Forges de Trignac

Les Forges de Trignac sont un établissement industriel métallurgique implanté en 1879 sur la commune de Trignac, près de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, et dont l'activité a été arrêtée en 1947.

Les Forges de Trignac ont été, à côté des chantiers navals de Saint-Nazaire, l'un des grands centres industriels de la presqu'île guérandaise et un lieu important des luttes sociales aux XIXe et XXe siècles.

Histoire

Les entreprises successives

Les forges de Trignac ont été fondées par la Société des Mines de Fer d'Anjou en 1879 pour répondre au développement des chantiers navals de Saint-Nazaire. Elles déposent leur bilan en 1889 avant d'être rachetées[1].

En 1890 est créée la Société des Hauts Fourneaux et Forges de Trignac qui connaît une grande prospérité, grâce au charbon importé du pays de Galles.

Rachetée en 1910, les forges sont désormais contrôlées par l'Union Métallurgique de la Basse Loire ; ses difficultés économiques amènent l'État à fournir une aide à cette entreprise[2]

En 1924 le site est racheté par les Forges et Aciéries du Nord Est (FANE) et il y a la mise en service d'un second haut-fourneau.

En 1925, l'usine dépose le bilan et est mise en liquidation judiciaire en 1926, malgré cela, l'usine continue à fonctionner sous ce régime. L'usine tourne au ralenti et les commandes sont rares, il n'y a plus que 1500 employés qui travaillent 1 jour sur 2 ou 3. Au début 1927, il y eut des licenciements et l'effectif est alors tombé à 1200 personnes.

En 1930, l'usine est stoppée pour rénovation ne conservant alors que 218 employés

Il y eut un très léger redémarrage en 1931.

Les forges sont malgré tout arrêtées en janvier 1932.

Devant les menaces de guerre, on décide fin 1938 de réouvrir Trignac. La mise en marche est effective en 1939 pour participer à l'effort de guerre et continue de fonctionner sous l'occupation allemande puis au début de la reconstruction.

Elles sont arrêtées définitivement en 1947.

Par la suite, le site des Forges a été utilisée par d'autres entreprises. Fin 1949, une usine de production de laine de roche à partir du crassier de fonderie y est installée (STILLITE). Après son rachat par Saint-Gobain, cette usine est fermée en 1972. En 1965, la SEMM Caravelair, filiale de l'Aérospatiale, installe sur une autre partie du site une usine qui vise à reproduire les procédés de l'aéronautique pour la fabrication de caravanes. Cette filiale, revendue au groupe Trigano, subit les effets d'une stratégie de délocalisation de la production, qui provoque un long mouvement grèves (1972-1974).

Social

L'usine construit des cités ouvrières de plusieurs centaines de logements, a Bellevue elle construit un hôtel des célibataires de 90 chambres , elle crée toute une série d’œuvres sociales : la Goutte de lait, un restaurant coopératif, une salle des fêtes, une caisse de retraite, une caisse d'assurance décès, et de multiples aides et créations de sociétés locales !

L'établissement sidérurgique

Le site de l'usine se trouve à proximité du bourg de Trignac, dans la zone de plaine marécageuse qui fait la jonction entre la Brière et l'estuaire de la Loire. Ses vestiges sont donc parfaitement visibles à partir de la route N 171 à la sortie de Trignac en direction de Saint-Nazaire.

Les installations sont : un haut-fourneau (pour la fonte), des fours à puddler (affinage), etc.

Les mouvements sociaux

Le se déclenche la grande grève des forges de Trignac, due à une réduction des effectifs et des salaires dans les ateliers de puddlage. Une écrasante majorité des ouvriers se met en grève. Le conflit semble se résoudre rapidement, mais comme il fait suite à de grandes grèves ayant eu un retentissement national (Fourmies), les socialistes affluent pour défendre les ouvriers et en faire un événement. La grève sert de porte-voix national des revendications socialistes, mais n'amène ni avancée sociale ni généralisation du conflit. Le , l'essentiel des ouvriers reprennent le travail.

Aménagement actuel du site

Le site est actuellement divisé en 3 parties.

Les vestiges inscrits

ensemble des vestiges aériens

Les vestiges aériens du site ont été préservés en mémoire de l'histoire industrielle du site.

La ZAC "Altitude"

Cette partie du site a été transformée en ZAC pour héberger plusieurs entreprises.

La plate-forme logistique "Logistiport"

Cette partie du site (à l'est des vestiges) est utilisée comme plate-forme logistique.

Notes et références

  1. Source : Exposition de la Mairie de Trignac.
  2. C. Omnes, La crise de la sidérurgie française, Hatier (coll. "Profil"), 1982.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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