Ethnarque

Le terme « ethnarque » renvoie au gouvernement par un monarque sur un groupe ethnique homogène ou sur un royaume hétérogène. Le mot est issu des mots grecs signifiant « nation », « peuple » (έθνος), et « chef », « autorité » (άρχων) [1],[2].

Ne doit pas être confondu avec énarque.

Hérode Archélaos, ethnarque de Judée.

Le terme est cité dans le Nouveau Testament, notamment dans le deuxième épître aux Corinthiens[3].

Bien que similaires, les termes « ethnarque » et « énarque », ce dernier ayant été créé au XXe siècle, n'ont aucun rapport entre eux [4]

Antiquité

Le titre, qui ne semble pas un terme technique, est utilisé dans l'Empire romain, surtout en Orient, pour désigner les gouvernants de royaumes vassaux qui n'avaient pas le titre de rois et s'apparentant plutôt à un titre de gouverneur[5]. Les Romains utilisaient les mots natio et gens pour un peuple à partir de son identité familiale et culturelle, quel que soit son statut politique.

Le plus connu est sans doute Archélaos, fils d'Hérode le Grand, qui fut ethnarque sur la partie principale du royaume de son père, la Samarie, la Judée et l'Idumée, de la mort de son père (-4) jusqu'en 6. Son frère Philippe reçut le nord-est du royaume et le titre de tétrarque ; la Galilée fut confiée à Hérode Antipas, tétrarque également. Archélaos apparaît ainsi comme supérieur aux tétrarques et sans doute cela signifie-t-il qu'il était le chef de la nation juive ; ces trois titres furent ensuite réunis dans la personne d'Hérode Agrippa Ier de 41 à 44.

Auparavant, Hyrcan II, l'un des derniers Hasmonéens, avait été aussi désigné du titre d'ethnarque (63-), qu'il cumulait avec celui de grand-prêtre (76-66, 63-).

Le titre d’« ethnarque » est attribué par Flavius Josèphe à différents « chefs », en particulier de peuples sous contrôle étranger, comme la communauté juive d’Alexandrie[6]

Époque byzantine

À l'époque byzantine, « ethnarque » est alors un terme militaire pour désigner le chef d'une troupe étrangère au service de l'empereur ; l'usage de recruter ainsi des mercenaires par nationalité était chose commune dans l'Antiquité et le reste à l'époque féodale.

Époque ottomane

Le terme ne semble pas en vigueur, mais pourrait correspondre au chef de minorité : dans l'Empire ottoman, les minorités étaient reconnues légitimement comme millet et avaient donc un représentant reconnu pour se faire entendre du gouvernement, mais sans que ce représentant ait aucun pouvoir politique. Quand le sultan Mehmet II décida de donner à ce dialogue un aspect plus formel, les chrétiens orthodoxes choisirent d'être représentés par le patriarche de Constantinople, les Juifs par le Hakham Bachi (Grand rabbin).

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes


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