Ernst Busch (militaire)

Biographie

Il est né à Essen-Steele en province de Rhénanie et fait son éducation à l'académie de cadets Groß Lichterfelde. Busch s'enrôle dans l'armée allemande en 1904 et sert sur le front de l'Ouest, dans les tranchées, pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale[1]. Il reçoit la médaille Pour le Mérite en 1918. Après la guerre, il demeure dans l'armée et est nommé inspecteur du transport des troupes en 1925. En 1930, il est élevé au rang de lieutenant-colonel et reçoit le commandement du 9e régiment d'infanterie. Il est alors réservé sur l'emploi des unités blindés et continue à défendre le primat de l'infanterie[1].

Du 15 octobre 1935 au il commande la 23e Division d'Infanterie

Pendant l'invasion de la Pologne en 1939, Busch sert sous les ordres de Wilhelm List où il se signale alors pour la dureté du traitement qu'il préconise à l'encontre des soldats polonais séparés de leur unité[2]. L'année suivante, il dirige la 16e armée allemande pendant la bataille de France, à l'issue de laquelle il est promu Generaloberst[1]. Hitler lui attribue la croix de chevalier de la croix de fer pour le récompenser de ses efforts.

Front de l'Est

Busch prend part à l'opération Barbarossa et, le 8 septembre 1941, sa 16e armée s'empare de Demyansk avant de prendre part au siège de Leningrad. Malgré une contre-attaque de l'Armée rouge, les troupes de Busch tiennent la ligne de Staraya à Ostashkov. Il est promu Generalfeldmarschall suite à la courageuse défense de sa position : cette défense aboutit à limiter les gains territoriaux de l'Armée Rouge[3].

À partir de , il commande le groupe d'armées Centre, à la place de Günther von Kluge[3], groupe d'armées dont les effectifs imposants masquent en réalité de nombreuses faiblesses[4]. Dans les mois qui suivent, sous la pression de ses subordonnés, il propose un retrait limité sur des positions en cours de fortification[5], destiné à raccourcir la ligne de front et à reconstituer une réserve tactique et opérationnelle, mais, comme Jodl en janvier, il se heurte au refus furieux de Hitler[5]. Face à ce refus, il donne des ordres conformes aux idées de Hitler, y compris contre les avis de ses subordonnés[5], notamment de Reinhardt, au sujet de l'érection de Vitebsk au rang de place forte[6]. Ainsi, après son entrevue du 25 mai 1944, il applique la doctrine défensive de Hitler, la mise en place fortes, destinées à gêner la progression soviétique vers l'Ouest[7], contre l'avis de ses subordonnés[6].

Cependant, après une désastreuse défaite en Biélorussie, dont il a non seulement ignoré, mais aussi nié, la préparation, en dépit des renseignements collectés par ses subordonnés sur le terrain[8], il est considéré responsable de la débâcle[9], congédié par Hitler en et remplacé par le Generalfeldmarschall Walther Model.

Front de l'Ouest, reddition et décès

En , il est rappelé et placé à la tête du groupe d'armées nord-ouest. Busch a la mission de stopper l'avance du Field Marshal Bernard Montgomery et des Alliés en Allemagne avec l'aide de Kurt Student et sa 1re armée de parachutistes. En dépit d'un télégramme d'Alfred Jodl, Busch se rend à Montgomery le 2 mai 1945[10].

Il est envoyé dans un camp de prisonniers de guerre à Aldershot, en Angleterre ; il meurt peu après d’une crise cardiaque le .

Nazisme

Authentiquement nazi, il bénéficie d'un avancement rapide durant la période précédant le conflit[1]. Seul à considérer Mein Kampf également comme une source d'inspiration militaire, il est apprécié de Hitler[1]. De plus, il multiplie, dans ses ordres du jour à ses troupes, les formulations nazies sur le primat des forces morales, le triomphe de la volonté[1]. Au cours des dernières semaines de son commandement en Russie, après avoir affronté Hitler le 20 mai 1944, il applique sans esprit critique les préconisations militaires de Hitler, aboutissant à amplifier le désastre qui s'annonce[5] ; il cite, devant ses subordonnés médusés, la devise de Hitler : « Le mot reculer n'existe plus[6]. »

Notes et références

  1. Lopez 2014, p. 115.
  2. Lopez 2014, p. 114.
  3. Lopez 2014, p. 116.
  4. Lopez 2014, p. 142.
  5. Lopez 2014, p. 118.
  6. Lopez 2014, p. 121.
  7. Lopez 2014, p. 120.
  8. Lopez 2014, p. 123.
  9. Kershaw 2012, p. 54.
  10. Kershaw 2012, p. 466.

Bibliographie

  • Ian Kershaw (trad. de l'anglais), La Fin : Allemagne, 1944-1945, Paris, Seuil, , 665 p. (ISBN 978-2-02-080301-4)
  • Jean Lopez, Opération Bagration : La revanche de Staline (1944), Paris, Economica, , 409 p. (ISBN 978-2-7178-6675-9)
  • (de) Veit Scherzer: Die Ritterkreuzträger 1939-1945, Scherzers Militaer-Verlag, Ranis/Jena, 2007.

Liens externes

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