Formation marno-calcaire
Les formations ou « séries » marno-calcaires sont des formations géologiques sédimentaires très courantes. Elles désignent des alternances régulières de deux roches : des marnes et des calcaires[1], montrant un caractère de sédimentation cyclique.
Les formations marno-calcaires sont particulièrement intéressantes en géologie du fait de la continuité et de la rythmicité de leur sédimentation.
Caractéristiques
Les formations marno-calcaires se sont généralement déposées en milieu marin ouvert, relativement peu profond, favorable au développement des faunes et flores marines. Leurs nombreux fossiles sont ainsi largement étudiés en biostratigraphie et utilisés pour la définition des stratotypes et Points stratotypiques mondiaux (PSM) de l'échelle des temps géologiques.
Leur sédimentation rythmique en fait aussi des sujets d'études en cyclostratigraphie. Chaque séquence stratigraphique élémentaire est composée d’une couche marneuse et de la couche calcaire lui succédant. Les différents cycles sédimentaires sont dus aux variations climatiques liées aux variations périodiques des paramètres orbitaux de la Terre . Ces variations astronomiques peuvent ainsi être enregistrés et interprétés. Leur empilement permet de définir plusieurs ordres de séquences de dépôt, attribuables aux variations des différents paramètres astronomiques terrestres, qui doivent être datés ensuite par la biostratigraphie et la radiochronologie.
Exemples
Exemples pour la période Jurassique :
- le Pliensbachien du Jebel Bou Rharraf dans l'Haut Atlas oriental du Maroc
- le Toarcien du Poitou[2] ;
- le Toarcien et l'Aalénien de la région du Point Stratotypique Mondial (PSM) de la base de l'Aalénien dans la cordillère ibérique (nord-est de la province espagnole de Guadalajara en Espagne)[3] ;
- l'Oxfordien du seuil du Poitou[4] ;
- le Kimméridgien du Jura suisse et du sud des Alpes françaises (Drôme, Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence)[5].
Terminologie
Le terme marno-calcaire ne doit pas être confondu avec celui de « marne calcaire », nom impropre parfois donné au calcaire argileux (qui est une roche).
Notes et références
- Alain Foucault, Jean-François Raoult, Fabrizio Cecca, Bernard Platevoet, Dictionnaire de géologie, 2014, 8e éd., coll. « Hors collection/ Dunod », 416 p. (ISBN 9782100597352)
- Jean Gabilly, Le Toarcien à Thouars et dans le centre-ouest de la France: biostratigraphie, évolution de la faune (Harpoceratinae-Hildoceratinae), « Les Stratotypes Français », no 3, Centre National Recherche Scientifique, Paris, 1976, 217 p.
- (en) S. Cresta, A. Goy, S. Ureta, C. Arias, E. Barron, J. Bernard, M.L. Canales, F. Garcia-Joral, E. Garcia-Romero, P.R. Gialanella, J.J. Gomes, J.A. Gonzalez, C. Herrero, G. Marinez, M.L. Osete, N. Perilli, J.J. Villalain, The global stratotype section and point (GSSP) of the Toarcian-Aalenian boundary (Lower-Middle Jurassic), dans Episodes, vol. 24, no 3, 2001, p. 166-175
- Élie Cariou, Les faunes d’ammonites et la sédimentation rythmique dans l’Oxfordien supérieur du seuil du Poitou, « Trav. Inst. Géol. Anthr. Préh. Fac. Sc., Poitiers », t. 7, 1966, p. 47-67
- Claude Colombié, Sédimentologie, stratigraphie séquentielle et cyclostratigraphie du Kimméridgien du Jura suisse et du Bassin vocontien (France): relations plate-forme – bassin et facteurs déterminants, Université de Fribourg (Suisse), (thèse présentée à la Faculté des Sciences de Fribourg), 2002, 198 p.
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