François Righi

Admis en 1963 à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, François Righi intègre l’année suivante l’École des arts appliqués de Paris et fréquente l’atelier du graveur Pierre Guastalla. Mais une passion, révélée très tôt pour la danse qu’il pratiquait durant ses années-lycée, le pousse à abandonner ces études initiales : d’abord formé à la danse classique espagnole par le danseur-chorégraphe José Torres[1] puis à la danse contemporaine et primitive par Christiane de Rougemont[2], il devient danseur professionnel à partir de 1965. C’est en 1970, après son service militaire (à La Réunion), qu’il décide de revenir aux arts plastiques, en poursuivant la pratique de la gravure avec Jean Delpech.

En 1974, il entame un voyage à pied de 3 000 km dans la Sierra Madre occidentale, au Mexique[3]. Lors d’un séjour chez les Indiens Huichols, il écrit un texte qui fera l’objet l’année suivante de sa première publication, et pour laquelle il réalisera 18 gravures : Flèche-en-ciel[4]. François Righi décide alors de consacrer sa vie à la création de livres d'artiste, pour lesquels il choisit ou écrit des textes, grave des illustrations, conçoit maquette et fabrication, imprime, etc.[3]. Le livre devient un lieu de création totale, personnelle, et toujours renouvelée. "François Righi a fait du livre le lieu central de son travail plastique… Il est l’armature de son travail. Le reste –estampes, dessins, objets, installations, performances– trouve place dans son orbite" (M.J. Boistard)[5]. La naissance de chaque livre succède ou précède un ensemble d’œuvres qui appartiennent de fait à son apparition et à sa vie : gravures, peintures, installations, collages, autant de techniques qui permettent à François Righi d’avancer graduellement vers le cœur du livre. « Il faut faire entrer dans un livre la notion de parcours » dit-il[6].

Il fonde en 1986 sa propre maison d’édition, Le Tailleur d’images[7] qui deviendra en 2003 D'ailleurs-l'image[8] et en 2008 Les livres sont muets[9]. Ayant réalisé plus de 55 livres, tirés à très petit nombre, sur des papiers précieux et selon des techniques les plus artisanales, le travail de François Righi s’inscrit dans le mouvement très actif de la bibliophilie contemporaine. Tous ses ouvrages figurent dans les grandes institutions publiques et privées, tant en France qu’à l’étranger[10].

• Du fil des heures aux signes caractéristiques 18 eaux-fortes enluminées, texte gravé, 1977
• Le Livre d’un rendez-vous 10 gravures en relief dont une de texte, 1981
• Notes sur quelques images dorées 6 eaux-fortes enluminées, typographie Jean-Jacques Sergent, 1990
• Pavo. Fragment sur le paon bleu 10 gravures en taille d’épargne, typographie Émile Moreau, 1986
• Recoins de ma vie de Erik Satie, 6 gravures, typographie Jean-Jacques Sergent, 1987
• Le Dernier Voyage de Brandan de Kenneth White, douze compositions et textes calligraphiés, sérigraphiés par Jean-Marie Biardeau, 1988
• Le Songe d’un paonophile, ou la Seizième Similitude 15 eaux-fortes, typographie de François Da Ros, 1993
• Le Miroir volatil de Robert Marteau, 12 eaux-fortes, 20 empreintes et 1 pointe-sèche, typographie Émile Moreau, 2003
• Un livre muet pour Jean Lallemant le jeune 13 dessins en sérigraphie, typographie Émile Moreau, 2005
• Petit Jour 14 gravures en taille d’épargne, 2011
• Heures dispersées de Marie Grégoire, 3 gravures en taille d’épargne, 14 dessins lithographiés par Michael Woolworth, typographie Émile Moreau, 2014
• Kopis, ou la séparation des songes 34 pages dont 19 gravées et imprimées en relief par F. Righi, 2017

