Famille Terlinden

La famille Terlinden est une famille de la noblesse belge originaire de Rheinberg, au nord de Düsseldorf en Allemagne, établie à Anvers à la fin du XVIe siècle puis à Alost au début du XVIIe siècle. Un ouvrage d'un J-F Houtart commence la filiation en 1645. Des recherches plus récentes que les sources du XIXe siècle sur lesquelles se base ce compilateur font remonter la filiation au début du XVIe siècle. Des sources qui, faute de recherches sérieuses, demandent confirmation, établissent une lignée remontant au XIVe siècle.

Terlinden

Armes de la famille : Terlinden

Blasonnement "Écartelé, au premier et quatrième d'or, à l'arbre de sinople, triplement étagé, terrassé de même, au deuxième et troisième de sable, au chevron d'argent, accompagné de trois croissants de même, à la bordure engrêlée de gueules."
Devise « Jure injuria vincitur. »

Héraldique

Les premiers Terlinden/zur Linden/ter Linden identifiés à Rheinberg portaient d'or à l'arbre de sinople terrassé du même. À une époque indéterminée (probablement lorsque le patronyme se fixa) la branche établie dans les Pays-Bas porta l'arbre triplement étagé, vraisemblablement un rapprochement entre « ter- » et trois...

Ces armes : d'or à l'arbre (tilleul) de sinople triplement étagé, terrassé du même, ont été écartelées en 1676 (diplôme d'anoblissement de Charles II d'Espagne) avec les armes du Smet : de sable au chevron d'argent accompagné de trois croissants du même, à la bordure engrêlée de gueules. La famille du Smet, attestée depuis le XIIIe siècle et éteinte en Belgique, s'est ramifiée en Espagne et en Italie où elle a suscité une branche ducale actuellement implantée au Canada.. Cette famille a également donné le bienheureux Giuseppe Benedetto Dusmet, cardinal archevêque de Catane.

Parcours familial

Migrations, destructions, progénitures pléthoriques, partages, etc. n'ont pas permis à la famille Terlinden, contrairement à d'autres nobles lignées, de s'enraciner durablement dans un lieu auquel elle eût pu associer son nom. Quelques seigneuries et châteaux en Belgique (Uitbergen, Poederlé (Saintes), Schaerbeek (Maison des Arts), Andoy, Savenel (Nethen), Genoelselderen, Schiplaken, etc.) ont été possédés ou occupés, le temps de deux ou trois générations tout au plus, par l'une ou l'autre branche Terlinden...

Principe de noblesse

Corneille Terlinden, receveur général des ville et pays d'Alost et de Grammont fut anobli par le roi d'Espagne Charles II, par lettres patentes données à Madrid le 11 novembre 1676[1].

Reconnaissance de noblesse le 14 mars 1874 pour Charles-Jacques-Maximilien Terlinden, conseiller à la Cour d'Appel de Bruxelles et président de la cour militaire[2].

Titres

L'aîné du nom porte le titre de vicomte, les aînés de certaines branches cadettes portent le titre de baron.

Devise

Devise (branche aînée) : « iure iniuria vincitur ».

Quelques membres illustres de cette famille (à l'exclusion des membres encore en vie)

