Féréol Bonnemaison

Féréol Bonnemaison, ou Ferréol Bonnemaison, est un artiste peintre, collectionneur et marchand d'art, lithographe et militaire français, né à Toulouse le , et mort à Paris le .

Pour les articles homonymes, voir Bonnemaison (homonymie).

Il se fait appeler le chevalier Bonnemaison.

Biographie

Féréol Bonnemaison est le quatrième enfant de Jean Bonnemaison, originaire de Saint-Jean-de-Verges, domestique chez le sénéchal de Toulouse, et de Marie-Anne-Dorothée Pujol, mariés dans l'église de la Dalbade le 13 mai 1755[1].

Au moment de la naissance de Féréol Bonnemaison, le grand sénéchal de Toulouse et d'Albigeois est Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix. Ce dernier est un amateur d'art, grand collectionneur et membre de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse. Il avait hérité de son frère la seigneurie de Merville, en 1734, sur laquelle il avait fait construire, à partir de 1743 et pendant un peu plus de 15 ans, le château de Merville par l'ingénieur et architecte toulousain Pierre de Maduron. La décoration du château avait été réalisée par Guillaume Cammas, Jean-Baptiste Despax, Gilles Pin et Pietro Bellotti. Il a terminé la construction de l'hôtel d'Espie. Henri-Auguste de Chalvet avait participé à l'organisation des Salons de l'Académie en 1761, 1764 et 1776 en qualité de commissaire, et comme modérateur en 1762 et 1763. Henri-Auguste de Chalvet meurt en 1772. Son fils, André-Antoine, hérite du château de Merville mais doit vendre l'hôtel d'Espie. André Antoine de Chalvet a traversé la Révolution en conservant le château de Merville et meurt en 1807.

Jean Bonnemaison a dû rester au service d'André-Antoine de Chalvet. C'est probablement grâce à son appui que Féréol Bonnemaison a pu entrer dans les écoles de l'Académie des beaux-arts de Toulouse. Il y est l'élève de Pierre Rivalz. Il expose son premier dessin au Salon de 1780. En 1782, il remporte le premier prix de dessin d'après la bosse. Il est alors élève de François Cammas et expose un portrait peint à l'huile. Il expose deux dessins en 1783[2].

Joseph Roques a remplacé Jacques Gamelin comme directeur de la Société des beaux-arts de Montpellier. Il choisit Féréol Bonnemaison comme adjoint en février 1784. La même année, il présente un dessin à la pierre noire rehaussée de blanc à l'exposition des beaux-arts de Montpellier. Un de ses élèves, François-Xavier Fabre y présente cinq tableaux. Il est congédié en 1785. Il quitte Montpellier en septembre 1785. Il se rend peut-être à Toulouse, mais on le retrouve à Paris à la veille de la Révolution[3].

Au moment de la Révolution, il part pour l'Angleterre où il produit des portraits, puis revient en France peu après : il expose au Salon de Paris en 1796 trois portraits de femme, genre dans lequel il se spécialise. Son adresse est au 16 rue du Mont-Blanc[4]. Bonnemaison expose ensuite régulièrement au Salon en 1798, 1799  où est montré Une jeune femme s’étant avancée dans la campagne, se trouve surprise par un orage , 1800, 1806, 1812, 1814  sept portraits , 1817, 1824  reçoit une médaille de seconde classe , et 1827 (des portraits lithographiés, à titre posthume). Sa dernière adresse parisienne est le 59 rue Neuve-Saint-Augustin[5]. Son portrait de Masséna est traduit en gravure pour l'album de la Collection complète des tableaux historiques de la Révolution française, lancé par souscription à Paris à partir de 1791 et complété en 1798[6].

En dehors de cette carrière de peintre, Bonnemaison est nommé directeur des services de restauration du musée du Louvre en 1816. Il s'occupe entre autres des cinq panneaux sur bois attribués à Raphaël issus des collections royales espagnoles, et confisqués par Joseph Bonaparte en 1813. Il supervise le transfert des dites peintures sur de la toile. Selon le témoignage de Johann David Passavant, anecdote qu'il teindrait du peintre Jacques-Louis David, ce dernier aurait surpris Bonnemaison à nettoyer les tableaux du maître italien avec de l'essence de térébenthine[7]. En , il est sous-lieutenant dans la garde nationale chargée d'assurer l'ordre dans Paris assiégé. Il est nommé au titre de capitaine, chevalier de la Légion d'honneur en 1816[8].

