Emiel Van Coppenolle

Emiel Van Coppenolle, né en 1892, était un militaire de carrière et un Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie belge dont il assura le commandement durant la Seconde Guerre mondiale. Collaborationniste, il est condamné à mort en 1948 mais est cependant libéré en 1952. Il meurt à Houthalen le [1],[2],[3].

Éléments biographiques

Durant la Première Guerre mondiale, Emiel Van Coppenolle est sous-lieutenant d'infanterie et combat sur le front de l'Yser. Il milite ensuite pour l'égalité linguistique dans l'armée. Il fait des études de science politique à la KUL. Il y décrochera un doctorat en sciences politiques et sociales.

Seconde Guerre mondiale

Fait prisonnier en sur la Lys, il est interné dans un oflag à Luckenwalde où il fréquente le cercle flamingant et pro-nazi Luitenant De Winde Kring. Rapidement libéré, en , il est nommé, à la tête de la Police générale du Royaume (PGR). En , il prend part, au côté de ses hommes, aux rafles à Anvers[4]. En [5], Gérard Romsée qui siège au Comité des Secrétaires-généraux le nomme commandant national de la gendarmerie. L'homme s'attire d'emblée une haine tenace directement initiée par la radio de Londres. Durant la Seconde Guerre mondiale, Emiel Van Coppenolle luttera activement contre la résistance qu'il assimilait à des organisations criminelles: "Celui qui commet un attentat est un terroriste"[6]. Il déplore également le fait que l'action qu'il mène à l'encontre des résistants est de plus en plus incomprise par la population. Il ne sera cependant qu'une seule fois la cible d'un attentat, le . Le , les alliés étant aux portes de la Belgique, il s'exile à Berlin où il rencontre Kaltenbrunner qui lui propose le commandement de la division SS Flandern, il décline[7].

Après guerre

Le Gouvernement Pierlot arrête et fait juger les principaux officiers de la gendarmerie. Cette épuration restera toutefois de faible ampleur car le gouvernement ne peut totalement étêter un corps dont il a besoin alors que, dans le même temps, certains groupes de résistants appellent à une révolution communiste. Hubert Pierlot tempère en parlant de la gendarmerie qui a eu: « une conduite magnifique pendant toute la guerre et [dont les membres] ont eu le mérite de rester fidèle à leur devoir sous un chef indigne »[8],[9]. Ce chef indigne, Emiel Van Coppenolle, est condamné à mort à l'issue de son procès en , la sentence ne sera toutefois jamais appliquée et sera commuée en détention à perpétuité. Il est libéré en 1952 causant la chute du gouvernement[10]. Il travaillera alors pour une entreprise allemande et ne sera plus inquiété jusqu'à sa mort qui survient le à Houthalen.

Mémoires

Le CEGES conserve ses mémoires, inédites:

  • Emiel Coppenolle, Souvenirs du chef national de la gendarmerie sous l'occupation 1940-1944: mémoires, (1910-1960), 408 p.

Notes et références

  1. Caroline Fransen, Politiewerk in bezettingstijd. Emiel Van Coppenolle - korpscommandant van de rijkswacht tijdens de Tweede Wereldoorlog, Gand, mém. lic. en histoire UG, 2001.
  2. Jonas Campion, Se restructurer, s’épurer, se légitimer. La gendarmerie belge à la sortie de la Seconde Guerre mondiale (1944-1945). À propos du maintien de l’ordre en Belgique libérée, Louvain-la- Neuve, mém. lic. en histoire UCL, 2004.
  3. Benoît Majerus, la gendarmerie belge in le «Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique», ouvrage collectif, s.d de Paul Aron et José Gotovitch, éditions André Versaille, Bruxelles, 2008, pg. 204
  4. Maxime Steinberg, «Un pays occupé et ses Juifs. Belgique, entre France et Pays-Bas», Éditions Quorum, 1999, p. 92
  5. Par un décret du - Michel Bailly, La gendarmerie sous l'occupation, in Le Soir, lundi 28 décembre 1992
  6. Willy Van Geet (colonel): «La gendarmerie sous l’occupation», éditions J.M. Collet, 1992, p. 159.
  7. Michel Bailly, La gendarmerie sous l'occupation, in Le Soir, lundi 28 décembre 1992
  8. Jonas Campion, Se restructurer, s’épurer, se légitimer. La gendarmerie belge à la sortie de la Seconde Guerre mondiale (1944-1945). À propos du maintien de l’ordre en Belgique libérée, Louvain-la-Neuve, mém. lic. en histoire UCL, 2004.
  9. « De fait et en dépit de l'épuration, une partie de l'appareil destiné à maintenir l'ordre dans le pays couvrait encore des hommes dont les convictions politiques et parfois le comportement durant l'occupation cadraient mal avec les espoirs et les aspirations démocratiques et progressistes d'une part de l'opinion publique belge. Le cas de Van Coppenolle est à cet égard significatif » - Hubert Galle et Yannis Thanassekos : «La Résistance en Belgique», éditions J.M. Collet, Bruxelles, 1979, pg. 113.
  10. Jonas Campion, La gendarmerie, les gendarmes et la guerre, actes du colloque, Société Nationale de l’Histoire et du Patrimoine de la Gendarmerie, février 2006 renvoyant à Caroline Fransen, Politiewerk in bezettingstijd. Emiel Van Coppenolle - korpscommandant van de rijkswacht tijdens de Tweede Wereldoorlog, licence, histoire sous la dir. de B. De Wever, Université de Gand, 2001, 261 p.
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