Elin Wägner
Elin Wägner, de son nom complet Elizabeth Mathilde Elin Wägner, née le à Lund et morte le , est une journaliste, écrivain et féministe suédoise, membre de l'Académie suédoise à partir de 1944.
Alias |
Elizabeth Mathilde Elin Wägner |
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Naissance |
Lund, Suède |
Décès |
Rösås (Berg en Kronoberg) Suède |
Activité principale |
journalisme, littérature et activités philanthropiques |
Distinctions |
Langue d’écriture | suédois |
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Mouvement | féminisme et pacifisme |
Une journaliste féministe et pacifiste
Elin Wägner est née le à Lund, en Suède. Sa mère est morte terrassée par une fièvre puerpérale alors qu’elle n’avait que trois ans. Après un déménagement, son père obtient le poste de directeur dans une école de Nyköping avant d’obtenir le poste d'Helsingborg. Elin, jeune adolescente, y gagne le respect de ses pairs pour ses articles brillants dans le Journal de l'école. En 1899, elle remporte un prix pour une nouvelle lors d’un concours organisé par un quotidien destiné à la jeunesse.
Elin Wägner, confortée par ces premiers succès, s’engage dans la carrière journalistique. Elle s’y exerce avec talent dans divers journaux et publications. Les périodes difficiles qu’elle traverse — une rupture suivie d’une dépression ; la noyade de sa demi-sœur Ruth — ne l'empêchent pas de se faire un nom dans les colonnes grâce à des articles qui suscitent l’intérêt du lectorat, notamment celui dans lequel elle parle des bas salaires des femmes.
Bientôt, les questions sociales deviennent sa priorité. Elle participe parallèlement à un mouvement pour le vote des femmes. Elle développe simultanément les mêmes thèmes dans sa littérature, abordant dans ses œuvres de fiction les problèmes de la vie réelle.
Mariée au journaliste John Landquist, Elin Wägner se lance dans une critique sévère de la guerre et milite dans des mouvements en faveur de la paix. Respectée et reconnue pour son œuvre littéraire et son action pacifiste, elle devient membre de l'Académie suédoise en 1944[1].
Une identification très révélatrice
Elin Mathilde Elizabeth Wagner est l'une des fondatrices de l’organisation suédoise Rädda Barnen[2], connue dans le monde sous le nom d’International Save the Children Alliance, une véritable institution qui ouvre des bureaux et des succursales dans de nombreux pays. La journaliste, écrivain, écologiste et pacifiste que Sergio Badilla caractérise par son action caritative en faveur des enfants et des adolescents et sa posture ouvertement féministe, découvre alors le travail de Gabriela Mistral à laquelle elle n’a aucun mal à s’identifier.
Elle peut juger l’œuvre de Gabriela Mistral dont elle prend enfin possession grâce à l’excellent travail du traducteur Hjalmar Gullberg, docteur ès lettres et membre, lui aussi, de l'Académie suédoise. Badilla ajoute cependant que « la plupart des traductions ont été faites par des Français, Guilberg n’étant pas hispanophone » et que c’est sur ce corpus que lui-même a dû s'appuyer pour ses analyses.
Hjalmar Gullberg a probablement déjà songé à l'attribution du prix Nobel de littérature à Gabriela Mistral : « Le poète, affirme-t-il, prépare d’une main maternelle un philtre qui a le goût de la terre et calme la soif du cœur. D’une île crétoise a jailli la source Sappho et dans la Vallée de l'Elqui, Gabriela Mistral, la source de la poésie ».
