Emmanuel Allard

Emmanuel Auguste Allard, né le à Marseille où il est mort le , est un imprimeur marseillais. Désigné maire par cooptation en 1884, il s'illustra aussitôt par son efficience dans la lutte contre une terrible épidémie de choléra. fut maire de Marseille après avoir été imprimeur lithographe.

Biographie

Fils d’un maçon, Emmanuel Allard nait dans un immeuble faisant face à l'esplanade de la Gare Saint Charles à Marseille, place Bernard Dubois, le .

Après 12 ans d'expérience comme ouvrier lithographe, il fonde en 1859 sa propre imprimerie.

Républicain hostile à l’Empire, il est élu au Conseil municipal en 1871.

En 1881, il devient adjoint du maire Brochier, mais bientôt en désaccord avec lui, il démissionne en 1882 - avec six de ses collègues.

Désigné maire par cooptation le , Emmanuel Allard est aussitôt à la tête du conseil municipal divisé d'une ville qui doit faire face à une épidémie de choléra qui vient de se déclarer à Toulon. Emmanuel Allard s'illustrera par une série de décisions pleines de bon sens. Le , il persuade la commission des hospices d’installer un hôpital pour les malades du choléra dans le palais du Pharo. Deux jours plus tard, des aménagements sont entrepris et les premiers malades sont accueillis à partir du [1],[2]

En tant que membre du parti radical, Emmanuel Allard est opposé à la fois aux modérés, aux socialistes et aux monarchistes, mais sa grande habileté politique lui permet de s'ériger en arbitre et d'exercer activement sa fonction de maire.

D’une parfaite honnêteté, il est surnommé « l’intègre » et il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1885[3]. Emmanuel Allard se retire toutefois le lorsque le Conseil municipal est dissous par le gouvernement, qui sous prétexte de l’anniversaire de la Commune fait suspendre la séance du conseil municipal du .

Emmanuel Allard revient à la politique en 1902, à 75 ans, sur la liste des radicaux progressistes d'Amable Chanot. Le , il est coopté maire, cette fois au bénéfice de l’âge, le conseil n'ayant pas départagé sa candidature face au socialiste Bernard Cadenat avec 18 voix pour et 18 contre. Il appelle comme premier adjoint le socialiste Clément Lévy et s’acquitte de sa tâche de nouveau avec une grande habileté.

Malheureusement, en 1910, il attrapa une bronchite dont il ne se remit pas[4]. Au début de l'été 1910, Emmanuel Allard doit s'aliter, si bien que Clément Lévy représente la municipalité aux cérémonies du 14 juillet 1910 et préside le conseil municipal du 26 juillet suivant. Lorsqu'Emmanuel Allard meurt à 7 heures le matin du , un jour de réunion du Conseil Municipal[5], Clément Lévy assure la fonction de maire par intérim[6].

La ville lui fait de magnifiques funérailles.

Une avenue dans le 11e arrondissement de Marseille porte son nom.

L’ancien guesdiste et franc-maçon Bernard Cadenat est coopté maire le 9 septembre 1910.

Bibliographie

  • Jean Chélini (dir.), Félix Reynaud (dir.) et Madeleine Villard (dir.), Dictionnaire des marseillais, Marseille, Académie de Marseille - Édisud, , 368 p., 24 × 17 cm (ISBN 2-7449-0254-3, OCLC 52159149, notice BnF no FRBNF37715787).
  • Paul Masson (dir.), Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, Archives départementales, Marseille, 17 vol., 1913-1937
  • Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille : Mémoire de Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, , 441 p., 32 × 22 cm (ISBN 2-86276-195-8, OCLC 21443673, notice BnF no FRBNF35056428)

Notes et références

  1. Pierre Gallocher, Marseille, zigzags dans le passé, P. Tacussel, Marseille, 4 vol., 1984, 1989, 1993, 1995, t. III, p. 82 (ISBN 2-903963-63-0)
  2. cf Figaro, 29 juin 1884 in https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k278980t/f1.item.r=allard.zoom.texteImage
  3. « Cote LH/21/17 », base Léonore, ministère français de la Culture
  4. cf Le Petit Marseillais, 3 août 1910 https://www.retronews.fr/journal/le-petit-marseillais/03-aug-1910/437/1587797/1
  5. Emmanuel Allard meurt à 7 heures du matin, 50 rue Nationale, non loin de la petite imprimerie où, en 1871, on alla le solliciter pour qu'il mette sa généreuse activité au service des intérêts de la cité. cf Le Petit Marseillais, 3 août 1910 https://www.retronews.fr/journal/le-petit-marseillais/03-aug-1910/437/1587797/1
  6. cf https://www.cairn.info/revue-archives-juives1-2012-1-page-135.htm
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