François Marius Baudoin

Né à Nice le , François Marius Baudoin est un homme politique français. Sa carrière commence au ministère des Finances en 1887. Il part pour l'Indochine comme commis de résidence en 1888, en Annam. Il devient en 1895 secrétaire particulier du résident supérieur puis chancelier de résidence. Il est commissaire du gouvernement au Laos en 1896. il devient administrateur en 1900, puis administrateur de 1re classe en 1910. Il est nommé résident supérieur au Cambodge en 1911. Il assure par intérim les fonctions de gouverneur général de l’Indochine, en 1922-1923, et prend sa retraite en 1926. Il est titulaire des Palmes académiques, en 1903 et de la Légion d’honneur, en 1911.

L'affaire du Bokor

« Inventeur » de la station climatique du Bokor, François Baudouin ne recule devant aucun sacrifice financier pour édifier ce que ses détracteurs qualifieront de « folie Baudouin ». Il fait rafler des milliers de prisonniers pour en construire la route d'accès et le palace inauguré le jour de la saint Valentin 1925, « un pseudo sanatorium qui est en réalité un palais de luxe »[1]. Un rapport est alors commandé par le ministère des colonies établissant le nombre de morts à 881[2]. Au cours du procès Bardez, l'avocat Lortat-Jacob est poursuivi pour avoir déclaré au sujet du Bokor : « Vous pouvez la monter aujourd’hui sans crainte [la route du Bokor], les soubassements sont à l’épreuve, car ils sont consolidés d’ossements humains blanchis. En haut, en guise du calvaire qui s’imposait — un pardon — c’est un palace qui dresse son orgueilleuse silhouette. Mais, sur ce palace, on a oublié de faire flotter le drapeau noir portant comme emblème un crâne et deux tibias entrecroisés[3]. » Il est relaxé, la cour d'appel de Saïgon jugeant que « la phrase incriminée signifie que le protectorat du Cambodge n’a pas reculé devant la cruelle disproportion entre le nombre élevé de décès dans la main-d’œuvre et l’importance plutôt faible de l’objectif poursuivi, à savoir la construction d’un hôtel ; qu’enfin nos couleurs nationales flottent mieux à l’aise là où les bienfaits de la paix française apparaissent plus nettement que sur le chemin de Bokor… »[3]

Baudoin peut malgré tout continuer sa carrière, mais les journaux anticolonialistes et les députés communistes à la chambre qualifieront le Résident supérieur de « triste héros du Bokor »[4].

Bibliographie

Il a écrit plusieurs ouvrages illustrés de ses clichés.

  • Bulletin économique de l'Indochine,
  • Le Cambodge pendant et après la grande guerre, Phnom Penh, Société d'éditions khmer,

Références

  1. Marcel Cachin, chambre des députés, 18 mars 1927.
  2. « Au Cambodge, les crimes se suivent... », L'Humanité, (lire en ligne).
  3. R. A. Lortat-Jacob, avocat à la cour d'appel de Saïgon, Sauvons l'Indochine, Paris, Éditions de « la Griffe », (lire en ligne).
  4. E. Dejean de la Batie, « Toujours ce prestige du conquérant ! Autour de la retraite du résident supérieur Baudoin », L’Écho annamite, (lire en ligne).
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