Entre la raison et le désir

Entre la raison et le désir est une pièce de théâtre mise en scène par Anne Delbée, qui a été jouée pour la première fois le , à la Chapelle des Pénitents Blancs, à l'occasion du Festival d'Avignon. La pièce est constituée d'une succession de trois tragédies, Andromaque, Bérénice et Phèdre, interprétées dans la même journée, par les mêmes acteurs.[1]

Présentation de l'œuvre

Entre la raison et le désir est constituée d'une succession de trois tragédies : Andromaque, Bérénice et Phèdre, interprétées dans la même journée, par les mêmes acteurs. Les décors, réalisés par Jean-Pierre Regnault représentent une réplique sculptée du bassin d'Apollon à Versailles, par un jour d'hiver, la scène symbolisant l'eau gelée. En ce qui concerne les costumes, en noir et blanc, leur réalisation est due au travail de Mine Barral, livrant ainsi une interprétation du bien et du mal, tous les noirs et tous les blancs état représentés selon des modèles strictement du XVIIe siècle. La musique est l'œuvre de Bruno Bontempelli, et illustre des bruits de la vie, comme des rires de femmes, des cris d'enfants. Pour ce qui est des lumières, nous les devons à Roland Pontoizeau, qui s'est chargé de les mettre en place. Le coiffeur Dessange-Avignon, a lui aussi participé à ce grand projet, en coiffant les têtes des comédiens. La mise en scène a été réalisée par Anne Delbée et les assistants metteur en scène répondent au nom de Hervé Gastineau et Orit Mizrahi.

Distributions

Andromaque

29-, 2-

  • Andromaque : Tania Torrens, Pascaline Pointillart
  • Céphise : Sophie Niedergang, Nathalie Hérault
  • Pyrrhus : François Angelier
  • Phoenix : Heirick Nourry
  • Hermione : Leslie Lanz, Isabelle Poitier
  • Cléone : Nelly Boisseau
  • Oreste : Renaud de Manoël
  • Pylade : Patrick Potot

Bérénice

29-, 3-

  • Bérénice : Francine Bergé, Nathalie Alexandre
  • Phénice : Leslie Lanz, Sophie Niedergang
  • Titus : Jean-Claude Durand
  • Paulin : François Angelier
  • Antiochus : Renaud de Manoël
  • Arsace : Éric Taron, Joël Hafkine
  • Rutile : Joël Hafkine, Éric Taron

Phèdre

29-, 2 et août

  • Phèdre : Pascaline Pointillart, Francine Bergé
  • Oenone : Hélène Batarot, Colette Bergé
  • Hippolyte : Pierre Villaret
  • Thésée : Renaud de Manoël
  • Théramène : Philippe Caulet
  • Aricie : Sylvie Chevrel-Hébert, Isabelle Fourquet
  • Ismène : Nelly Boisseau
  • Panope : Nathalie Duverne

Ce spectacle fut repris à Paris au théâtre de l'Athénée du au .

Trois reprises de Racine

Pourquoi Anne Delbée a-t-elle choisi de reprendre Jean Racine ? « Parce que j'ai voulu faire une approche d'une aventure spirituelle à travers trois œuvres qui correspondent à trois moments décisifs de la vie du poète, sa vie à Port-Royal, avec Molière. Comment il a tourné le dos au théâtre à 37 ans », répond-elle[2].

Andromaque, Bérénice et Phèdre représentent pour elle trois étapes essentielles dans l'œuvre de Jean Racine[3].

Elle souhaite aussi remettre au goût du jour des histoires oubliées depuis trop longtemps : « Je voudrais y défendre la poésie, l'information par l'émotion. Redevenons des passionnés du monde. Mais à vouloir supprimer la notion du bien et du mal, on est en train de bousiller notre humanité à tous », ajoute-t-elle[3].

Critiques de presse

Des critiques plutôt négatives

Présenter la pièce au festival d'Avignon, vouloir la faire jouer par des comédiens terminant juste d'interpréter Andromaque avant de s'attaquer à Phèdre puis se servir du même décor pour les trois représentations furent les principales difficultés rencontrées selon les critiques des journalistes[4].

« Hélas, tout au long des deux heures et demie de spectacle nous avons l'impression que les acteurs jouent pour eux, ils utilisent le lieu scénique sans tenir compte de la disposition du public et bien souvent nous regardions deux magnifiques piliers » peut-on lire dans Le Provençal.

« Elle aurait pu réussir quelque chose de grandiose mais hélas... » Le pari et la performance d'Anne Delbée salués par la presse n'empêchèrent pas l'impression d'un jeu « mal mené », les comédiens « ternes » et l'ennui profond évoqué par le journal. La mise en scène fut ainsi critiquée car elle semblait ne pas tenir compte de la disposition du public et à de nombreuses reprises, des plaintes se firent entendre, les spectateurs regrettant de ne pas voir grand chose et se lamentant que les acteurs jouent entre eux « dans leur coin ». Même si le texte fut apprécié pour sa beauté, le niveau sonore resta trop faible aux dires des spectateurs. « Les actrices se croyant sans aucun doute plus dans un confessionnal que sur une scène de théâtre[5] ».

Notes et références

  1. Source principale: Fonds documentaire de la BNF - Maison Jean Vilar
  2. « Festival D'avignon: Andromaque, Berenice Phedre Entre la raison et le désir d'Anne Delbée », La Marseillaise, 30. 07.83
  3. « J.-M. DI CEA Le Provençal 28-07-83 », Le Provencal,
  4. « Une Bérénice plutôt terne aux pénitents blancs », Le Provencal,
  5. « " Andromaque, Bérénice, Phèdre Le désir, mais pas la raison" », Le Provencal, 4 .08.83
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