Drapeau et armoiries de la Suisse

Le drapeau de la Suisse est carré, de couleur rouge, à croix blanche (de gueules, à la croix alésée d'argent).

Drapeau de la Suisse

Drapeau de la Suisse
Utilisation
Caractéristiques
Proportions 1:1
Adoption Constitution fédérale du 12 septembre 1848

Arrêté fédéral du 12 décembre 1889 (proportions définitives de la croix fédérale et armoiries)

Éléments rouge, à croix blanche

La forme carrée du drapeau, ainsi que la forme de la croix  les branches de la croix, égales entre elles, doivent être d'un sixième plus longues que larges  est protégée par la loi [1].

Drapeau suisse dans la commune de Wildhaus-Alt Sankt Johann (Canton de Saint-Gall).

Évolution

Des origines jusqu'au XIVe siècle

On ne connaît pas vraiment les origines de la croix suisse (appelée parfois croix fédérale) et les historiens se divisent sur plusieurs hypothèses[2]. Certains pensent que ce symbole aurait pris naissance autour du IVe siècle où il aurait été vénéré dans les royaumes burgondes et qu'il aurait figuré sur les emblèmes de la Légion thébaine, massacrée à Saint-Maurice. On prétend d'ailleurs aujourd'hui que la croix figurant sur le blason de la ville tire son origine de cet événement[2]. Une autre version prétend que son origine remonte au XIIe siècle et qu'il figurait dans la bannière impériale du Saint-Empire. Certains expliquent que c'est le culte des instruments de la Passion, répandu dans la région, qui conduisit certains cantons à l'inclure sur leur bannière vers le XIIe siècle, le fond de couleur rouge faisant référence au sang du Christ[2]. Les manuels scolaires indiquent que le drapeau et le nom[3] du pays proviennent du canton de Schwytz, fondateur de la Suisse primitive en 1291 avec Uri et Unterwald. En revanche, ils n'expliquent pas l'origine de ce dernier.

Du XIVe siècle jusqu'en 1798

Ce n'est qu'en 1339 que le drapeau suisse acquit une certaine importance : il devint en effet à cette époque le symbole de la cohésion des cantons suisses, en apparaissant sur les vêtements des troupes de Berne pour les distinguer des autres belligérants lors de la bataille de Laupen[4]. La croix figurait alors sur un drapeau (ou gonfalon) de forme triangulaire. Le symbole de la croix apparut de nouveau lorsque le pape Jules II offrit des bannières en 1512 à la Confédération des XIII cantons. Toutefois, ce n'est qu'au XVIe siècle qu'il fut adopté comme emblème confédéral et au XVIIe qu'il fut étendu à tous les drapeaux militaires. Le fond rouge était alors remplacé par les couleurs du canton d'où était originaire la troupe : chaque canton possédait ses propres troupes, la Suisse n'ayant alors pas d'armée fédérale.

De 1798 jusqu'à aujourd'hui

Drapeau de la République helvétique

Drapeau de la République helvétique
(1799-1803)
Utilisation
Caractéristiques
Proportions 1:1
Adoption 13 février 1799
Éléments vert, rouge, or ainsi que texte

L'invasion de la Suisse par la France en 1798 et l'imposition d'un système unitaire donnèrent naissance à la République helvétique et un nouveau drapeau national fut introduit le [5]. Ce tricolore révolutionnaire comportait deux côtés distincts. Sur le recto, les mots «République Helvétique» y étaient inscrits alors que le verso pouvait contenir d'autres mots. Les couleurs choisies furent le vert des révolutionnaires et notamment des partisans vaudois de la République lémanique. Le rouge et le jaune représentaient les premiers cantons de la Suisse, à savoir Schwytz et Unterwald (rouge) et Uri (jaune).

Ce tricolore révolutionnaire disparut en même temps que le système unitaire de la République helvétique, mis en échec et prenant fin le .

Au début du XIXe siècle, le drapeau militaire des troupes de Niklaus Franz von Bachmann était une croix blanche faite de cinq carrés égaux mais il resta un cas particulier jusqu'en 1840 où l'influence du général Guillaume-Henri Dufour imposa ce modèle pour toute l'armée suisse.

La forme actuelle date de 1889 lorsque le Conseil fédéral édicta les dimensions définitives : une croix sur fond rouge dont les bras sont 1/6 plus longs que larges ainsi que les armoiries officielles[2],[6].

Recherche du Conseil fédéral

Dans son message du à l'Assemblée fédérale[7], le Conseil fédéral, répondant à un postulat, se pencha sur l'utilisation de la croix blanche par le passé par les confédérés : on la retrouve sur un sceau du tribunal de Thurgovie de l'an 1500 où les armoiries des divers cantons sont groupées autour d'une croix, entrelacée de feuillage. Pareille illustration figure aussi sur les sceaux encore conservés des régiments suisses au service de la France. La chronique de Tschudi rapportait que les Suisses portaient une croix pour se distinguer lors de la Guerre de Zurich. D'autres écrits au cours de l'histoire mentionnent la croix blanche comme signe de ralliement.

