Emmanuel-Charles Bénézit

Emmanuel-Charles Bénézit, né à Paris le et mort à Hyères le , est un peintre, dessinateur, graveur et historien de l'art français. Il est le fils d'Emmanuel Bénézit, propriétaire de galeries d’art à Paris et créateur du Dictionnaire Bénézit.

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Biographie

Famille

Son grand-père, Charles Bénézit, musicien, est un ami proche de Victor Hugo, qu'il accompagne en exil à Jersey. Son père est Emmanuel Bénézit, créateur du dictionnaire Bénézit et propriétaire de plusieurs galeries d'art à Paris[1].

Emmanuel-Charles naît ainsi dans une famille aisée et cultivée[2]. Il passe son enfance dans la galerie de son père, où transitent des artistes tels que Victor Hugo ou Vincent Van Gogh, et tisse de forts liens avec Camille Pissarro et Alfred Sisley, qui rendent de fréquentes visites dans la maison de son enfance[2],[3]. Il fréquente assidûment le musée du Louvre et est impressionné par les grands maîtres et plus particulièrement Nicolas Poussin et les Vénitiens[4].

Éléments biographiques

Il se marie avec Marie Salomé Spehner, son élève de dessin rencontrée au Louvre, et son aînée de dix-sept ans.

Il prend part à la première Guerre mondiale, mais est réformé en 1915 à cause d'une grave infection pulmonaire ; il quitte alors Paris et s'installe à Gassin puis à Bormes-les-Mimosas, dans le Sud-Est de la France. En 1930, il part pour Hyères. Salomé meurt en 1950. Il vit modestement, passionné par son travail : un temps conservateur bénévole du Musée de la ville, il s’occupe activement des rééditions du dictionnaire, il dessine, il peint jusqu'à sa mort à l'âge de 88 ans[2],[4].

Le peintre

Emmanuel-Charles Bénézit pratique la peinture dès l'âge de six ans. Sa technique varie beaucoup au long de sa carrière, mais elle conserve certaines constantes comme la richesse des paysages bucoliques, avec des ciels complexes et une relation harmonieuse entre l'Homme et la nature[3].

Libre des contraintes matérielles, il peut se consacrer à son art. Il obtient un certain succès dans les Salons parisiens, exposant au Salon des indépendants (de 1907 à 1928), au Salon d'automne (de 1922 à 1933) et au Salon des Tuileries (de 1926 à 1938)[5],[3],[4]. Une importante exposition à la Galerie Gérard en 1938 lui vaut une excellente critique de Louis Vauxcelles[4].

Il part cependant en Provence pour des problèmes de santé en 1915. Il y découvre la lumière du Midi et le mistral qui semblent rapprocher jusqu'au premier plan les paysages éloignés ; il commence alors à y étudier la nature au travers de la lumière[3].

Son œuvre (huiles, aquarelles, dessins) comporte deux aspects : il travaille sur le motif, mais puise également son inspiration dans son imaginaire. D’où une grande richesse et une étonnante variété de sujets dans son œuvre, originale et puissante qui trouve son unité dans le style : son style, c’est la maîtrise du dessin, qui lui permet d’accéder à l’expression intense du caractère des choses[4]. Pour chaque tableau, pour chaque type d’émotion qui l’étreint, « il choisit dans son arsenal les moyens les mieux adaptés à sa traduction en termes plastiques »[4].

À la maîtrise du dessin il faut ajouter celle de la couleur, qui peut être intense ou douce et subtile ; il faut noter l’exactitude d’accords imprévus et audacieux, la juxtaposition des valeurs, le frottis délicat ou la somptuosité de la pâte. « Ses dessins, sa peinture figurative ou abstraite, sont la manifestation d’un artiste à la production multiforme et fascinante[4]. »

Le dictionnaire Bénézit

Il collabore avec son père à l'élaboration du célèbre Bénézit — de son nom complet Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays —, dont la première publication a lieu de 1911 à 1923, puis il continue l’œuvre familiale. Devenu ouvrage de référence[3], il fait l'objet de rééditions régulières par les Éditions Gründ jusqu'en 1999 (édition en anglais, 2000). Il est consultable en ligne via souscription sur Oxford Art Online[6].

Conservation et expositions posthumes

Son œuvre est exposé pour une rétrospective au Salon d'automne de Paris de 1989[7] et dans plusieurs musées en France[3].

L’Association des Amis de Bénézit a organisé des expositions :

  • 2002 : Saint-Rémy de Provence au Centre d'Art Présence Van Gogh[8]
  • 2002 : Bormes-les-Mimosas, au Musée Arts et Histoire[9]
  • 2005 : Hyères-les-Palmiers, rétrospective (œuvres figuratives et compositions d’imagination)[10]

Ses peintures et dessins sont pour la plupart conservés dans des collections particulières dans divers pays[3].

Notes et références

  1. « Emmanuel Bénézit était le fils du Dr Charles-Emmanuel Bénézit (1854- 1920), auteur du célèbre Dictionnaire des Peintres » dans Gazette des beaux-arts, 1975, p. 35.
  2. « Biographie de Emmanuel-Charles Bénézit », sur benezit-the-painter.com (consulté le ).
  3. (en) « E.C. Bénézit », sur mouginsfineart.com (consulté le ).
  4. Montpellier 1989.
  5. Fiche biographique d'Emmanuel-Charles Bénézit, sur le site de la galerie le représentant art-escale-toulon.fr.
  6. (en) Le Bénézit en ligne sur le site Oxford Art Online.
  7. Catalogue du Salon d’Automne 1989, p. 40-49.
  8. Catalogue du Centre d’Art Présence Van Gogh, 2002, préface Jean Montpellier.
  9. Jean Montpellier, Michel Guillemain, RaphaëL Dupouy, Cat. exp. « E. C. Bénézit : citoyen des terres heureuses », Musée Arts et Histoire, Bormes-les-Mimosas, 1915-1930, 60 p. (voir fiche BnF en ligne).
  10. François Carrassan, Jean Montpellier, Cat. exp. « E.C. Bénézit Citoyen des terres heureuses, Hyères, 1930-1975 », 60 pages.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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