À compter de 1815, Bonnemaison sert d'intermédiaire entre les héritiers de la fameuse collection du marquis Vincenzo Giustiniani et Frédéric-Guillaume III de Prusse, vendant à ce dernier 150 toiles[9]. En 1817, Talleyrand le charge de vendre ses toiles de maîtres hollandais au marchand d'art britannique William Buchanan (1777-1864). Le duc de Wellington le commissionne pour qu'il acquiert sur la place de Paris des toiles durant les années 1817-1818. Pour le duc, Bonnemaison traduit en gravures les toiles de Raphaël avant leur retour à Madrid en 1818. Il publie cette même année, Suite d'études calquées et dessinées d'après cinq tableaux de Raphael[10].

En 1822, il publie une série de lithographies à partir des collections de portraits de la duchesse de Berry[11].

Il meurt à Paris le et en , sa collection est dispersée[12].

Œuvre conservé

Une jeune femme s’étant avancée dans la campagne, se trouve surprise par un orage, 1799, Brooklyn Museum.
  • Une jeune femme s’étant avancée dans la campagne, se trouve surprise par un orage, huile sur toile, 1799, Brooklyn, Brooklyn Museum.
  • Monsieur Segond, huile sur toile, 1812, musée du Louvre[13].

Collectionneur

Parmi les tableaux que Bonnemaison possédait :

Distinction

Références

  1. Penent 1999, p. 4.
  2. Penent 1999, p. 6.
  3. Penent 1999, p. 7.
  4. Salon de 1796, notice du catalogue de la Base salons du musée d'Orsay.
  5. Salon de 1827, notice du catalogue de la Base salons du musée d'Orsay.
  6. Collection complète des tableaux historiques de la Révolution française, notice bibliographique du Catalogue général de la BNF.
  7. (en) J. D. Passavant, Tour of a German Artist in England, 1836, tome I, p. 173.
  8. « Cote LH/286/44 », base Léonore, ministère français de la Culture
  9. (en) [catalogue], The Age of Caravaggio, New York, The Metropolitan Museum of Art, 1985, p. 281.
  10. Sandrine Gachenot, Les restaurations en peinture de Féreol Bonnemaison, mémoire de maîtrise sous la direction de Alain Mérot et Daniela Gallo, 2001.
  11. Galerie de son Altesse Royale Madame la duchesse de Berry [Texte imprimé. École française, Peintres modernes. Ouvrage... lithographié... sous la direction de M. le chevalier Bonnemaison], Paris, J. Didot l'aîné, 1822 — sur Gallica.
  12. Catalogue de tableaux précieux des diverses écoles et autres objets de curiosité, tels qu'émaux de Petitot, dessins, gravures, marbres antiques et modernes... etc., formant le Cabinet de feu M. le Ch. Féréol Bonnemaison,..., par M. Henry,... Vente les 2, 3, 4, 5, 6 et 7 du mois d'avril 1827, Paris, Imprimerie de A. Conlam, 1827.
  13. Notice no 000PE000172, base Joconde, ministère français de la Culture
  14. « Bonnemaison, Ferréol », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

  • [Bellier de La Chavignerie 1882] Émile Bellier de La Chavignerie, « Bonnemaison (Féréol, le chevalier) », dans Dictionnaire général des artistes de l'école française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, t. 1, Paris, Librairie Renouard, (lire en ligne), p. 119
  • (en) [article] « Bonnemaison, Féréol » par Michael Bryan, dans Robert Edmund Graves (direction), Bryan's Dictionary of Painters and Engravers, volume A–K, I, Londres, George Bell & Sons, 1886, p. 156sur archive.org.
  • [Penent 1999] Jean Penent, « Un peintre et collectionneur toulousain méconnu: Ferréol Bonnemaison (1766-1826) », L'Auta : que bufo un cop cado més, Société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, 4e série, no 1, , p. 4-12 (lire en ligne)
  • [Gachenot 2007] S. Gachenot, « Ferréol Bonnemaison, peintre, marchand, restaurateur de tableaux et directeur des restaurations au Musée royal de 1816 à 1826 », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, , p. 269-310.

Liens externes

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