Formose (pape)

Formose (mort le ) est pape de 891 à 896. On ne sait pas grand-chose sur les origines de ce pape, l'Encyclopædia Britannica[1] nous dit qu'il apparaît pour la première fois dans l'histoire en tant qu'évêque de Porto, la Catholic Encyclopedia[2] pense qu'il est probablement né à Rome. Certaines personnes émettent l'hypothèse qu'il soit né en Corse et précisent que ce serait « à Vivario en 816 » et « dans le hameau de Perello », mais sans indiquer de source fiable. L'Accademia corsa[3] suggère qu'il pourrait appartenir à une famille corse réfugiée à Ostie pour fuir les raids des Sarrasins sur l'île. Devenu évêque de Porto en 864, il entreprit des missions diplomatiques en Bulgarie (866) et en France (869 et 872) et il persuada le roi de France Charles II le Chauve de se faire couronner par le pape.

Formose

Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Naissance vers 816
Rome
Décès
Rome
Pape de l’Église catholique
Élection au pontificat
Intronisation
Fin du pontificat

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Sous le pontificat de Jean VIII

Dès 872, il avait été candidat au siège pontifical. Mais cette année-là, Rome et la cour du pape Jean VIII lui créèrent des complications politiques. Jean VIII convoqua un synode et l'ordre fut donné à Formose de revenir sous peine d'être excommunié sous l'accusation d'avoir aspiré à l'archevêché de Bulgarie et la Chaire de saint Pierre, de s'être opposé à l'empereur, d'avoir quitté son diocèse sans autorisation du pape, d'avoir dépouillé les monastères de Rome, d'avoir célébré le service divin malgré une interdiction et d'avoir conspiré avec certains hommes et certaines femmes pour détruire le siège pontifical. La sentence d'excommunication contre Formose et d'autres fut proclamée en . En 878, elle fut levée, après qu'il a promis de ne jamais retourner à Rome ni d'exercer des fonctions sacerdotales.

Élection au pontificat

Le pape Marin Ier, qui succéda à Jean VIII en 883, lui rendit son diocèse de Porto (qui appartenait à Santa Rufina, Rome). Après les règnes de Marin, d'Adrien III (884-885) et d'Étienne V (885-891), Formose fut consacré le .

Il fut forcé de couronner empereur d'Occident le duc Guy de Spolète en et se trouva plongé dans un grand nombre de querelles bien difficiles : à Constantinople, le patriarche Photius avait été démis tandis qu'Étienne, le fils de l'Empereur Basile Ier , avait pris le pouvoir. Les archevêques de Cologne et Hambourg se disputaient l'évêché de Brême. Eudes, comte de Paris et Charles le Simple s'opposaient en France pour la couronne et le pape se prononça pour Charles.

Formose convainquit Arnulf de Carinthie de venir à Rome et de libérer l'Italie. En 894, Arnulf conquit tout le pays au nord du Pô. Guy mourut en décembre laissant son fils Lambert de Spolète aux soins de sa mère Agiltrude, une adversaire des Carolingiens. En automne de 895, Arnulf entreprit sa deuxième campagne en Italie et en 896 il était couronné par le pape à Rome. Le nouvel empereur marcha sur Spolète mais, frappé de paralysie en cours de route, il fut hors d'état de continuer la campagne.

Mort et concile cadavérique

Le pape Formose et Etienne VI, peint par Jean-Paul Laurens en 1870.

Le , Formose mourut. Lui succédèrent les papes Boniface VI[N 1] et Étienne VI ; ce dernier, sous l'influence de Lambert et d'Agiltrude mit en jugement Formose en 897, ce qu'on a appelé le Concile cadavérique[4]. Le cadavre fut exhumé, revêtu des vêtements d'apparat pontificaux et assis sur un trône pour faire face à toutes les accusations portées autrefois par Jean VIII. Le verdict fut que le défunt n'était pas digne du pontificat. Toutes ses mesures et ses actes furent annulés et les ordres conférés par lui furent déclarés invalides. Les vêtements de cérémonie pontificaux furent arrachés de son corps, les trois doigts de sa main droite que le pape avait employés dans des consécrations furent coupés et le cadavre jeté dans le Tibre. Selon National Geographic, « même pour les Romains de l'époque, habitués à des bouleversements politiques interminables, cette décision fut jugée inacceptable »[4].

Formose est retrouvé pris dans des filets de pêcheurs et, après la mort d'Étienne, son corps est ré-enterré à Saint-Pierre tandis qu'on interdit d'intenter à l'avenir des procès contre des défunts sur décision de Jean IX[4].

Le pape Serge III (904-911) confirma néanmoins plus tard les condamnations portées contre Formose et exigea une nouvelle consécration des évêques par lui nommés. Cela créa une grande confusion, car ceux-ci étaient nombreux. Plus tard la validité des consécrations de Formose fut à nouveau reconnue et la décision de Serge III condamnée par l'Église, Serge III ayant par ailleurs été considéré comme grand pécheur et coupable de plusieurs assassinats.

Notes et références

Notes

  1. Ce dernier meurt quinze jours après son intronisation[4].

Références

  1. Encyclopædia Britannica.
  2. Catholic Encyclopedia.
  3. Accademia corsa.
  4. Alberto Reche Ontillera, « En 897, le corps de ce pape a été exhumé... pour être jugé », sur nationalgeographic.fr, National Geographic, Paris, (ISSN 1297-1715, consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

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