L’écrivain chilien Omar Pérez Santiago dans un article du montre, d’après le témoignage de Sergio Badilla Castillo (né à Valparaíso le ), quelle influence réelle fut la sienne dans la littérature de son temps, notamment dans l’attribution en 1945 du Nobel de littérature à Gabriela Mistral, éducatrice, diplomate, féministe et poétesse chilienne. Le poète Sergio Badilla Castillo, à l’occasion du 120e anniversaire de la naissance de Gabriela Mistral née comme lui à Vicuña, rend compte en substance du témoignage d’Omar Pérez Santiago : les milieux intellectuels européens ont été déterminants dans l’attribution de ce prix à Gabriela Mistral, à commencer par Elin Wägner. Preuves en mains, Sergio Badilla Castillo conclut de ses recherches qu’Elin fut littéralement conquise par les poèmes et les idées de Gabriela Mistral sur la place de la femme dans la société. Dès avant la Seconde Guerre mondiale elle se lance pour elle en quête du Nobel. La guerre marque une pause forcée dans l’attribution des prix mais aussitôt après la guerre, Elin reprend sa course frénétique. Elle veut qu’on récompense le poète d’Elqui. Et elle parvient finalement à convaincre les autres membres de l'Académie suédoise des mérites immenses de l'illustre fille de la vallée[1]. Badilla Castillo, poète de premier plan, analyste politique reconnu, en serait venu à cette conclusion après des recherches extrêmement poussées. Certes, il reconnaît que le mérite de la nobélisation revient à 100 % à l’auteur des « Sonnets de la mort », d’ « Abattage » et de « Cave ». Mais, selon lui, le choix du prix Nobel est toujours dû à une ou plusieurs personnalités dont la voix est décisive. Toujours selon Sergio Badilla Castillo, c’est ce qui s’est produit pour Pablo Neruda. Et pour Gabriela Mistral : elle aurait dû son prix à un grand écrivain, journaliste, féministe suédois, Elizabeth Mathilde Elin Wägner (1882-1949), un membre de l’Académie royale de Suède qui « a tout fait jusqu’au bout pour lui obtenir le prix Nobel[3] ».
Bibliographie[4]
Traductions en français :
- La Ligue de Norrtull, Cupidus Legendi, 2020 ((sv) Norrtullsligan, 1908), trad. Vincent Dulac, roman
- Les hirondelles volent haut, Albin Michel, 1949 ((sv) Svalorna flyga högt, 1929), trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, roman
- Le Tourniquet, Albin Michel, 1961 ((sv) Vändkorset, 1934), trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, roman
- Vie de Selma Lagerlöf, Stock, 1950 ((sv) Selma Lagerlöf, 1942-43), trad. Thekla Hammar et Marthe Metzger, biographie
En suédois :
- Från det jordiska museet (1907)
- Norrtullsligan (1908)
- Pennskaftet (1910)
- Helga Wisbeck (1913)
- Mannen och körsbären (1914)
- Camillas äktenskap (1915)
- Släkten Jerneploogs framgång (1916)
- Åsa-Hanna (1918)
- Kvarteret Oron (1919)
- Den befriade kärleken (1919)
- Den förödda vingården (1920)
- Nyckelknippan (1921)
- Den namnlösa (1922)
- Från Seine, Rhen och Ruhr (1923)
- Silverforsen (1924)
- Natten till söndag (1926)
- De fem pärlorna (1927)
- Den odödliga gärningen (1928)
- Svalorna flyga högt (1929)
- Korpungen och jag (1930)
- Gammalrödja (1931)
- Dialogen fortsätter (1932)
- Mannen vid min sida (1933)
- Vändkorset (1934)
- Genomskådad (1937)
- Hemlighetsfull (1938)
- Tusen år i Småland (1939)
- Fred med jorden (1940)
- Väckarklocka (1941)
- Selma Lagerlöf I (1942)
- Selma Lagerlöf II (1943)
- Hans Larsson (1944)
- Vinden vände bladen (1947)
- Spinnerskan (1948)
- Fredrika Bremer (1949) (posthume)
Scénarios
Prix et récompenses
- Grand prix des Neuf (1923)
Notes et références
- Omar Pérez Santiago, Ibid.
- Fondée le par Ellen Palmstierna (présidente), Elin Wägner et Gerda Marcus.
- Tous les éléments biographiques de ce paragraphe ainsi que les citations sont extraits d'un article du écrit par l'écrivain chilien Omar Pérez Santiago intitulé « Elin Wägner, la mujer tras el Premio Nobel de Gabriela »
- Voir aussi la bibliographie complète proposée par la Bibliothèque nationale de Suède.
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