  • Johann, here ter Lienden (14e siècle): son sceau (d'or à l'arbre de sinople, terrassé de même) apparaît en 1367 à Arnheim au bas d'une charte de la duchesse de Gueldre. Il est possible, mais rien ne permet de le prouver, que ce Johann soit identifiable à Johan van Lynden, (1320-1382), échanson héréditaire de Gueldre, heer van Lienden, descendant de Willem van Lynden (1166-1227).
  • Corneille Ter Linden (né vers 1390): petit-fils du précédent, châtelain de Rheinberg (pour le prince-évêque de Cologne?), fils de Barbe van Orsoy, époux d'Anne d'Herdersheim.
  • Corneille Ter Linden (né vers 1450): petit-fils du précédent, maître des Pauvres à Rheinberg, fils de Marguerite von Ritz et époux de Maria Janssen.
  • Corneille zur Linden (attesté en 1512 et décédé vers 1535): fils du précédent, échevin puis bourgmestre de Rheinberg, époux de Gerardina Schrijck.
  • Corneille ter Linden, dit Lindanus: doyen, de 1530 à 1545, du Collège Porta Coeli (Himmelpforte) de l'Université d'Erfurt fondé au XIVe siècle par un notable de Rheinberg. Son sceau, d'argent à l'arbre de sinople terrassé du même (cfr Erfürter Wappenbuch) ainsi que son prénom caractéristique, laissent supposer qu'il s'agit d'un membre de la famille Terlinden.
  • Thielman Terlinden / zur Linden (décédé avant le 30 septembre 1597): échevin de Rheinberg, fils de Corneille I.
  • Corneille Terlinden (né vers 1550 à Rheinberg, mort à Alost en 1614): fils du précédent, s'établit vers 1580 dans les Pays-Bas (Anvers puis Alost) probablement à la suite de troubles religieux dans l'archidiocèse de Cologne. Il épouse Gertrude Stevens, issue d'une famille patricienne anversoise, exerce le métier de brasseur à Alost.
  • Guillaume Terlinden (? - 1585): cornette de cavalerie, tué au siège d'Anvers en 1585.
  • Imbrecht (Imbert) Terlinden (? - 1645): échevin d'Alost, brasseur, fils de Corneille.
  • Jean-Martin Terlinden (? - 1643): lieutenant d'infanterie wallonne, tué à la bataille de Rocroi le 19 mai 1643.
  • Corneille Terlinden (? - 1691): fils d'Imbrecht et de Jeanne du Smet, échevin d'Alost, receveur général des villes et pays d'Alost et de Grammont. Obtient des lettres de noblesse en 1676.
  • Charles-François Terlinden (1647-1714): né et mort à Alost, fils du précédent, receveur général des villes et pays d'Alost et de Grammont.
  • Charles-Hyacinthe Terlinden (? -1746): capitaine au régiment Prince de Ligne, mort de ses blessures dans le Luxembourg en 1746.
  • Charles Terlinden (1826-1891): président de Chambre à la Cour d'Appel de Bruxelles.
  • Félix Terlinden (1836-1912): artiste peintre, grand-père de l'historien et critique d'art Pierre Francastel et beau-père de Téodor de Wyzewa.
  • Georges Terlinden, vicomte (1851-1947): procureur général près la Cour de Cassation de Belgique, président du Conseil supérieur de la Chasse. Grand-Croix de l'Ordre de la Couronne, etc., gendre du lieutenant-général Alexis-Michel Eenens.
  • Oscar Terlinden (1853-1916): général-major, frère du précédent, officier d'ordonnance du Comte de Flandre, précepteur militaire du prince-héritier Baudouin de Belgique, chevalier d'honneur de la reine des Belges.
  • Paul Terlinden, baron (1858-1935): frère des précédents, député, bourgmestre de Rixensart.
  • Charles Terlinden, vicomte (1878-1972): historien, professeur à l'Université catholique de Louvain, chevalier de la Toison d'or, chevalier de l'Ordre de Malte, grand croix de l'Ordre de la Couronne, etc.
  • Edmond Terlinden (1884-1925): major BEM honoraire d'artillerie, évadé des prisons allemandes durant la Première Guerre mondiale, chevalier de l'ordre de Saint-Stanislas (Russie), etc.
  • Jacques (Jim) Terlinden, baron (1885-1978): lieutenant-général, grand officier de l'Ordre de Léopold.
  • Robert Terlinden (1886-1914): chevalier de l'ordre de Léopold, mort pour la Belgique à la frontière de l'Est Africain le 4 octobre 1914.
  • André Terlinden, baron (1888-1945): chef de cabinet du ministre des Finances, commandeur de l'Ordre de la Couronne, officier de la Légion d'honneur (premier officier étranger à recevoir cette distinction au cours de la Première Guerre mondiale). Grand-père maternel de l'écrivain, critique littéraire et professeur au Collège de France, Antoine Compagnon.
  • Étienne Terlinden (1891-1914): avocat, chevalier de l'Ordre de Léopold, croix de guerre, mort pour la Belgique à Duffel le 5 octobre 1914.
  • Léon (Bob) Terlinden, baron (1916-1997): mitrailleur dans la Royal Air Force, décoré de la Distinguished Flying Cross, etc.
  • Jean Terlinden (1917-2015), avocat, président de la Cour d'Appel de Bruxelles, membre de la Résistance (groupe Zéro, des Amis de Charles, et chef de peloton de l'Armée Secrète Escadron Brumagne[3]).
  • Georges Terlinden, baron (1919-1983): flying officer à la Royal Air Force, colonel aviateur, commandeur de l'Ordre de Léopold et de l'Ordre de la Couronne, officier de la Légion d'honneur, croix des évadés, etc.
  • Robert Terlinden, baron (1921-1999): président honoraire de la Compagnie Urbaine UAP, administrateur-directeur général du Groupe Bruxelles Lambert, etc.
  • Michel Terlinden (1929-2002): colonel aviateur honoraire, président fondateur des Amis du Musée de l'Air de Bruxelles. Commandeur de l'Ordre de la Couronne.
  • Louis Terlinden (1931-2017): colonel honoraire d'artillerie.
  • François Terlinden (1938-2007): architecte urbaniste, cofondateur des Archives d'architecture moderne, participe à la création de la ville universitaire de Louvain-la-Neuve, restaure le Musée des Instruments de Musique (MIM).

