Eugenio Corti

Eugenio Corti est un écrivain et essayiste italien d'inspiration catholique, né le à Besana in Brianza dans la province de Monza et de la Brianza (Lombardie) et mort le [1] dans la même ville.

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Eugenio Corti
Naissance
Besana in Brianza, Italie
Décès
Besana in Brianza, Italie
Activité principale
Romancier
Auteur
Langue d’écriture italien
Genres

Œuvres principales

Après avoir participé à la campagne de Russie lors de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint les unités combattantes italiennes pour libérer le pays contre les Allemands. Se fondant sur ces expériences, il écrit des récits autobiographiques comme La plupart ne reviendront pas (I più non ritornano) ou Les Derniers Soldats du roi (Gli ultimi soldati del re). Son ouvrage le plus connu reste cependant Le Cheval rouge (Il cavallo rosso), un roman de 1 000 pages à nouveau fondé sur ses expériences et celles de ses compatriotes italiens pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci a été élu meilleur livre des années 1980 dans une enquête publique en Italie et a été traduit dans plusieurs langues. Le livre a connu vingt-cinq éditions depuis qu'il a été publié en mai 1983.

Biographie

Son père, Mario, est un industriel du textile qui avait commencé à travailler à treize ans comme apprenti dans un atelier. Au début des années cinquante, l'entreprise possède quatre usines (dont un bureau, à Naples), avec un peu moins de quatre mille personnes.

Eugenio Corti a fréquenté l'école primaire du village mais, pour cause de la maladie de son père en 1931, est inscrit à l'école San Carlo à Milan, où il étudiera dix ans. En 1940, les études sont interrompues, le 10 juin l'Italie entre en guerre et Eugenio Corti s'enrôle dans l'armée.

En 1941, devenu lieutenant, il demande à être affecté sur le front russe, qu'il rejoint en juin 1942. Établies devant le Don, les troupes italiennes reçoivent fin décembre l'ordre de la retraite et celui d'abandonner les positions. Sans moyens et sans suffisamment de nourriture, les bataillons italiens sont décimés.

Celui de Corti, composé de plus de 17 000 soldats, laisse plus de 13 000 hommes sur le terrain. Ces 28 jours de retraite sont les jours les plus dramatiques de sa vie qui contribuent à façonner sa vocation d'écrivain. Les évènements de la campagne de Russie seront évoqués notamment dans son vaste roman Le Cheval rouge[2],[3]. De retour à Merano en Italie, il est d'abord soigné puis entre en convalescence. En juillet 1943, refusant de demeurer plus longtemps convalescent, il reprend du service.

Il retourne à la caserne de Bolzano, puis est ensuite transféré à Nettunia, dans la région de Rome. Suite aux événements du 8 septembre 1943 pendant lesquels le roi quitte Rome pour se replier dans le Sud occupé par les alliés, Corti décide de partir à pied vers le sud, en compagnie du lieutenant Antonio Moroni pour éviter d'être fait prisonnier par les Allemands et pour rejoindre l'armée régulière.

Ces événements, et tous ceux relatifs à la guerre de libération, sont racontés dans le roman Les Derniers Soldats du roi. Après une période de récupération dans les Pouilles, Corti s'engage, à nouveau volontairement, dans les unités de l'armée régulière italienne pour aider les Alliés à la libération du pays.

En 1962, sa pièce Procès et mort de Staline est mise en scène par Diego Fabbri. Elle sera traduite, sous le manteau, en russe et en polonais.

Distinctions

  • Médaille d'argent de la valeur militaire (pour faits d'armes) dite en italien Medaglia d'argento al valor militare

Œuvres

Romans

  • 1983 : Le Cheval rouge (Il cavallo rosso) ; éd. française : Lausanne, L'Âge d'Homme, 1996.
    Le Cheval rouge décrit la vie de plusieurs jeunes Italiens, engagés dans les aventures militaires de l'Italie de Mussolini. Leur patriotisme est un élément dominant de leur mentalité, tandis que leur hostilité au fascisme est forte. Le roman décrit aussi les secousses du retour à la paix et de la construction non sans soubresauts d'une république où s'affrontent les partis libéraux et chrétiens et la mouvance socialiste et communiste. Les épisodes de la contribution militaire de l'Italie à la campagne de Russie nazie sont particulièrement intéressants, car peu connus des Français. Ils montrent l'âpreté des combats et la dureté des camps de prisonniers soviétiques. L'histoire est considérée du point de vue du combattant plus que de la synthèse historique. L'auteur a vécu personnellement ces épisodes.
  • 1998 : La Terre des Guaranis (La terra dell'Indio) ; éd. française : Lausanne, L'Âge d'Homme, 2009.
  • 2000 : L'Île Paradis (L'isola del paradiso) ; éd. française : Lausanne, L'Âge d'Homme, 2012.
  • 2005 : Caton l'Ancien (Catone l'Antico) ; éd. française : Paris, éditions de Fallois/L'Âge d'Homme, 2005.
  • 2008 : Histoire d'Angelina et autres récits (Il Medioevo e altri racconti) ; éd. française : Lausanne, L'Âge d'Homme, 2013.

Récits autobiographiques

  • 1947 : La plupart ne reviendront pas (I più non ritornano) ; éd. française : Paris, éditions de Fallois/L'Âge d'Homme, 2003 ; rééd. éditions du Rocher, 2008.
  • 1950 : Les Derniers Soldats du roi (I poveri cristi) ; rééd. Ares, 1994, sous le titre Gli ultimi soldati del re ; éd. française : Paris, éditions de Fallois/L'Âge d'Homme, 2004.

Essais

  • 1995 : Breve storia della Democrazia Cristiana, con particolare riguardo ai suoi errori
  • 1995 : Il fumo nel tempio
  • 1995 : Science et Foi (Scienza e fede) avec G. Cavalleri ; éd. française : Paris, éditions de Fallois / L'Âge d'Homme, 2002.
  • 1998 : La Responsabilité de la culture occidentale dans les grands massacres du XXe siècle (Le responsabilità della cultura occidentale nelle grandi stragi del nostro secolo) ; éd. française : Paris, éditions de Fallois / L'Âge d'Homme, 2002.

Entretiens

  • 1997 : Parole d'un romancier chrétien (I giorni di uno scrittore : incontro con Eugenio Corti), entretiens avec Paola Scaglione ; éd. française : Lausanne, L'Âge d'Homme, 2000.

Théâtre

  • 1962 : Procès et mort de Staline (Processo e morte di Stalin, con altri testi sul comunismo) ; éd. française : Lausanne, L'Âge d'Homme.

Notes et références

  1. (it) « Addio a Eugenio Corti autore de Il cavallo rosso », La Stampa, 5 février 2014.
  2. Pierre Adrian, Le Cheval rouge, d’Eugenio Corti: des soldats italiens vivent l’Apocalypse, lefigaro.fr, 19 février 2020
  3. Christopher Gérard, « Le Cheval rouge » d’Eugenio Corti, roman talisman, causeur.fr, 17 mai 2020
  4. (it) « Cavaliere Ordine al merito della Repubblica Italiana Sig. Eugenio Corti », sur Quirinale.it (consulté le ).

Liens externes

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