Féminisme (relations internationales)

Le féminisme en relations internationales, est un courant de pensée[1] que l'on peut classer dans les approches radicales. Cette théorie est portée par plusieurs auteurs, dont J. Ann Tickner[2], Cynthia Enloe, Marysia Zalewski[3], Carol Cohn, etc.

Selon Tickner, les six principes du réalisme de la théorie des relations internationales de Hans Morgenthau (intérêt national, puissance, politique intérieure, autonomie du politique)[4] sont basés sur une vision partiale de la réalité qui privilégie la masculinité[5]. Les principaux théoriciens en relations internationales ont tellement ignoré le rôle des femmes confinées dans les actes de reproduction et de coopération qu'on est venu à penser les relations internationales comme anarchiques[6]. C'est en ce sens que c'est une approche radicale car elle s'oppose à la vision réaliste des relations internationales puisqu'elle est fondée sur une description partielle et partiale, biaisée par une perspective masculine.

L'idée fondamentale de cette théorie est que les chercheurs en relations internationales ont oublié d'étudier l'autre moitié de l'humanité alors que les femmes sont très présentes sur la scène internationale (ONG notamment) et l'action des femmes influence indirectement les relations internationales. Les femmes sont mères et épouses de soldats, infirmières dans les hôpitaux, prostituées autour des bases et leur rôle est ignoré[7].

Critiques

Ce champ d'études a été critiqué par Robert Keohane et Francis Fukuyama[8],[9].

Notes et références

  1. Arend, p. 159
  2. Bard, p. 87
  3. Marysia Zalewski on Unsettling IR, Masculinity and Making IR Theory Interesting (again), theory-talks.org
  4. Hasbi, p. 62
  5. Tickner, p. 8
  6. Tickner, p. 5
  7. Tickner, p. 44
  8. Ackerly, p. 55 et 298
  9. Francis Fukuyama, « Women and the evolution of world politics », Foreign Affairs. 77(5) Sept./Oct. 1998 : 24-40 (OCLC 79357925)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Anne Marie D'Aoust, Les approches féministes, dans Alex Macleod et Dan O'Meara (dir.)Théorie des relations internationales: Contestations et résistances, Montréal: Éditions Athena, 2007, 515 p. (281-303).
  • Brooke A. Ackerly, Maria Stern et Jacqui True Feminist methodologies for international relations, Cambridge University Press, 2006. (ISBN 9780521861151)
  • Sylvie Arend, Jean Angrand et Christiane Rabier, Le processus politique. Environnements, prise de décision et pouvoir, University of Ottawa Press, 2000. (ISBN 9782760305038)
  • Christine Bard et Janine Mossuz-Lavau, Quand les femmes s'en mêlent: genre et pouvoir, Paris : Éditions de la Martinière, 2004. (ISBN 9782846751087)
  • Cynthia Enloe, The Curious Feminist: Searching for Women in a New Age of Empire, University of California Press 2004, (ISBN 0520243811)
  • Lene Hansen, "Gendered Communities: The Ambiguous Attraction of Europe." In: Morten Kelstrup et Michael C. Williams (eds.), International Relations Theory and the Politics of European Integration: Power, security and community, London: Routledge, 2000, p. 131-148.
  • Aziz Hasbi, Théories des relations internationales, Editions L'Harmattan, 2004. (ISBN 9782747569729)
  • Vivienne Jabri, Eleanor O'Gorman et Lynne Rienner, Women, Culture, and International Relations (Critical Perspectives on World Politics), Publishers Inc, US, 1999, (ISBN 155587701X)
  • J. Ann Tickner, Gender in international relations: feminist perspectives on achieving global security, New York : Columbia University Press en 1992 (ISBN 9780231075398)
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