Après la fin de l'Acte de médiation, la Commission chargée d'établir une nouvelle constitution édicta que « le sceau de la Confédération sera l'insigne des anciens Suisses : une croix blanche alézée, sur fond rouge, entourée des mots : Confédération suisse ». La question des proportions des quatre branches de la croix fut longtemps discutée en 1815 : fallait-il une proportion identique ? Toutefois, l'arrêté sur les armoiries n'a pas été exécuté d'une façon uniforme dans les différents cantons suisses.

Se basant sur le résultat de cette recherche, le Conseil fédéral établit, en tant que projet de loi, le que « les armoiries de la Confédération consistent en une croix blanche, verticale et alézée, placée sur fond rouge et dont les branches, égales entre elles, sont d'un sixième plus longues que larges ». Il sera accepté par l'Assemblée fédérale.

Depuis le 1er janvier 2007, les offices principaux de l'administration fédérale utilisent une identité visuelle uniforme[8], qui définit comme couleurs de référence des armoiries le blanc et le rouge Pantone 485C[9] (converti en quadrichromie par C=0 % M=100 % J=100 % N=0 %). Cette charte graphique peut servir de référence pour d'autres usages, publics ou privés, mais sans caractère obligatoire.

Description

Pavillon maritime

Pavillon de la Suisse
Utilisation
Caractéristiques
Proportions 2:3
Adoption
Éléments rouge, à croix blanche.

Le pavillon maritime suisse créé en 1953 est de forme rectangulaire contrairement au drapeau. La marine marchande suisse navigue sous ce pavillon.

Bien que le pavillon rectangulaire soit utilisé normalement seulement par la marine, ce pavillon représente souvent la Suisse dans les compétitions sportives (Jeux olympiques) et épreuves télédiffusées de fédérations sportives ainsi qu'événements culturels (Concours Eurovision).

À l'inverse, il est fréquent d'observer un drapeau carré à la poupe des bateaux naviguant sur des lacs internationaux tels que le Léman ou encore le Lac de Constance et le Rhin alors que l'utilisation d'un pavillon rectangulaire serait plus conforme à l'usage prévu par la loi.

Déclinaisons du drapeau suisse

Dans d'autres symboles officiels de la Suisse

Dans les armoiries et drapeaux de cantons

Dans les armoiries et drapeaux de communes

Dans le domaine du sport

Dans le domaine de la communication d'entreprise

Le drapeau est régulièrement utilisé à des fins de communication ou de publicité, soit en entier, soit de manière partielle, ou comme une simple évocation par l'intermédiaire de ses couleurs et de la croix. Nombre de compagnies commerciales suisses ont ainsi un logo comportant une référence au drapeau. On peut citer : CFF, CarPostal, Crossair, Emmi, La Poste, PTT, Swatch, Swissair, Swisscom, Swiss International Air Lines, Swiss Life, Tissot, Victorinox, Wenger.

Dans le domaine de la communication politique

Certains partis politiques nationaux suisses reprennent aussi ce symbole dans leurs logos :

Comité international de la Croix-Rouge

Le premier emblème de la Croix-Rouge, adopté en 1868, est une croix rouge dans un carré blanc, semblable au drapeau suisse mais avec les couleurs inversées[2].

Annexes

Bibliographie

  • Louis Mühlemann, Armoiries et drapeaux de la Suisse, Lengnau, Bühler, (OCLC 33240778).
  • Charles Borgeaud, « Le drapeau suisse », Histoire militaire de la Suisse, vol. 10, no 3, , p. 86-106.
  • (de) Franz Bächtiger, « Andreaskreuz und Schweizerkreuz », Jahrbuch des Bernischen Historischen Museums, nos 51-52, 1971-1972, p. 205-270.
  • Guy Marchal, « De la « Passion du Christ » à la « Croix suisse » », Itinera, vol. 9 « Histoire et belles histoires de la Suisse. Guillaume Tell, Nicolas de Flüe et les autres, des chroniques au cinéma. Actes du colloque tenu les 6 et 7 mai 1988 à l’Université de Lausanne », , p. 108-131.

Références législation suisse

Notes et références

  1. [232.21&lang=fr loi sur la protection des armoiries de la Suisse et des autres signes publics] (LPAP) du , RS [232.21]. Site de l'administration Suisse - Loi pour la protection des armoiries, LPAP dans son art. 3 al.1. et art. 1.
  2. Peter F. Kopp, « Croix fédérale » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  3. le lien est évident en allemand : Schweiz-Schwytz
  4. Michel Walter, « Pourquoi le drapeau suisse est carré », sur swissinfo.ch, (consulté le ).
  5. Drapeau de la République Helvétique sous Napoléon, notreshistoire.ch, consulté le 24 novembre 2017
  6. Arrêté fédéral concernant les armoiries de la Confédération suisse du , RS 111, art. 1..
  7. Conseil fédéral, « Message du conseil fédéral à l'assemblée fédérale concernant les armoiries de la Confédération suisse (du 12 novembre 1889) », Feuille fédérale, vol. IV, no 49, , p. 640-646 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Identité visuelle de l’Administration fédérale suisse », sur bk.admin.ch (consulté le ).
  9. Loi sur la protection des armoiries de la Suisse et des autres signes publics (LPAP) du , RS 232.21..

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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