Fernand Taillantou

Ailier, Taillantou a évolué à la Section paloise, remportant le titre de champion de France en 1928 . Il a été sélectionné trois fois pour le XV de France, pendant l'année 1930[2].

Son premier test a eu lieu le 25 janvier, lors du premier match à l'extérieur de la France du Tournoi des Cinq Nations 1930, avec une victoire face à l'Irlande à Belfast[3].

Taillantou est ensuite apparu avec la France à Berlin le 6 avril pour un match amical contre l'équipe d'Allemagne, que les Français ont remporté 31-0, Taillantou inscrivant un triplé d'essais de l'aile[4]. Son dernier test était un autre match du Tournoi des Cinq Nations, une défaite contre le pays de Galles à domicile à Colombes le 21 avril[5].

Taillantou, coupable d'un plaquage à retardement, est indirectement responsable de la mort de l'ailier d'Agen, Michel Pradie, âgé de 18 ans, en mai 1930, décédé des suites de blessures à la colonne vertébrale subies lors de la demi-finale du championnat de France de 1930 [6].

Accusé d'homicide involontaire, Taillantou a été jugé à Bordeaux dans une affaire qui a suscité un vif intérêt[7] Les procédures judiciaires débordaient de monde et la polémique a même soulevé des questions au parlement français[8]^,[9]. Au total, 30 témoins ont témoigné, dont des témoignages selon lesquels Pradie n'avait pas le ballon lorsque Taillantou l'a plaqué et qu'il avait « essayé de ramener la tête de Pradie sur ses jambes »[10]. L'arbitre a cependant témoigné qu'il croyait que c'était un tacle normal et que Taillantou n'était pas un joueur brutal, juste fort. Au cours du procès, son avocat était composé de trois anciens joueurs de rugby français.

En janvier 1931, il a été reconnu coupable de l'accusation d'homicide involontaire coupable, il a jugé qu'il avait causé la mort de Pradie par « des tacles violents et déraisonnables » et en exerçant « une pression vigoureuse sur le cou de son adversaire »[11]. Il a été exprimé que Taillantou n'avait pas modéré ses mouvements et que le tacle avait été suffisamment violent pour disloquer le cou de Pradie[12]. Le juge a condamné Taillantou à trois mois de prison avec sursis et lui a infligé une amende de 200 francs, en plus des frais de justice[13].

Taillantou profondément affecté par ce qui s'était passé et abandonna le rugby[14]^,[8]. Il a dit que son poids avait chuté de 12 livres cet été-là à cause du chagrin et de l'inquiétude[15].

Couplé à la mort trois ans plus tôt du talonneur Quillan Gaston Riviera, une phrase a été inventée par l'écrivain français Paul Voivenel, « rugby de muerte » (traduction: rugby de la mort), pour désigner cette ère du rugby en France[16].