Fort Duquesne

Le fort Duquesne était un fort français situé près de la Monongahela à l'emplacement de l'actuelle ville de Pittsburgh (Pennsylvanie, États-Unis). Construit en 1754, il subit plusieurs assauts des Britanniques pendant la guerre de la Conquête.

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Historique du fort

Carte de 1755, annotée "fort pris en 1754, appelé par les Français F. Du Quesne. La rivière Ohio (Fair River, Belle Rivière) est appelée Alliganey par les Anglais.

La forteresse était située à l'endroit d'un ancien fort britannique qui fut pris en 1754 avant la guerre de la Conquête. Les officiers français décidèrent de le détruire mais, jugeant sa position éminemment stratégique, ils en érigèrent un nouveau. « Le plus considérable de ces postes fut celui que l'on construisit au confluent des rivières Monongahela (Malenguelé) et Allegheny, au point où leurs eaux réunies forment l'Ohio. Ce fort fut projeté sur le modèle de Fort Frontenac : c'était un carré bastionné, un peu plus petit seulement que le premier, plan d'ailleurs généralement adopté pour toutes les fortifications de la même destination en Amérique »[1].

Expédition de Braddock

Plan du fort Duquesne, 15 avril 1755. Indication du cours des eaux de la Manangaîlé (Monongahela).

En 1755, le général Edward Braddock mena une expédition de 1 850 hommes pour prendre tous les forts se trouvant sur la frontière de l'Ohio. Parti sous l'ordre du gouverneur de la Virginie, l'expédition Braddock comptait dans ses rangs Horatio Gates, Thomas Gage et George Washington, alors jeune colonel de 23 ans. L'expédition arriva au printemps 1755 près de la Monongahela[2]. Braddock franchit le fleuve avec le gros de sa troupe, dont deux régiments d'infanterie de ligne britannique (44e et 48e foot) et des régiments de miliciens américains, ne se doutant pas que l'armée française, commandée par Daniel Liénard de Beaujeu et la milice canadienne jumelée aux alliés amérindiens les attendaient[3]. Liénard de Beaujeu fut mortellement blessé au début du combat et les Franco-Canadiens faillirent subir une défaite lorsque plusieurs combattants commencèrent à battre en retraite. Jean-Daniel Dumas prit le commandement et rallia les troupes pour continuer la bataille[4]. Les tirs précis des Indiens et des Français, en embuscade à l'abri de la forêt, eurent raison de l'armée britannique qui, ne sachant que faire, fut décimée littéralement sur place, tandis que les miliciens américains commençaient à rebrousser chemin. La déconvenue se transforma en déroute lorsque Braddock fut tué. C'est Washington qui dirigea la retraite.

Carte générale des positions anglaises et françaises en Amériques du Nord juste avant le début de la guerre de Sept Ans.
Un modèle réduit du fort Duquesne au confluent des rivières Monongahela et Allegheny

Chute et destruction

Vers la fin de la guerre, le général anglais John Forbes, à la tête de 2 500 hommes, reprend le fort lors de la bataille de Fort Duquesne. Le ils entrent dans ce « nid de corsaires qui a coûté tant de sang ». À son approche, le commandant canadien François-Marie Le Marchand de Lignery fait sauter la forteresse de l'Ohio, puis il fait repli vers le fort Machault avec 100 hommes et dépêche par bateau ses canons et ses munitions aux Illinois[5].

Les Anglo-Américains le détruisent à leur tour et construisent le fort Pitt en l'honneur de William Pitt, le Premier ministre de George III. L'endroit est maintenant désigné sous le nom de The Point et se trouve à Pittsburgh (Pennsylvanie, États-Unis).

Notes

  1. (p. 474, M. Poussin)
  2. « La bataille de la Monongahéla », sur World Digital Library, (consulté le )
  3. Au total, les adversaires de Braddock comptaient 72 soldats français, 146 colons canadiens et 637 Amérindiens ; lire Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel, 1994, p. 87
  4. Jean Daniel Dumas, héros méconnu de la Nouvelle France, Russel Bouchard (ISBN 978-2894854105)
  5. Guy Frégault, La Guerre de la Conquête 1754-1760, FIDES, , 520 p. (ISBN 978-2-7621-2989-2), p. 310

Bibliographie et Références

Articles connexes

Voir aussi

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