Faute grave

En France, la notion juridique de faute grave intervient notamment dans le cadre d'un licenciement. Elle n'est pas définie par le code du travail mais uniquement par la jurisprudence.

Quand c'est le salarié qui est suspecté d'avoir commis une telle faute, c'est l'employeur qui la détermine et en cas de contestation, le salarié doit déposer un recours devant le conseil de prud'hommes.

Le juge s'il est saisi ou dans une affaire dont il s'est saisi peut également qualifier une faute commise par l'employeur.

Dans les deux cas, il peut s'agir d'une « faute inexcusable » qui selon la jurisprudence, peut être qualifiée par au moins 4 critères qui sont :

  • la gravité exceptionnelle de la faute, dérivant d’un acte ou d’une omission volontaire ;
  • une faute dont l’auteur devait avoir conscience du danger ;
  • une faute commise en l’absence de toute cause justificative ;
  • une faute ne revêtant pas d’élément intentionnel (une faute intentionnelle résultant de la volonté délibérée de nuire à autrui).

Le danger pouvait être prévu et le risque avait été signalé : quand un salarié est victime d’un accident alors que lui-même ou un membre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail avait antérieurement signalé à l’employeur le risque qui s’est ainsi matérialisé, il y a faute inexcusable de l'employeur[1].

La « faute inexcusable » est traitée dans le cadre du contentieux général de la Sécurité sociale ; la Caisse primaire d'assurance maladie devant organiser une rencontre de conciliation entre les parties prenantes avec l'objectif d'un accord entre la victime et l’employeur sur la reconnaissance de la faute inexcusable. Si un accord ne peut être trouvé, il appartient à la victime (ou à ses ayants droit) de saisir le tribunal des affaires de sécurité sociale.

Au vu de la décision du tribunal, l’une des parties peut déposer un recours devant la cour d'appel, voire introduire par la suite un pourvoi en cassation.

En fin de procédure, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie peut transmettre le dossier à la CRAM qui organise les modalités de remboursement du capital représentatif de la majoration de rente (sur proposition de la CPAM en accord avec l’employeur)[2].

Conséquences

Pour le salarié reconnu coupable d'une faute grave :

  • absence de préavis[3]
  • absence d'indemnité de licenciement[4]

Néanmoins, le salarié a droit à l'indemnité de congés payés (cas de congés non pris et congés acquis).

Notes et références

  1. Article L.231.8.1 du code du travail.
  2. Page explicative de l'Assurance maladie (consultée le 29 août 2008).
  3. Article L. 122-6 du code du travail.
  4. Article L. 122-9 du code du travail.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie


  • Portail du droit du travail en France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.