Ernest Fontanès
Charles Louis Ernest Fontanès, né le à Nîmes et mort le à Paris, est un pasteur français de l'Église réformée, figure importante du protestantisme libéral au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle[1], également connu pour son engagement pacifiste.
Biographie
Vie familiale
Son père, Ferdinand Fontanès est pasteur de l'Église réformée de Nîmes[2] et sa mère, Marie Peyron est apparentée à Samuel Vincent[3] (1797-1862). Il épouse en 1857 Pauline Lichtenstein (1824-1905), avec laquelle il a six enfants.
Études
Après des études classiques au lycée de Nîmes, Ernest entreprend ses études théologiques à la faculté de théologie protestante de Genève (1846-1849), puis soutient sa thèse de baccalauréat en théologie intitulée Du fondement de l’Église, à la faculté de théologie protestante de Strasbourg, le [4]. Il achève sa formation en fréquentant les universités de Bonn (1851), de Berlin et de Heidelberg (1852)[5]. Le 27 mai 1852, à Nîmes il est consacré par son père. De 1852 à 1856, il est le suffragant du pasteur Honoré Michel, à Montpellier.
Travail pastoral
Appelé par l’Église du Havre, Ernest Fontanès y est nommé par décret le 12 mai 1856 et installé le 29 juin. En 1858, il devient aumônier protestant du collège du Havre et en 1860 président du consistoire. Le , il inaugure le nouveau temple du Havre[6] et y donne le sermon Le royaume de Dieu[7], qu'il définit comme le progrès de la civilisation, rendu possible par la tolérance philosophique, animé de la foi en Dieu et de l'amour de l'humanité.
Dès 1869, sur le désir de la majorité de ses paroissiens et avec l'autorisation de son consistoire, il omet, dans la liturgie, la lecture du symbole des apôtres[8], ce qui contribuera à le faire interdire de prédication, jusqu'à sa mort, dans les chaires officielles de Genève et de Paris[9]. En 1872, il participe aux côtés des « libéraux » au synode général réformé.
À partir de 1887 et jusqu'en 1902, il exerce son ministère pastoral à Paris, en appui aux protestants libéraux de cette ville. Il démissionne alors de ses fonctions au Havre le 9 mai 1896, et est nommé président honoraire du consistoire de cette ville (juillet 1896), et c'est au Havre qu'il prêche son sermon d'adieu : Cinquante ans de ministère (Paris, 1902, 79 pages).
À Paris il prêche dans la salle de la Société de géographie du boulevard Saint-Germain, y célébrant la culte les dimanches où le prédicateur de l'Oratoire du Louvre n'est pas un « libéral ». Mais il a recours à l'hospitalité d'un temple officiel pour les baptêmes, mariage, enterrements ou pour les cultes avec sainte-cène.
Il est membre de la délégation libérale et du Conseil central de l'Église réformée. Il est profondément attaché à l’Église réformée et s'attache, dans ses prédications, à « défendre les droits de la conscience individuelle et de la critique historique appliqué à la bible »[10].
Distinctions
1886 : chevalier de la Légion d'honneur, alors qu'il est président du consistoire du Havre, sur contingent du ministère des cultes et de l’intérieur[11].
Œuvres
- Du fondement de l'Église, thèse de doctorat en théologie, Strasbourg, Berger-Levrault, 1850
- Ernest Fontanès, Le christianisme moderne : Étude sur Lessing, Paris, Germer Baillière, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », , 246 p. (lire en ligne)
- Ernest Fontanès, Le christianisme moderne : Étude sur Lessing, Paris, Bibliothèque pacifiste internationale, , 40 p. (lire en ligne)
- Cavour, Paris, Sandoz et Fisbacher, 1875, 96 p.
- La guerre, Paris, Giard et Brière, 1904, 40 p., préface de Frédéric Passy
Notes et références
- Le christianisme moderne - étude sur Lessing est « l’œuvre d'un homme qui, par sa science comme par son éloquence a été l'un des plus actifs propagateurs du protestantisme libéral », d'après la Revue des cours littéraires du 23 mars 1867.
- Daniel Robert, « Louis Ferdinand Fontanès », dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5 Les Protestants, Paris, Beauchesne, (ISBN 2701012619), p. 205.
- Gustave de Clausonne, Notice sur M. le pasteur Fontanès, Nîmes, 1863.
- Thèse de baccalauréat en théologie, notice Sudoc, consultée en ligne le 7.08.15.
- Pierre Ardaillou 1997, Troisième partie, chapitre 2, « Les Républicains et la question religieuse », p. 318.
- Pierre Emmanuel Panis, « Le Havre : le temple avant guerre », sur http://temples.free.fr/, Huguenots de France (consulté le ).
- Édité à Paris, 15 p. puis traduit en allemand en 1863.
- André Encrevé, Protestants français au milieu du XIXe siècle : les réformés de 1848 à 1870 (« Histoire et société », 8), Labor et Fides, 1986, p. 777.
- Pierre Ardaillou 1997, « Les Républicains et la question religieuse », p. 310.
- Storne 1993.
- Légion d'honneur, décret du 30 décembre 1886, base Léonore, consultée en ligne le 7.08.15.
Voir aussi
Bibliographie
- Franck Storne, « Charles Louis Ernest », dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5 Les Protestants, Paris, Beauchesne, (ISBN 2701012619), p. 204-205.p. 204-205.
- [Pierre Ardaillou 1997] Pierre Ardaillou, Les républicains du Havre au XIXe siècle : 1815-1889, Le Havre, Presses universitaires de Rouen et du Havre, , 453 p. (ISBN 978-2-87775-825-3, lire en ligne), p. 318
Liens externes
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