Alliances

  • XVIe siècle : (van) Wees, Stevens
  • XVIIe siècle : du Smet, Boel, van der Haeghen de Mussain, le Mire, van den Broucke de Terbeck.
  • XVIIIe siècle : de Castaneda y Terran, Beeckman de Crayloo, Moreau de Thon, Schellekens, de Crombeen.
  • XIXe siècle : de Ghendt (2x), Eenens, de Clippele, de Wouters de Bouchout, Francastel, de Fraipont, de Wyzewa.
  • XXe siècle : Orban de Xivry, Hainguerlot, Carpentier de Changy (2x), Poullet, Fabri d'Enneilles, de Voghel, de Bernard de Fauconval, Hanquet, Hye de Crom, Ruffo di Calabria, Verhaegen, Pouppez de Kettenis, Geelhand de Merxem, de Sauvage, Goffinet, Calmeyn, de Diesbach Belleroche, de Woot de Trixhe (2x), Snoy et d'Oppuers, de Kerchove de Denterghem, de Kerchove d'Exaerde, Nothomb, de Pierpont, de le Court, Clément de Cléty (2x), van der Mersch, Kervyn d'Oud Mooreghem, de Lantsheere, de Briey, Cardon de Lichtbuer, Davignon, Maltzoff, Matthieu de Wynendaele, de Béthune (2x), de Duve, van der Rest, le Gentil de Rosmorduc (2x), Forgeur, van der Linden, de Moffarts, Diercxsens, Janssens de Bisthoven, de Theux de Meylandt et Montjardin, Compagnon, Cogels, van Overbeke, de Harenne, de Maere d'Aertrijcke, de Terwangne, Coomans de Brachène, de Mahieu, Blary, de Potter, de Coninck de Merckem, de Cartier d'Yves, Drion du Chapois, Robles de Acuna, de Borchgrave d'Altena (2x), Caeymaex, Zurstrassen, de Almeida Ventura, Galouzeau de Villepin, Jolly, van Ypersele de Strihou.
  • XXIe siècle : Thonnard du Temple, de Roubaix, de Potesta de Waleffe, de Terwangne, Munoz de Osuna, de Laveleye, de Brouwer, (Robert) de Lézardière, de Garcia de La Vega.

Notes

  1. Paul Janssens et Luc Duerloo, Armorial de la noblesse belge du XVe au XXe siècle, Bruxelles : Crédit Communal, 1992, tome III, N-Z, p. 604.
  2. Paul Janssens et Luc Duerloo, ibidem.
  3. Pierre Jacquet, Brabant Wallon 1940-1944. Occupation et Résistance, Paris-Louvain-la-Neuve, 1989, p. 236.

Voir aussi

Bibliographie

  • Annuaire de la Noblesse belge, 1890, 1re partie, p. 201 et seq.

Articles connexes

Liens externes

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