En Sof

En Sof ou Eyn Sof (eɪn sɒf, en hébreu אין סוף), se traduit en français littéralement, par « sans limites », « sans fin », et plus largement par « illimité » ou « infini ». La Kabbale qualifie par ce terme l'Essence cachée car transcendante de Celui dont le Saint Nom (HaShem) est ineffable.

En Sof et Kabbale

Au-delà de toute compréhension logique ou intuitive, le Premier des premiers, la Cause des causes, la Volonté absolue, est le Un (Ahad) au sens néo-platonicien de ce concept qui renvoie au-delà de toute notion personnelle de l'Essence suprême.

Un principe inconnu, à l’origine de toutes choses. « Ce principe ne peut être identifié au Dieu des croyances et des pratiques religieuses. Rien ne saurait le définir et la notion même d’existence ne lui est pas applicable. Aussi, les cabalistes se sont demandé : comment faire pour que ce principe primordial et caché, dont on ignore même s’il existe, puisse vraiment avoir un sens pour nous les hommes ? Ce sont eux qui donnent un sens aux mots et aux choses qu’ils éprouvent. La pure transcendance n’a aucun intérêt et n’est rien (elle est même appelée parfois « néant ») », selon Charles Mopsik[1].

La Kabbale distingue nettement entre l'Être infini (En Sof), et l'émanation de cet Être par ses puissances constitutives (les Sefiroth) qui s'activent à créer le monde, à révéler la Loi qui règle ce monde (la Torah), à racheter ceux qui aiment et appliquent cette Loi (le peuple juif élu).

La Kabbale tente de souligner les relations qui se nouent entre la finitude des créatures et l'Infinitude du Créateur, pôles d'une incommensurable différence qui se prêtent pourtant une grande attention (une gnose) faite de respect et d'amour mutuels.

Cette conception était absente des deux premiers traités de Kabbale qu'étaient le Sefer Yetsirah et le Sefer HaBahir qui le réinterpréta ensuite. L'influence du néoplatonisme dans la mystique juive s'exprima dans un stade ultérieur de recherche très présent dans le Sefer Ha Zohar.

Le critère le plus important de la relation du En Sof et du Sof est le don de la Loi (Torah) de l'Un à l'autre, auquel cet autre répond par l'obéissance méticuleuse à cette Torah par amour pour cet Être infini (En Sof) qui la lui a donnée. La Kabbale marie ainsi, au niveau conceptuel, le judaïsme et l'hellénisme, sans toutefois renier les exigences de sa religion traditionnelle.

Dans le christianisme

Le concept d'En Sof est repris dans le christianisme par les notions de substance et d'hypostase, notamment pour expliquer le rapport entre l'humanité et la divinité du Christ dans le symbole de Chalcédoine.

Notes et références

  1. Charles Mopsik, La Cabale (synopsis), Association Charles Mopsik en ligne.
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