Florent de Strasbourg
Saint Florent de Strasbourg est le 13e évêque de Strasbourg, de 678 à 693 ou bien + 660. Sa Fête propre est le 3 avril et celle de sa translation en 810 à Haslach le 7 novembre. Il ne doit pas être confondu avec saint Florent, évêque d'Orange au VIe siècle et mort vers 526.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Florent.
Florent de Strasbourg | |
Vénéré à | Niederhaslach |
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Fête | 7 novembre |
Biographie
Cet évêque de Strasbourg est décrit dans ses hagiographies de sources bénédictines en moine irlandais, venu en Alsace pour vivre comme ermite, à l'époque inconnu de tous. Il s'installa sur le mont Ringelberg. Mais il ne tarda pas à attirer des disciples et il put fonder pour eux plusieurs monastères dont celui d'Anslach (Haslach ou Niederhaslach) dans une petite vallée adjacente à celle de la Bruche[1].
À sa mort, il est inhumé dans le monastère et l'église-crypte qu'il avait fondé, c'est-à-dire à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Thomas de Strasbourg. Le 7 novembre 810 ses reliques sont transférées au monastère d'Haslach. Ce dernier monastère dénommé saint Florent a ensuite été transformé en collégiale au XIe siècle.
Tradition
Une tradition monachique propose de faire de lui le septième évêque de Strasbourg, derrière Arbogast le premier évêque d'origine franque régnant à la fin du VIe siècle, et précédant Ansoald ou Alsoaldus mort en 614. Maintenue par les croyances populaires, elle est un souhait des chanoines de Saint-Florent d'affirmer l'ancienneté de la création de leur monastère du temps des rois mérovingiens. Dagobert II est aussi souvent évoqué parmi les soutiens de Florent, malgré les décalages chronologiques.
Saint Florent est un protecteur du bétail, très populaire au Moyen Âge dans les Vosges avec l'autre saint évêque de Strasbourg, Valentin. Il est aussi devenu un saint thaumaturge vosgien, soignant notamment les coliques et autres maladies digestives par son intervention purgative.
Histoire
Florent est un moine serviteur de la dynastie légendaire des Étichonides. Les héritiers du duc Adalric, personnages bien réels, exercent alors un pouvoir régalien sur le petit duché d'Alsace. Il n'est pas exclu qu'ils légitiment leur pouvoir des actes du roi Dagobert et de ses descendants.
Plutôt que les compagnons religieux de saint Florent qui fondent selon ses vœux des monastères, il s'agit d'une volonté administrative et religieuse de ce pouvoir ducal, qui appuie politiquement l'hégémonie de l'évêché de Strasbourg sur l'ensemble de l'Alsace[source insuffisante]. La puissance épiscopale de Strasbourg évince ainsi longtemps en Alsace centrale le diocèse de Bâle.
Le monastère d'Haslach est une création mérovingienne ancienne. La première installation serait d'ailleurs plutôt à Oberhaslach, au voisinage de la chapelle saint-Florent. Il est possible que la création mérovingienne ait été confiée à un autre moine obscur nommé Florentinus. La création d'un ban abbatial carolingien à Haslach (Niederhaslach) a justifié le transfert des reliques protectrices de saint Florent en 810 depuis Strasbourg, ne serait-ce que pour reprendre un contrôle sur le pèlerinage important et une autorité sur la médecine vétérinaire locale. Sur ce point, il est possible que la confusion des saints personnages n'aient nullement été préméditée de la part des conseillers bénédictins. Au contraire la fusion entre les personnages protecteurs et guérisseurs des troupeaux serait orchestrée habilement du temps des Étichonides[source insuffisante].
Notes et références
- (de) Médard Barth, Der heilige Florentius, Bischof von Strassburg, sein Weiterleben in Volk und Kirche, éd. Le Roux, Strasbourg, Paris, 1952, 369 p. + pl. (Archives de l'Église d'Alsace ; n° spécial 4)
Voir aussi
Bibliographie
- (de) Médard Barth, Der heilige Florentius, Bischof von Strassburg, sein Weiterleben in Volk und Kirche, Le Roux, Strasbourg, Paris, 1952, 369 p. + pl. (Archives de l'Église d'Alsace ; no spécial 4)
- Richard Beck, « La vie des saints : Saint Florent », dans Recherches médiévales, 1995, no 47, p. 47-53
- Laurent Samuel, « Que s'est-il passé à Haslach en 810 ? : quelques questions à propos de la genèse du culte de Saint Florent dans la vallée de la Bruche », dans Recherches médiévales, 1997, no 53, p. 3-16 ; réédité dans L'Essor (Schirmeck), 2000, no 188, p. 3-10
- Bernard Xibaut, « Les reliques de saint Florent à Niederhaslach », dans Almanach Sainte-Odile, 2013, p. 102-103
Articles connexes
Lien externe
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