Erich Fried

Erich Fried, né le à Vienne et mort le à Baden-Baden, est un poète, traducteur et essayiste autrichien juif, établi en Angleterre au Royaume-Uni.

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Erich Fried
Erich Fried en 1981
Naissance
Vienne
Décès (à 67 ans)
Baden-Baden
Activité principale
écrivain, traducteur, poète, essayiste
Distinctions
prix Georg-Büchner, médaille d’or pour services rendus à la ville de Vienne, prix littéraire de la ville de Brême, médaille Carl von Ossietzky, Österreichischer Kunstpreis für Literatur, prix de la ​​Ville de Vienne de littérature
Auteur
Genres
poésie, essai

Compléments

Académie allemande pour la langue et la littérature

Avec Hans Magnus Enzensberger et Wolf Biermann l'un des principaux représentants de la littérature engagée de langue allemande après la Seconde Guerre mondiale. Pour beaucoup, il est aussi le meilleur traducteur de Shakespeare dans cette langue. Erich Fried s'est également engagé directement dans la vie politique par des conférences ou en participant à des manifestations.

Biographie

Fils unique d'une famille juive viennoise, Erich Fried perd en mai 1938 son père, victime d'un interrogatoire de la Gestapo peu après l'Anschluss: "Lycéen autrichien de dix-sept ans, je me transformai en juif persécuté", résumera-t-il plus tard. Il se réfugie alors en Angleterre en passant par la Belgique, crée un groupe de "jeunesse émigrée" (Emigrantenjugend) qui parvient à faire venir à Londres avant que la guerre n'éclate 70 personnes dont sa mère. Il surnage pendant la guerre grâce à divers emplois. Dès 1943, il quitte une organisation de Jeunesses communistes dont il refuse le stalinisme croissant. De 1952 à 1968, il est commentateur politique au German Service de la BBC.

En 1944, il épouse Maria Marburg, peu avant la naissance de leur fils Hans. C'est aussi l'année de parution de son premier recueil de poésies Deutschland.

Séparé de Maria en 1946, il divorce en 1952 et épouse la même année Nan Spence-Eichner dont il a deux enfants, David et Katherine. En 1962, il revient pour la première fois officiellement à Vienne, adhère en 63 au groupe d'écrivains Gruppe 47 et sa première traduction de Shakespeare, "Songe d'une nuit d'été", paraît la même année. Il épouse en 65 Catherine Boswell, leur fille Petra naît à l'automne. Depuis qu'il a quitté la BBC et jusqu'à sa mort, il a une intense activité littéraire et militante: nombreuses lectures publiques, souvent dans le cadre de grands meetings et en liaison avec le mouvement étudiant de 68. Sa personnalité originale mêlant engagement politique (Vietnam, lois sur l'état d'urgence, politique israélienne ...) et littérature lui vaut aussi bien un poste à l'université de Giessen que ... des démêlés avec la justice. Les thèmes récurrents de son œuvre lyrique sont l'exil comme dans Cent poèmes sans patrie (100 Gedichte ohne Vaterland, 1978), l'engagement radical pour de multiples causes (contre la guerre, la haine et la bêtise) et le plaisir de jouer avec les mots et leur son.
Aussi ses Poèmes d'amour (Liebesgedichte) sont-ils une surprise en 1979, ce sera l'un des plus gros succès d'après-guerre pour des poésies de langue allemande. Ce succès est renouvelé en 83 avec "Ce que c'est" (Was es ist), le titre du recueil est aussi celui d'un poème "bestseller" en terres germanophones :

Un aphorisme de Erich Fried à la East Side Gallery (vestige du mur de Berlin) : Vouloir que le monde reste tel qu'il est, c'est ne pas vouloir qu'il reste
Ce que c'est
C'est absurde
dit la raison
C'est ce que c'est
dit l'amour
C'est du malheur
dit le calculateur
Ce n'est que douleur
dit la peur
C'est sans espoir
dit le bon sens
C'est ce que c'est
dit l'amour
C'est ridicule
dit la fierté
C'est bien léger
dit la prudence
C'est impossible
dit l'expérience
C'est ce que c'est
dit l'amour

(Traduction Henri Pidoux)

En 1982, Erich Fried a retrouvé la nationalité autrichienne tout en conservant la nationalité britannique acquise en 1949. Il reçoit en 1986 la médaille Carl von Ossietzky de la ligue internationale des droits de l'homme et en 1987 le prix Georg - Büchner. Le cancer l'emporte le 22 novembre 1988 à Baden-Baden et il est inhumé au cimetière londonien de "Kensal Green".

En 1990 la chancellerie autrichienne créera un prix littéraire portant son nom (prix Erich-Fried, Erich-Fried-Preis en allemand). Fried aurait eu 85 ans en 2006, ses œuvres complètes ont été rééditées à cette occasion chez Klaus Wagenbach.

Œuvres

  • Drei Gebete aus London, 1945
  • Ein Soldat und ein Mädchen, 1960
  • Reich der Steine, 1963
  • Warngedichte, 1964
  • Überlegungen, 1964
  • Kinder und Narren, 1965
  • und Vietnam und, 1966
  • Anfechtungen, 1967
  • Die Beine der größeren Lügen, 1969
  • Unter Nebenfeinden, 1970
  • Die Freiheit den Mund aufzumachen, 1972
  • Höre Israel, 1974
  • So kam ich unter die Deutschen, 1977
  • 100 Gedichte ohne Vaterland, 1978
  • Liebesgedichte, 1979
  • Es ist was es ist, 1983
  • Um Klarheit, 1985
  • Mitunter sogar Lachen, 1986

En français

  • Le Soldat et la Fille [1962], trad. par Robert Rovini - Gallimard Collection Du monde entier - (ISBN 2070225836), réédité Collection L'Étrangère (1992) (ISBN 207072736X)
  • Les Enfants et les Fous [1968], trad. par Jean-Claude Schneider - Gallimard - (ISBN 2070270068)
  • La Démesure de toutes choses [1984], traduit par Pierre Furlan - éd. Actes-Sud
  • Cent poèmes sans frontière [1978], trad. par D. et G. Daillant - Bourgois - (ISBN 2-267-00137-3)

Bibliographie

  • Catherine Fried-Boswell, Volker Kaukoreit (édit.): Erich Fried. Ein Leben in Bildern und Geschichten. Wagenbach, Berlin 1993 (ISBN 3-8031-3585-0)
  • Joseph A. Kruse (Heinrich-Heine-Institut) (édit.): Einer singt aus der Zeit gegen die Zeit : Erich Fried 1921-1988 : Materialien und Texte zu Leben und Werk. Häusser, Darmstadt 1991 (ISBN 3-9279-0250-0)
  • Gerhard Lampe: Ich will mich erinnern an alles was man vergißt: Erich Fried - Biographie u. Werk Bund-Verlag, Köln 1989 (ISBN 3-7663-3092-6)
  • ERICH FRIED AC 52 - AUSTRIACA - Publications de l'Université de Rouen - 1er février 2002 (ISBN 2-8777-5320-4)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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