François-Xavier Menoud

François-Xavier Menoud, né le à La Magne et mort le à Fribourg, est une personnalité politique, suisse, membre du parti conservateur.

Famille

Catholique, originaire de La Joux et La Magne, François-Xavier est le fils de Joseph Menoud (né en 1799) et de Marguerite Menoud. Joseph Menoud fait partie d’une famille de notables locaux : il est syndic de La Magne, juge de paix et député (1831–1847). Fils d’un agriculteur aisé, François-Xavier épouse Marie Frossard, fille du juge cantonal François-Laurent Frossard (1789–1874). Celui-ci est député (1831, 1848–1866, 1871–1874) et conseiller d'État (1831–1839). Libéral puis radical modéré, Frossard se rallie aux libéraux-conservateurs en 1856 et devient juge cantonal. Il joue un grand rôle dans la carrière de François-Xavier Menoud. Le frère de celui-ci, Félicien Menoud (1832–1924), est syndic de La Joux et l’un des organisateurs de la journée de Posieux en 1852. Paul Menoud (1861–1916), fils de François-Xavier, est commissaire de police, député au Grand Conseil (1901–1915) et conseiller communal de la capitale (1907–1916). Après son activité policière, il est administrateur de la Brasserie Beauregard, puis il travaille à l’Établissement cantonal d’assurance des bâtiments.

Biographie

François-Xavier fait son école primaire dans son village, puis le quitte pour Romont, en 1834 où il suit les cours du chanoine Lhoste. Il étudie ensuite au Collège Saint-Michel jusqu’au baccalauréat. Il part à l’étranger et enseigne deux ans au Thérésianum à Innsbruck (1845–1846). De retour à Fribourg (1847), il est secrétaire du Conseil de l'Éducation, lorsqu’éclate la guerre du Sonderbund à laquelle il participe comme sous-lieutenant. Il travaille dix mois, en 1847–1848, au bureau de l’avocat Wuilleret. Il doit s’exiler durant quatre ans, car il a participé à une insurrection manquée contre le régime radical (22 octobre 1848). Il vit en France, donnant des leçons privées à Lyon (1848), puis en étant précepteur auprès de la famille du vicomte de La Chapelle à Uxelles (1849–1851). Revenu à Fribourg, il suit les cours de l'École de Droit (1852–1854) et effectue en même temps un stage chez le notaire Tissot. Il obtient son brevet de capacité notariale le 21 novembre 1854. Il exerce d’abord le notariat en Gruyère (1852–1854), puis dans la Sarine (1854–1876).

Menoud commence sa carrière politique au Grand Conseil fribourgeois : élu en décembre 1856, il va y rester 45 ans, se retirant en 1901 et permettant à son fils Paul d’y entrer. Menoud siège également sous la Coupole fédérale : le Grand Conseil le désigne à six reprises au Conseil des États, où il siège de 1872 à 1883. Il est élu une première fois au Conseil d'État le 8 mai 1874, mais il décline cet honneur pour des raisons professionnelles (il hésite à quitter sa fructueuse étude notariale) et familiales, son beau-père Frossard lui déconseillant d’accepter. Théraulaz devient alors conseiller d'État. Menoud est élu à nouveau le 1er août 1876, succédant à Théodore Perroud aux Travaux publics (1876–1878). Il est ensuite directeur de la Justice (1878–1881). Il rédige le code de procédure pénale ainsi que les lois sur l’état civil et sur le mariage.

Mais c’est à la direction des Finances (1882–1892) qu’il va donner sa pleine mesure. Poursuivant l’œuvre de Weck-Reynold, il réduit la dette de l'État. Il peut réaliser des emprunts de conversion avantageux pour le canton. Il fait modifier la loi sur l’enregistrement (1882) et il réussit à faire passer la loi sur la banque de l'État (1892).

Menoud est rapidement un des hommes forts du gouvernement, partageant les présidences de celui-ci avec Weck-Reynold, puis avec Alphonse Théraulaz : il est « primus inter pares » du Conseil d'État en 1878, 1880, 1882, 1884, 1886, 1887, 1889, 1891 et 1892. Conservateur zélé de la « vieille école », il ne s’oppose pas à l’ascension politique de Georges Python et des jeunes conservateurs ultramontains. Le vénérable magistrat Menoud, neuf fois président du Gouvernement, en est récompensé, puisqu’il est nommé directeur de la Banque de l’État, fonction qu’il exercera jusqu’en 1900.

Menoud joue un grand rôle dans les affaires économiques. Il contribue à réorganiser la Brasserie Beauregard. Il est membre du Conseil d’administration des chemins de fer de la Suisse occidentale (1877–1889), puis de la Compagnie du Jura-Simplon (1890–1900). Il est vice-président, puis président du Conseil de surveillance de la Banque cantonale. Il fait partie des conseils d’administration de la Caisse hypothécaire du canton (1881–1893) et de la Banque hypothécaire suisse (1889–1902).

À partir de 1900, le poids des ans et sa santé défaillante l’amènent à se retirer de la politique et des affaires, laissant la place à son fils Paul. Il s’éteint à Fribourg, le 15 septembre 1904, à l’âge de 84 ans.

Sources

Liens internes

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