 1919, mais au lieu de se diriger vers l’enseignement, il opta pour la bibliothéconomie, devint d’abord employé de la Bibliothèque d’État de Bavière, puis en 1921, de la bibliothèque de l’Université de Munich où il fut bibliothécaire en chef jusqu’en 1931. Le plus important projet qu’il dirigea durant cette période fut celui de la mise sur pied d’un index des collections[1]. En 1925, il compléta son habilitation universitaire avec une thèse portant sur l’administration financière byzantine aux X^e siècle et XI^e siècle. Ce travail devait permettre aux études byzantines de devenir l’une des disciplines de l’histoire économique. De 1931 jusqu’à sa retraite comme professeur émérite en 1958, il enseigna la philologie grecque du Moyen Âge et de l’époque contemporaine.

Dölger fut membre du Parti populaire bavarois et membre des Stahlhelm (Casques d’acier) jusqu’à l’intégration de ce mouvement dans les rangs des SA en 1934. Il devait se retirer des SA peu après et ne devint jamais membre du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP)[2]. En novembre 1946, il fut démis de sa fonction de professeur et perdit son poste de secrétaire à l’Académie bavaroise des sciences. En 1947 il fut classé par décision judiciaire comme « débile mental »[3].

Les travaux de Dölger lui vaudront nombre de distinctions dans le monde universitaire. Il devint ainsi membre titulaire de l’Académie bavaroise des sciences en 1935[4], membre correspondant de l’Académie allemande des sciences de Berlin en 1955[5], membre de l’Académie des sciences autrichienne, de l’Académie d’Athènes, de l’Académie des sciences de Bulgarie, de la British Academy, de l’Académie royale de Belgique, ainsi que de la Società Italiana di Storia del Diritto. Les universités d’Athènes (1937), de Thessalonique et de Sofia (1939) lui ont conféré un doctorat honorifique[6]. Sa Bavière natale lui remit l’ordre du mérite bavarois en 1959 et la République fédérale d’Allemagne lui conféra le même honneur en 1962, ainsi que la Grande Croix avec étoile en 1965.

De 1931 à 1963, Dölger dirigea la revue Byzantinischen Zeitschrift (Journal des études byzantines). Il joua un rôle considérable dans le développement de sa propre discipline. Il fut ainsi le créateur de la « diplomatique »[N 1] en tant que branche autonome des études byzantines. Outre de nombreuses monographies qui furent réunies en deux recueils, son traitement sur les diplômes des empereurs byzantins devaient faire date. Il parvint à réunir en cinq volumes quelque 3555 documents émis par les empereurs byzantins ou leur administration[7]. Pour la première fois fut publiée sous le titre de « Aus den Scharzkammern des Heiligen Berges » (Tiré du trésor de la montagne sainte), une impressionnante documentation tirée des archives du Mont Athos. Celle-ci parut l’année de sa mort en même temps que le manuel de Karayannopoulos sur les documents impériaux de l’empire byzantin.

• (de) Beck, Hans-Georg. “Franz Dölger. 4.10.1891–5.11.1968”. (dans) Bayerische Akademie der Wissenschaften. Jahrbuch 1969, ISSN 0084-6090, pp. 212–215.

• (de) Dölger, Franz. "Der Schlagwortkatalog der Universitätsbibliothek München". (dans) Zentralblatt für Bibliothekswesen 45, 1928.

• (de) Habermann, Alexandra, Rainer Klemmt, Frauke Siefkes. Lexikon deutscher wissenschaftlicher Bibliothekare 1925–1980. Klostermann, Frankfurt am Main 1985, (ISBN 3-465-01664-5).

• (de) Hoeck, Johannes Maria (éd.). « Festschrift, Franz Dölger zum 60. Geburtstage gewidmet » (dans) Byzantinische Zeitschrift 44, 1951, (ISSN 0007-7704).

• (de) Hose, Martin. “Franz Dölger (1891–1968). Ein Leben für die byzantinische Diplomatik”. (dans) Dietmar Willoweit, Ellen Latzin (éd.). Denker, Forscher und Entdecker. Eine Geschichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften in historischen Porträts. Beck, München 2009, (ISBN 978-3-406-58511-1), pp.  307–321.

• (de) Rill, Bern. “Dölger, Franz (1891–1968)”. (dans) Rüdiger vom Bruch, Rainer A. Müller (éd.). Historikerlexikon. Von der Antike bis zum 20. Jahrhundert (= Beck'sche Reihe 405). Beck, München 1991, (ISBN 3-406-33997-2).

• (de) Wirth, Peter (éd.). Polychronion. Festschrift Franz Dölger zum 75. Geburtstag (= Corpus der griechischen Urkunden des Mittelalters und der neueren Zeit. Reihe D, Beihefte 1, ZDB-ID 2254408-2). Winter, Heidelberg 1966.