• 1981 Paris, Galerie La Passerelle : Quatre-vingt-une lettres à Victor Segalen
• 1987 Paris, Galerie Philippe Casini : Danger/paon
• 1991 Limoges, F.R.A.C. Limousin : Summa Pavonica (catalogue)
• 1992 Bourges, Château d'eau : Le Songe d'un paonophile (catalogue)
• 1993 Istanbul, Sainte-Irène, Palais du Topkapi : Sept artistes contemporains français (catalogue)[12]
• 1997 Munich, Bayerische Staatsbibliothek : François Righi/Les livres (catalogue)
• 1997 Paris, Galerie Philippe Casini : Trouvez Hortense
• 2004 Bourges, Musée des arts décoratifs : L’Univers à l’aune Lallemant[13]
• 2007 Roanne, Médiathèque : Des livres, le spectre d’une exposition impossible / Dédicace à James Lee Byars[14]
• 2013 Paris, Espace Despalles : Copia
• 2016 New York, Grolier Club : The imaginative French book in the 21th century (catalogue)[15]
• 2019 Nançay, Galerie Capazza : Nulla dies sine linea (catalogue)
• 2020 Saint-Restitut, Centre d'art contemporain de Saint-Restitut : Osiris

• Recensions pour François Righi par Nicolas Pesquès, Centre d'art contemporain de Saint-Restitut, 2020 (ISBN 978-2-9573068-0-0)
• Feux personnels par François Righi, Paris-Nançay, Galerie Capazza, 2010 (ISBN 978-2-915241-44-0) (notice BnF n^o FRBNF42298990)
• Un livre par Jean-Claude Mattrat et François Righi, Iconomoteur et D’ailleurs-l’image, 2005 (ISBN 2-916098-00-3)
• François Righi, les livres, bibliographie raisonnée par Éric Lefebvre, avec une préface de Georges Coppel. Saint-Pryvé, Ass. Mathieu Vivian, 1995
• Contrôle paonologique par François Righi, Espace d’art contemporrain de Juvisy, 1993
• François Righi, Summa Pavonica par Frédéric Paul, Ramon Tio Bellido et François Righi. Limoges, FRAC limousin, 1991. (ISBN 2-908257-06-8)
• François Righi, livres 1975-1988 par Ramon Tio Bellido, François Righi, Uzerche, Pays-paysage, 1988
• Abrégé de paonologie par François Righi. Introduction de Jacques Dieu. Paris, Philippe Casini, 1987 (ISBN 2-906664-00-6)

• François Righi, Pavo, documentaire de Tony Caswell, 1988
• François Righi, danger paon, documentaire de Claire Childeric 15 min Production CNAP 1991[16]
• Palliatif imparfait, de Jérôme Fino, 2007[17]
• Essai de reconstitution : captation d’une performance de F. Righi et J.C. Mattrat, par Jean-Pierre Giraudon, 2010[18]
• La faim du monde, François Righi, de Dorian Lebeau et Adrien Pagotto. Production Niveau 5, 2019.
• Impressions, de Dorian Lebeau et Adrien Pagotto. Avec les participations de François Righi, Alain de La Bourdonnaye, Claire Illouz et la poétesse américaine Marsha Pomerantz. Production Niveau 5, 2020.

• Les livres sont muets : François Righi de Paul van Capelleveen, in Artists and others, Pays-Bas, Vantilt publishers, 2016. (ISBN 978-9-46004-268-3)
• Comment j’ai fait certains livres entretien de François de Boisseuil avec F. Righi in Jean-Jacques Sergent, soldat de plomb. Grenoble, Éditions Cent Pages, 2013 (ISBN 978-2-9163-9042-0)
• Les Pièges à mystère de François Righi par Marie-Jeanne Boistard, Bibliothèque (s) Revue de l’Association des bibliothécaires de France, n°50 mai 2010[5]
• François Righi, parcours par Robert Marteau et Marie-Jeanne Boistard, Art absolument, n°25 juin 2008
• François Righi par Étienne Cornevin, Nouvelles Hybrides, n°3, 2004 (ISBN 2-915092-07-9)
• L’Artiste et les Livres entretien de Monique Pauzat avec François Righi, Machines à feuilles, N°8 décembre 1999
• Dictionnaire Bénézit volume 11, Paris, Gründ éditeur, 1999
• François Righi, H. in Working Proof: Reviews of Prints, Photographs, and Multiples, vol.2 n°3, New York, 1998
• Bücher mit hohem Kunstansprunch Suddentsche Zeitung, München, 6 mai 1997
• François Righi : « Trouvez Hortense » par Henri-François Debailleux, Libération du 30 mai 1997
• Les Livres de François Righi dossier de Yves Bergeret, Art & métiers du livre, n°195, 1996
• François Righi par Henri-François Debailleux, Libération du 19 janvier 1996
• François Righi par Jean-Yves Jouannais, Art press n°150, 1990

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