Elizabeth Lucar

Elizabeth Lucar ( Elizabeth Withypoll ) est née en et morte le . Elle était une calligraphe anglaise[1]. C'est une personne aux multiples talents: elle parle couramment le latin, l'espagnol et l'italien, et est également une musicienne accomplie, une travailleuse d'aiguille et algoriste[2]. Elle est membre d'une famille marchande très éminente et riche détenant la faveur royale et la fonction civique, son mariage a uni des intérêts communs au sein de la Compagnie des Marchands Taylors.

Épitaphe

Elizabeth Lucar nait et décède à Londres et est largement connue grâce à une inscription sur sa tombe de l'église St Laurence Pountney, à Londres. l'épitaphe est rédigé par John Stow [3].

Après la destruction de l'église St. Laurence Pountney lors du grand incendie de Londres de 1666, l'inscription de la plaque de laiton ait déplacée à St. Michael, Crooked Lane[4].

Curieuse calligraphie

Dans un ouvrage publié en 1904, Carvalho fait référence à un essai sur le sujet de la calligraphie écrit par Elizabeth Lucar en 1525, à l'âge de 15 ans, intitulé Curious Calligraphy [5]. C'est, selon lui, le premier essai anglais sur ce sujet, et cette affirmation est répétée ailleurs. Cependant, l'original bibliographique ou manuscrit de ce supposé travail Curious Calligraphy n'est ni cité ni apparent, et le terme «calligraphie» lui-même semble anachronique pour l'usage anglais de cette date[6]. Ballard, dans ses Mémoires d'Elizabeth Lucar en 1752, ne mentionne pas un essai mais la décrit comme «une curieuse calligraphe»[7]. Il est possible que Carvalho, lisant la ligne de son épitaphe «Elle a travaillé tous les travaux d'aiguille que les femmes exercent», l'a interprété comme signifiant «elle a écrit (sur) tous les travaux d'aiguille». La dualité du sens de «travaillé» et «écrit» est reconnue ailleurs, mais dans l'un ou l'autre sens, cette ligne peut seulement signifier qu'elle délimite elle-même les modèles qu'elle rends ensuite dans la couture. La ligne «Trois mains pourrait-elle écrire, les faire tout» indique cependant qu'elle peut écrire magnifiquement dans trois style d'écritures différentes[8].

Connexions réformistes

La date du décès d'Elizabeth Lucar est notée (par interpolation) dans le Calendrier du Livre d'heures du XVe siècle connu sous le nom d'heures de Beaufort / Beauchamp [9]. Un texte très similaire est annoté dans le calendrier d'une copie imprimée de 1535 du Prymer de William Marshall [10]. L'identité textuelle des inscriptions dans ces deux calendriers indique qu'elles appartiennent à quelqu'un de profondément intéressé par les lectures de psaume de la Réforme et à qui Elizabeth est bien connue.

Le patronage d'art religieux du père d'Elizabeth, Paul Withypoll, est illustré par le Triptyque Withypool, une peinture de dévotion de la Vierge et l'enfant avec les saints Catherine et Ursula, y compris un portrait de Paul Withypoll. Une figure féminine est représentée jouant du luth. Ce chef-d'œuvre est commandé par Paul à l'artiste italien Antonio Solario et achevé en 1514 .

Famille

Elizabeth est la fille de Paul Withypoll (c.1485–1547)[11], Maître Marchand Taylor, conseiller municipal et député de Londres [12] et de son épouse Anne, fille de Robert Curzon de Brightwell, Suffolk. Paul est le troisième fils de John Withypoll de Bristol et de sa femme Alyson, fille et héritière de John à Gaunt de Cardiff; et John Withypoll de Bristol est le fils de Robert Withypoll de Wythipool dans le Shropshire[13].

Christchurch Mansion, Ipswich, construit par Edmund Withypoll en 1548-1550 sur le site de l'ancien prieuré de la Sainte Trinité, acheté par son père Paul Withypoll.

Elizabeth est la sœur d'Edmund Withypoll, député [14] qui, après que leur père ait acheté le site du Prieuré de la Sainte Trinité des chanoines augustins à Ipswich, y construit Christchurch Mansion comme maison privée en 1548 –50 [15]. Edmund Withypoll d'Ipswich et son épouse Elizabeth Hynde ont 18 enfants (dont plusieurs n'ont pas survécu à l'enfance) dont Elizabeth était la tante[16].

En 1532, Elizabeth reçoit un legs de 50 £ de son oncle extrêmement riche Robert Thurne ou Thorne, marchand de Londres et de Bristol (qui avait épousé sa tante Ellen Withypoll)[17]. Les familles Thorne et Withypoll (entre lesquelles il y a des liens de parenté plus anciens) sont engagées dans un syndicat commercial international et sont de remarquables collectionneurs d'objets précieux.

