Frédéric Villot

Frédéric Villot est un graveur, né à Liège le et mort à Paris le . Il est surtout connu pour avoir été l’ami de Delacroix et pour avoir été conservateur de la peinture du musée du Louvre de 1848 à 1861.

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Biographie

Marie-Joseph-Frédéric Villot est né à Liège en 1809. C'est un graveur rompu aux techniques de l'eau-forte. Il rencontre Delacroix en 1830. Villot initie Delacroix aux techniques de l’eau-forte, grave ses tableaux, le reçoit dans sa maison de Champrosay. En 1848, il succède à François Marius Granet au poste de conservateur de la peinture du musée du Louvre. Il entreprend la rédaction du catalogue des peintures du Louvre, d’après des critères tout à fait modernes. Chaque tableau est accompagné d’une notice ainsi que d'une bibliographie de toutes les notices publiées depuis 1793. Le catalogue est accompagné d’une table chronologique et d’une autre, alphabétique de tous les artistes cités. En 1851, une campagne de presse est menée contre la restauration des Noces de Cana de Véronèse par le Louvre. Villot se défend en écrivant « qu’aucune restauration du chef-d’œuvre n’a été faite du maître vénitien (…) On se borna alors [après le rentoilage de la toile] à passer sur la surface de l’essence avec très peu de vernis[1]. » Delacroix accable son ami dans son journal Il y parle « du grand Véronèse que ce malheureux Villot a tué sous lui[2] .» La campagne de restauration visant à alléger les vernis des Rubens du Luxembourg suscite une nouvelle polémique[3]. Elle finit par coûter sa place en 1861 à Frédéric Villot, qui est nommé secrétaire général du Louvre, une fonction purement administrative. Il meurt en 1875.

Avec le temps, les relations entre Villot et Delacroix s'étaient refroidies. Une exposition, « Delacroix et Villot, le roman d’une amitié », s’est tenue au musée national Eugène-Delacroix, du 8 avril au 20 juillet 1998.

Notes et références

  1. Lettre de Frédéric Villot au journal Le Moniteur, citée par Nathalie Volle dans Les Noces de Cana de Véronèse, éd. Réunion des Musées Nationaux, 1992.
  2. Eugène Delacroix, Journal, 1822-1863, Plon, 1996.
  3. Dans une lettre à Dutilleux, Delacroix donne son avis sur la restauration menée par le musée du Louvre : « La coloration jaune des vernis accumulés par le temps, qui s’étendait également aux clairs, mettait une sorte de liaison entre ces clairs et ces ombres. Aujourd’hui la proportion est dérangée, c’est-à-dire que les ombres sont foncées et les clairs ont un éclat si vif, – celui que le peintre avait voulu y mettre, – que l’aspect des tableaux a quelque chose de métallique et de monotone, à cause de l’aspect uniformément sombre des parties ombrées. C’est, au reste, l’effet qui se produit presque constamment sur tous les dévernissages. Il serait à souhaiter qu’on ne vernît jamais. »

Liens externes

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