Elizabeth épouse Emanuel Lucar. Emmanuel Lucar est l'arrière-petit-fils de Richard Lucar, qui est intendant du duc d'Exeter à l'époque d' Henri VI d'Angleterre, de John Lucar de Bridgwater, fils de John Lucar de Wythecomb [18],[19] . Les enfants d'Elizabeth - Emanuel, Henry, Mary, Jane et une autre fille - et ceux de la deuxième épouse de son mari Joan Turnbull ou Trumball [20] sont montrés dans la Visitation du Herald de 1568 de Londres[21].

Un portrait peint d'Elizabeth Lucar est mentionné dans le testament d'Emanuel Lucar[22].

Références

  1. G. Ballard, 'Elizabeth Lucar', in Memoirs of Several Ladies of Great Britain (W. Jackson for Author, Oxford 1752), pp. 36-37.
  2. « Brooklyn Museum: Elizabeth Lucar », www.brooklynmuseum.org (consulté le )
  3. J. Strype, A Survey of the Cities of London and Westminster (1720 edition, expanded from the 1598 Survey of London by John Stow), Book 2, Chapter 12 (Candlewick Ward, St Lawrence Poultney), p. 189. (hrionline, The Stuart London Project, Humanities Research Institute, The University of Sheffield: accessed 03 September 2016).
  4. « Elizabeth Lucar », The Dinner Party database of Notable Women, Brooklyn Museum, (consulté le )
  5. D.N. Carvalho, Forty Centuries of Ink, or, A Chronological Narrative concerning Ink and its Backgrounds (Banks Law Publishing Co., New York 1904), pp. 106-07.
  6. Worldcat first offers 'calligraphy' in an original book title in Guillaume Le Gangneur and Simon de Vries, La caligraphie, ou, Belle écriture de la lettre grecque (Paris, 1599); The Shorter Oxford English Dictionary (3rd Edition, 1964 revision) dates its English usage from 1613. The word 'curious' carries the old sense of 'skilled' or 'careful'.
  7. Memoirs of Several Ladies, p. 36.
  8. Consult: S. Frye, Pens and Needles: Women's Textualities in Early Modern England (University of Pennsylvania Press, 2011), pp. 1-2.
  9. British Library Manuscript Catalogue online, Piece description for Royal MS 2 A XVIII, fol. 32v. (lower right of page.)
  10. W. Marshall, [A Prymer in Englysh, with certeyn prayers and godly Meditations, very necessary for all that vnderstonde not the Latyne Tongue], Jmprinted at London in Fletestrete by John Byddell, dwellinge at the signe of the Sonne nexte to the cundite for Wylliam marshall the yere of our lorde god M.D.xxxv. the. xvi day of June. (1535) (Bodleian Library, Oxford, benchmark Clar. Press suppl. e. 29h, fol C ii verso.)
  11. H. Miller, 'Withypoll, Paul (by 1485-1547), of London and Walthamstow, Essex', in S.T. Bindoff (ed.), The History of Parliament: the House of Commons 1509-1558 (Boydell and Brewer 1982) History of Parliament Online.
  12. E. Greenberg, "Elizabeth Lucar," Project Continua, http://www.projectcontinua.org/elizabeth-lucar/
  13. Hervey (Clarenceux King of Arms) Suffolk 1561 Heraldic Visitation, see W.C. Metcalfe, The Visitations of Suffolk 1561, 1577, 1612 (Private, Exeter 1882), p. 82.
  14. A.D.K. Hawkyard, 'Withypoll, Edmund (1510/13-82), of London; Walthamstow, Essex and Christchurch, Ipswich, Suff.', in S.T. Bindoff (ed.), The History of Parliament: the House of Commons 1509-1558 (Boydell and Brewer 1982) History of Parliament Online.
  15. J.R. Dunlop, Pedigree of the Withipoll family of Somersetshire, Shropshire, Essex and Suffolk, (Mitchell, Hughes and Clarke, London 1925).
  16. Metcalfe, The Visitations of Suffolk (1882), p. 82.
  17. T.P. Wadley, Notes or abstracts of the wills contained in the volume entitled the Great Orphan Book and Book of wills, in the Council House at Bristol (Bristol and Gloucestershire Archaeological Society, c.1882), p. 180, item 291.
  18. Pedigree of 'Lucar of Bridgwater' in F.T. Colby (ed.), The Visitation of the county of Somerset in 1623, Harleian Society XI, (London 1876), p.71. The Pedigree is derived from a contemporary Lucar manuscript.
  19. An account of Emanuel Lucar will be found in C.A. Bradford, 'Emanuel Lucar and St. Sepulchre, London', Transactions of the London and Middlesex Archaeological Society New Series VIII Part 1 (Bishopsgate Institute, London 1938), pp. 14-30, (pdf pp. 100-116).
  20. Lucar married Joan Trumball in 1541, see Bradford, 'Emanuel Lucar and St. Sepulchre', at p. 21.
  21. J.J. Howard and G.J. Armytage (Eds), The Visitation of London in the year 1568 taken by Robert Cooke, Clarenceux King of Arms, Harleian Society I (London 1869), p.49.
  22. Bradford, 'Emanuel Lucar and St. Sepulchre's', p. 25; Will of Emanuell Lucar, Gentleman and Merchant Tailor of London (P.C.C. 1574).

Liens externes

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